République, représentation d'une figure, figure de Marianne, manifestations des gilets jaunes, révolution française, Théodore Doriot
La figure de Marianne est la représentation par excellence de la République : son buste est présent dans les institutions étatiques françaises à toutes les échelles, et chaque citoyen est en mesure de la reconnaître.
Il semble donc que malgré les différences de points de vue sur la République française, ceux qui choisissent de la représenter continuent, pour cela, d'utiliser la figure de Marianne, régulièrement réadaptée. De ce fait, il semble que cette utilisation allégorique ait fonctionné. Alors, en quoi Marianne peut-elle faire figure de marqueurs temporels et idéologiques de la représentation que se fait de la République celui qui la reproduit ?
[...] Cette abondance de représentations de la République via la figure de Marianne est particulièrement présente lors du centenaire de la Révolution : une date très symbolique pour les républicains. Ces représentations de Marianne servent la République, et conservent la même symbolique, malgré la diversité des contextes, il semble que les artistes s'accordent généralement sur sa signification. Cependant, lorsque la République est remise en cause, les oppositions s'inscrivent au sein des représentations de la figure de Marianne qui permet de comprendre les critiques qui sont adressées. [...]
[...] Pour cela, ils font recours à l'utilisation de la propagande via des représentations allégoriques et symboliques très diffusées. La figure de Marianne, héritée de l'allégorie grecque de la liberté dans l'antiquité est primordiale et commence à s'imposer comme la principale et plus importante représentation de la République. La Marianne de Théodore Doriot de 1879, est longtemps le modèle le plus répandu en France, présenté comme celui retenu officiellement depuis. Cependant, de nombreux autres modèles ont été très répandus. C'est le cas de la Marianne de Paul Lecreux, commandé par le maître d'une loge maçonnique, qui devient très populaire dans les mairies françaises, alors que les francs-maçons participent à la diffusion et à la promotion des idées républiques héritées de la révolution, d'où l'omniprésence du bonnet phrygien. [...]
[...] La République est ainsi également associée à ses principes. La symbolique républicaine est aujourd'hui investie par l'Etat, et les partis qui composent l'offre politique française, car il semble que tous y aient finalement adhéré. [...]
[...] C'est le cas de ceux qui souhaitent mettre fin au régime : les « camelots du Roi », vendeurs royalistes des journées de l'Action Française. Tenant des propos violents, ils souhaitent voir la République disparaître et le roi revenir. Pour promouvoir ces idées, ils utilisent chants et cartes postales telles que le dessin de M. Sauville vers 1903. Voulant défendre les "racines catholiques de la nation française" ils s'opposent à la République dans son ensemble et particulièrement à l'instruction qu'elle propose. [...]
[...] L'urgence de la guerre ne leur permet pas de se constituer ensemble mais la République continue de faire face aux critiques. Les deux Guerres Mondiales entraînent de profondes mutations, notamment dans la perception de la République. En effet, le régime de Vichy a mis fin au régime républicain sur le territoire français, ce qui a profondément marqué les esprits. La Marianne de Paul Colin illustre cette idée que la République a été blessée, mais renaît, elle est porteuse d'espoir dans une France en ruine. [...]
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