Afin de classifier le type d'organisation interne d'un Etat, on établit une opposition entre l'Etat unitaire, centralisé et l'Etat fédéral, où de nombreux pouvoirs sont délégués aux régions. Bien qu'appartenant constitutionnellement à la première catégorie, l'Espagne et l'Italie, de par leur tendance à la décentralisation ne peuvent se placer avec exactitude dans cette typologie, en effet, on constate que depuis la sortie de leur période dictatoriale (en 47 pour l'Italie et en 78 pour l'Espagne), l'organisation politico-territoriale de ces deux pays a subi un profond basculement vers la décentralisation, ne cessant d'accorder sans cesse plus de pouvoirs aux régions, dès lors on se doit de se demander : qu'est-ce qui caractérise cette tendance et en quoi les évolutions de ces deux Etats sont similaires ?
Ce sont deux Etats qui se sont formés tardivement suite aux rassemblements de plusieurs provinces. L'Espagne s'est formée au XVe siècle, autour de la réunion des royaumes rivaux de Catalogne et de Castille. La formation de l'Italie a été plus tardive. Elle se fait au XIXe seulement et elle est le fruit de l'union de plusieurs royaumes, sous l'impulsion du Royaume de Sardaigne notamment. L'Italie sera totalement unifiée en 1871 avec l'annexion de Rome, qui en deviendra la capitale.
[...] Cette ligue rassemble les régions prospères de l'Italie du Nord, avec notamment la Lombardie et la Vénétie qui la soutiennent fermement. Grâce au poids électoral qu'elle représente la ligue a réussi à entrer dans le gouvernement, elle détient quatre ministères et à faire valoir ses intérêts obtenant du gouvernement qu'il fasse adopter la réforme constitutionnelle de 2006. Ce parti est aujourd'hui plus puissant que jamais puisqu'aux dernières élections il a encore progressé, détenant désormais treize provinces au lieu de six. [...]
[...] ( Il existe deux statuts de régions : les régions à statut normal, crées en 1970, elles sont au nombre de quinze, disposent d'importants pouvoirs législatifs, mais c'est l'État qui contrôle quasiment l'intégralité de leurs finances et les régions à statut spécial qui elles disposent de leur autonomie financière (Les Parlements locaux disposent du pouvoir législatif et règlementaire. Les régions disposent d'une autonomie financière II : . Mais qui aujourd'hui prennent des chemins divergents A : Aujourd'hui, cette politique de décentralisation est la résultante de composantes différentes Des revendications aux fondements différents (En Italie, cette volonté d'une autonomie plus importante est souhaitée par le Nord seulement, qui considère qu'il n'a plus à payer pour réduire les difficultés économiques du Sud. Le motif est donc principalement économique. [...]
[...] La décentralisation instaurée par les deux Constitutions résulte de la volonté d'empêcher tout retour à la dictature ( La Constitution actuelle de l'Espagne date de 1978, elle a été rédigée après 40 ans de dictature franquiste, caractérisée par un pouvoir exécutif fort et un État très centralisé. Durant la rédaction de cette Constitution, les régions ont réclamé des pouvoirs forts afin d'éviter de retomber dans l'État très centralisé qui avait eu cours sous Franco. (On retrouve un processus similaire en Italie au sortir de la dictature mussolinienne. [...]
[...] Ces revendications concernent ici une grande majorité des régions, principalement la Galice, la Catalogne et le Pays Basque. L'impact de la politique de l'UE (La politique des années 1990 d'une Europe des régions a servi le renforcement du poids des régions espagnoles. L'entrée dans l'UE a permis un investissement à haute dose dans les infrastructures de base et a réduit considérablement les disparités inter régionales tout en favorisant l'implication active des Communautés autonomes dans la planification régionale. Cette politique régionale européenne a donc amélioré la position socio-économique des régions espagnoles et renforcé leur rôle institutionnel. [...]
[...] La question du passage au fédéralisme Que ce soit pour l'Espagne ou l'Italie se pose la question du fédéralisme afin d'harmoniser les statuts et de clarifier la distribution des compétences. ( En Espagne, le gouvernement envisage de continuer sa décentralisation, et bien que le passage à un fédéralisme constitutionnel ne soit pas envisagé, dans les faits, c'est vers cela que l'Espagne tend, ce qui lui permettrait d'achever sa décentralisation tout en assurant la stabilité et la gouvernabilité du régime et la cohésion de l'Espagne. [...]
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