partis politiques, représentation de la société, domination des élites, image des partis politiques, démocratie représentative, pluralisme
Les partis politiques sont aujourd'hui au cœur de notre système de démocratie représentative. Omniprésents dans les médias, tout le système tourne autour d'eux. Ils sont les acteurs majeurs de l'organisation de la concurrence pacifique pour l'exercice du pouvoir. Leur fonction fondamentale de médiation entre les individus et l'État rend de ce fait le phénomène partisan incontournable.
Pourtant, les partis politiques ont mis du temps à s'imposer comme acteur légitime du jeu démocratique, signe de cela, ils ont été longtemps ignorés par le droit positif (1958 en France, 1969 pour la Grande-Bretagne). Cette lente évolution est significative de la persistance de l'idéal individualiste et libéral du XVIIIe, de la répugnance des élites politiques et intellectuelles dominantes à accepter la réalité des groupes et le principe de l'action collective. Étymologiquement, le mot parti renvoie directement à l'idée de camp, de séparation en désignant tout d'abord les factions armées, puis les factions politiques. Ce n'est donc pas étonnant de constater que la naissance des partis politiques au XVIIIe et XIXe siècle fut accompagnée de très nombreuses critiques. On leur reproche leur caractère diviseur, leur atteinte à la souveraineté du peuple, et l'écart qu'ils creusent entre gouvernants et gouvernés.
[...] Les partis sont vus comme des entreprises qui ne traduisent plus une demande préalable, mais façonnent l'offre, et donc structurent la demande ultérieure. Ils offrent des biens politiques (programme, promesse, politiques publiques) sur le marché électoral en échange de soutiens (votes). Tout parti fonctionne sur une sélection intérieure, connait une coupure irréductible entre un petit groupe de dirigeants et la majorité des adhérents, signe de la domination des élites sur la société. Système d'encadrement ou diviseur social On l'a vu, les partis doivent en théorie être l'expression du pluralisme. [...]
[...] BURKE définit ainsi les partis comme groupes d'hommes unis pour favoriser l'intérêt national. MONTESQUIEU : union d'harmonie qui fait que toutes les parties, quelques opposées qu'elles nous paraissent, concourent au bien général de la société comme des dissonances dans la musique concourent à l'accord total On reconnait ici l'utilité des partis pour la confection d'une harmonie artificielle sur la base de l'expression des différences et de leur maintien dans les bornes de l'intérêt national. La conception américaine de la polyarchie, c'est-à-dire un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par plusieurs organes, décryptée par TOCQUEVILLE pose comme légitime et nécessaire la concurrence de tous les intérêts. [...]
[...] Il y a donc un vrai paradoxe entre l'image que les partis désirent donner, et celle qu'ils donnent réellement. Les définitions du parti reflétant chacune un aspect particulier du phénomène, on retiendra la synthèse que tente d'en faire Daniel-Louis SEILER qui parle d'« organisations visant à mobiliser des individus dans une action collective menée contre d'autres, afin d'accéder à l'exercice des fonctions de gouvernement. Cette action collective et cette prétention à conduire la marche des affaires publiques sont justifiées par une conception particulière de l'intérêt général À partir de la contradiction que nous venons d'évoquer, nous nous demanderons si les partis sont véritablement fidèles à l'image qu'ils tentent de donner, en analysant d'abord le parti comme représentation de la société, puis dans une seconde le parti comme symbole de la domination des élites. [...]
[...] - fonction d'intégration sociale des individus en leur offrant un milieu de sociabilité, des valeurs partagées, des opportunités d'ascension sociale, des services - fonction tribunitienne (de Georges LAVAU) : organiser et défendre des catégories sociales plébéiennes et leur donner force et confiance. Ex : communistes. - fonction de légitimation et de stabilisation du système politique en acceptant ses règles (LOWI) Fonctions latentes ont des effets indirects essentiels. Tout cela montre la place centrale des partis dans le jeu démocratique. Les partis semblent donc indispensables en démocratie. Pourtant, ils font face à de nombreuses critiques, beaucoup de gens estimant qu'ils sont bien loin de l'image qu'ils tentent de donner. [...]
[...] Nous analyserons donc dans une seconde partie en quoi les partis peuvent être perçus comme un symbole de la domination des élites. II/ Le parti comme symbole de la domination des élites sur la société Nous verrons dans une première sous partie le fonctionnement oligarchique des partis, puis dans une deuxième leurs critiques comme système d'encadrement ou diviseur social. Un fonctionnement oligarchique C'est la célèbre loi d'airain de l'oligarchie du socialiste Roberto MICHELS. Il ne nie pas la nécessité inéluctable de l'organisation, entre les mains des faibles, une arme de lutte contre les forts Mais pour lui (il prend l'exemple du SPD) Le parti en tant que formation intérieure, mécanisme, machine, ne s'identifie pas nécessairement avec l'ensemble des membres inscrits, et encore moins avec la classe. [...]
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