En quoi la lutte contre le Sida engage-t-elle la responsabilité des ONG ?

Résumé du document

La lutte contre le sida, dans laquelle les ONG jouent un rôle majeur, est dictée par une ligne d'action principale : la prévention et l'accès aux soins pour tous. Prévention et traitement sont indispensables pour une action efficace. Plusieurs actions combinées contribuent à lutter contre le sida.
Tout d'abord, l'éducation et la sensibilisation sont essentielles pour combattre l'épidémie. La prévention passe par l'inscription du sida aux programmes scolaires, par la sensibilisation des populations à l'usage de préservatifs, etc.
Le conseil et le dépistage volontaires sont également essentiels pour pouvoir traiter la maladie. Le dépistage doit être confidentiel et l'idéal est de fournir un soutien psychologique aux malades.
Le traitement des IST est aussi important. En effet, les IST facilitent la transmission du VIH. Donc si elles sont traitées immédiatement, le risque de propagation du sida est réduit.
La prévention et le traitement des infections opportunistes (la tuberculose par exemple) constituent une autre étape de la lutte contre le sida.

Extraits

[...] La création du fonds global donne très vite aux ONG les moyens de s'impliquer davantage dans la lutte contre le sida. En s'engageant dans des actions visant à soigner les populations, les ONG deviennent gestionnaires de budgets importants de fonctionnement, du fait de leur implication conjointe dans de multiples pays et projets. Dès lors, un danger plane au-dessus des ONG humanitaires : elles risquent d'être confrontées à une interruption brusque des financements. En effet, des conditions politiques accompagnent l'octroi des financements par le fonds global, ce qui peut amener, comme cela s'est produit en Birmanie ou en Ouganda, à la remise en cause des actions développées par les ONG. [...]

[...] Elles tentent à la fois d'augmenter la quantité de médicaments abordables pour les personnes séropositives et de former le personnel médical et paramédical local à la prescription et au suivi de ces traitements antirétroviraux. Enfin, la stigmatisation des malades ne doit pas être occultée. C'est pourquoi des ONG organisent un soutien psychologique aux malades et informent les populations sur le sida et les modes de transmission. Il apparaît donc que la lutte contre le sida est multiforme et que chaque action est nécessaire. [...]

[...] Ainsi, il apparaît qu'il y pour les ONG luttant contre le SIDA, un volume à ne pas dépasser pour être en mesure d'aller jusqu'au bout des programmes mis en œuvre, ce qui est une priorité absolue. La non-maîtrise de ces mécanismes peut fragiliser l'équilibre financier des ONG ou avoir des conséquences catastrophiques en cas d'abandon. Les ONG supportent donc une lourde responsabilité en s'engageant dans le traitement du sida. Bibliographie RAGUIN Gilles et MARTY-LAVAUZELLE Arnaud : Le SIDA saisi par les ONG In Humanitaire, Automne/hiver 2002, p à 87 DIXNEUF Marc : La santé, enjeu de la gouvernance mondiale ? [...]

[...] Ces populations sont en effet particulièrement vulnérables au virus du sida, d'autant plus qu'elles sont souvent écartées des circuits d'information, de dépistage et de soin. La lutte contre le sida, dans laquelle les ONG jouent un rôle prépondérant, s'articule donc autour de différentes actions et se concentre sur des publics spécifiques. La revendication principale des ONG est aujourd'hui l'accès aux traitements pour tous (et notamment aux traitements antirétroviraux). Or, de tels traitements engagent, plus que tous autres, la responsabilité des ONG. [...]

[...] La responsabilité des ONG dans cette action contre le sida Dans la lutte contre le sida, la plupart des ONG bénéficient de fonds institutionnels, tel le fonds global, créé en 2002. Or, la subordination des ONG à de tels types de financement les expose à certains dangers. Derrière un danger éthique se profile celui, plus dramatique, du sort des populations bénéficiaires de l'action des organisations humanitaires. Comme on l'a vu, les ONG se sont engagées dans des programmes d'abord modestes, tels que la lutte contre la transmission mère-enfant, pour ensuite développer des programmes à grande échelle, techniquement plus ambitieux, alliant par exemple réduction des risques et traitements antirétroviraux. [...]