Que signifie le terme libéral qui vient qualifier tant de choses aujourd'hui, à commencer par la démocratie et l'économie ? Faut-il ne considérer la question de la liberté que dans l'univers purement théorique ou bien faut-il également tenir compte de la « mise en pratique » inévitable de la théorie libérale? Et puis : quelle définition donner à la liberté ?
« Il n'y a point de mot qui ait reçu plus de différentes significations, et qui ait frappé les esprits de tant de manières, que celui de liberté » Montesquieu. De façon générale, la liberté est l'absence de nécessité. L'acte libre est contingent et indéterminé. On trouve différents types de liberté : d'une part on a la liberté extérieure ou liberté de faire et d'agir (liberté physique, civile, politique, de pensée ou de consciences) ; d'autre part on a la liberté intérieure ou psychologique, liberté de vouloir : libre-arbitre. Si on retient ce dernier sens, qui semble d'une certaine façon le plus proche du sens étymologique du mot liberté (latin libra : peser), on peut donc admettre que la liberté consiste en la possibilité de choisir ce que l'on veut ou ne veut pas.
[...] Nous commencerons par rappeler le point de vue des libéraux sur la question, puis nous étudierons les critiques anti-libérales pour finir par la proposition d'une réponse bien entendu non exhaustive. La réponse des libéraux À l'origine de la théorie : une définition de la liberté et ses conséquences De façon générale, le libéralisme part de ce qu'on appelle le concept de liberté négative, c'est-à-dire d'une liberté entendue comme absence de contrainte exercée par les autres individus. L'article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. [...]
[...] Contestation se fondant néanmoins sur une réalité de la théorie libérale. En effet, Locke, un des principaux théoriciens du libéralisme, justifie les inégalités et l'accumulation illimitée de biens de cette façon : au départ, tous les hommes étaient libres et égaux, n'ayant d'autre propriété que leur propre personne et leur force de travail ; petit à petit, certains hommes ont acquis d'autres biens, instituant ainsi une propriété privée légitime. Ceux qui ont été assez rationnels pour utiliser leur travail à bon escient en accumulant des biens n'ont donc rien à se reprocher, tandis que ceux qui ne l'ont pas fait ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. [...]
[...] Qui est libre dans la théorie libérale ? Que signifie le terme libéral qui vient qualifier tant de choses aujourd'hui, à commencer par la démocratie et l'économie ? Faut-il ne considérer la question de la liberté que dans l'univers purement théorique ou bien faut-il également tenir compte de la mise en pratique inévitable de la théorie libérale? Et puis : quelle définition donner à la liberté ? Il n'y a point de mot qui ait reçu plus de différentes significations, et qui ait frappé les esprits de tant de manières, que celui de liberté Montesquieu. [...]
[...] Seulement, la théorie est indissociable de la pratique. Or le libéralisme n'a jamais été appliqué jusqu'au bout, en entière conformité à la théorie. Lorsqu'on observe ses applications, plusieurs réponses sont possibles, tout dépend du degré d'interprétation de la théorie. Mais quelque soit la réponse, que seule une minorité soit libre ou bien que tout le monde le soit, il se pose une autre question qu'on risque trop souvent d'oublier alors qu'elle est peut-être plus importante : la liberté, d'accord, mais pour quoi faire ? [...]
[...] Le libéralisme et ses contradictions Admettons que la théorie libérale soit appliquée absolument, dans tous ses principes, jusqu'au bout. La liberté est-elle réellement préservée pour tous ? Repartons de Rousseau et de son contrat social, qui est, rappelons le, un des fondements du libéralisme (en tout cas du libéralisme tel que nous le connaissons dans nos sociétés occidentales). Le philosophe explique le fonctionnement de l'appareil étatique en ces termes : Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale Autrement dit, l'Etat se fait l'expression de la volonté générale d'où il tire sa légitimité et son pouvoir. [...]
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