Paradoxes du vote, paradoxe, vote, élections, résultats électoraux, démocratie, Borda, Condorcet, Arrow, Black, agrégation, préférences, comportement électoral
En quoi les paradoxes du vote, consécutifs aux réflexions théoriques depuis Condorcet et Borda jusqu'à Arrow et Black qui semblent indiquer qu'il n'est pas possible de tirer de conclusions sur la volonté générale à partir de l'agrégation des préférences individuelles, conditionnent les conclusions que l'on peut tirer de l'analyse des résultats électoraux ?
[...] En effet, le parti au pouvoir qui, via les chiffres de divers sondages, est en mesure de prévoir sa future défaite, pourra toujours réformer le mode de scrutin pour, conformément aux paradoxes de Borda et de Condorcet, permettre à son candidat de remporter ces élections. Le paradoxe de Condorcet apparait donc quelque soit le mode de scrutin mis en place. L'économiste Kenneth J. Arrow va démontrer, en 1951, qu'il est impossible de dégager de l'agrégation des préférences individuelles une volonté générale, qu'aucun mode de scrutin n'est capable de résoudre cette affirmation. Arrow semble baser ses travaux sur la recherche d'un bien-être inhérent à toute société, plus que dans une optique de légitimité des méthodes électorales. [...]
[...] Pierre Drouilly, p 153. Pierre Drouilly, p 156. Ibid, p 157. Favre, Pierre. La décision de majorité, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques p 57. Pierre Favre, p 56. Arrow, Kenneth J. Le principe de rationalité dans les décisions collectives dans Economie appliquée, ISEA p 482. [...]
[...] Pour cela, les quatre penseurs que nous allons évoquer supposent, dans chacune de leur théorie, que les électeurs sont cohérents, c'est-à-dire qu'ils établissent un ordre dans leurs préférences et qu'ils s'y tiennent au fil de l'élection. Ainsi, Borda sera le premier à démontrer ce que l'on appelle désormais les paradoxes du vote, à savoir que la cohérence de façade des individus masque l'incohérence tabou de l'électorat tout entier. Il convient de se demander alors, en quoi les résultats électoraux, démocratiques en apparence, sont-ils si malmenés par les paradoxes du vote ? [...]
[...] L'effet Condorcet dans Pierre Drouilly, Indépendance et démocratie. Sondages, élections et référendums au Québec 1992-1997, Montréal, Harmattan - Favre, Pierre. La décision de majorité, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques - Arrow, Kenneth J. Le principe de rationalité dans les décisions collectives dans Economie appliquée, ISEA - Martin, Mathieu et Vincent Merlin Les apports de la théorie du choix social pour l'analyse de la démocratie in Cahiers d'économie politique 2/2004 p 53-68. Drouilly, Pierre. L'effet Condorcet dans Pierre Drouilly, Indépendance et démocratie. [...]
[...] Enfin, ultime condition du théorème de l'impossibilité, l'exclusion de la dictature[10]. Cette exclusion sous-entend que la préférence individuelle d'un seul des citoyens d'une communauté ne pourra jamais constituer l'ordre de préférence collectif à lui tout seul. Si cette solution permettrait pourtant d'écarter le paradoxe de Condorcet (une échelle étant, par conséquent, inconcevable), elle reste néanmoins inenvisageable dans la mesure où elle est antidémocratique par nature. Suite à une démonstration mathématique complexe, Arrow conclut qu'il est impossible de trouver une méthode d'agrégation des préférences individuelles qui ne transgresse pas une des cinq conditions évoquées ci- dessus : ainsi né le paradoxe d'Arrow ! [...]
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