Les femmes représentent la moitié de l'humanité, pourtant l'exercice d'un de leurs droits les plus essentiels leur a longtemps été refusé. Afin d'acquérir le statut de citoyennes, elles vont mener des longues années de combat. Le vote des femmes est une question épineuse que nous essayerons de traiter à travers l'histoire de trois démocraties européennes : la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
On peut situer la naissance des premiers mouvements de revendications pour le droit de vote au XVIIIème siècle, où la Révolution Française notamment, fait prendre conscience aux femmes qu'elles pouvaient avoir un rôle actif dans la société. On peut citer par exemple la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne d'Olympe de Gouges en 1791. Cette déclaration fait très largement écho à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. L'article 6 revendique le droit de vote et l'article 10 précise : « La femme a le droit de monter à l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. ». (cf. annexe pp 26-27). Au Royaume-Uni, Mary Wollstonecraft publie, avec A Vindication of the Rights of Woman (Défense des droits de la femme, 1792), un ouvrage fondamental pour le développement du mouvement féministe à venir.
Les femmes mises à l'écart des ces sociétés se sont battues pour faire valoir leurs droits. Dès lors, on peut se poser la question de savoir quelles ont été les modalités de la lutte pour le droit de vote des femmes en France, Grande-Bretagne et Allemagne. Peut-on réellement parler d'un processus homogène ? S'agit-il de la conjonction d'évènements fortuits, ou est il le résultat du combat des femmes ? Enfin, dans cette question qui touche aux droits des femmes, quel a été le rôle des hommes ?
Pour répondre, il conviendrait de fournir un bref aperçu des origines du mouvement suffragiste (I). En effet, ce mouvement naît du fait que les femmes ont longtemps été exclues du système de vote (A). Cette exclusion a poussé les femmes à se rebeller mais, l'espoir qu'elles ont nourri dans ces révoltes s'est soldé par une désillusion en 1848 (B). Dès lors, on note la naissance des premiers mouvements féministes (C). Cependant, le mouvement suffragiste, confronté à de nombreuses difficultés (II), va devoir non seulement mobiliser des arguments (A) mais aussi faire face à l'opposition entre radicales et modérées (B), et gérer l'engagement des ces mouvements au sein des partis politiques (C). S'étant affranchies de toutes ces difficultés, les Allemandes, les Anglaises et les Françaises finissent par acquérir le droit de vote (III). Il devient donc opportun de se demander si cette conquête a été active (A) et dans quelle mesure le droit de vote des femmes dans ces trois pays s'inscrit dans la problématique de la démocratisation (B). Pour finir par démontrer que ce droit de vote est le fruit d'un opportunisme politique qui a conduit à la réelle reconnaissance du rôle des femmes dans les conflits mondiaux(C).
[...] Toutefois, des femmes s'impliquent dans les revendications féminines pour l'obtention du droit de vote. Louise Otto-Peters, surnommer l'hirondelle du printemps des peuples est une des figures majeures. Elle contribue à faire paraître un journal féministe de 1848 à 1852, Die Frauen-Zeitung Si, la Grande- Bretagne a largement été épargnée par la contagion révolutionnaire, les revendications de leurs compatriotes européennes ne les laissent pas indifférentes. En 1851, une femme, Anne Knight, a déjà créé la Sheffield Association for Female Franchise et a présenté une pétition à la Chambre des Lords[9]. [...]
[...] Des réactions hostiles aux demandes des femmes Les critiques masculines se multiplient au regard de l'action des femmes dans les révolutions de 1848. On peut à ce titre citer Ernest Legouvé, s'exclamant lors d'une conférence au Collège de France en avril 1848 que les femmes ne sont pas faites pour être des hommes d'Etat ou l'Allemand Fichte pour qui la femme se définit par ses sentiments, l'homme se définit par sa pensée[10] Les réactions sont tout aussi vives dans le monde politique. [...]
[...] En effet, dès la Première Guerre mondiale les femmes des trois pays acquièrent un rôle majeur en tant qu'infirmière, bénévole, ouvrière, soutien aux hommes sur le front ou tout simplement comme chef de famille. Durant la Seconde Guerre mondiale, c'est leur engagement dans la résistance (notamment pour les Françaises) qui fera d'elles des éléments incontournables. Ainsi durant ces périodes, notamment la Première Guerre mondiale le droit de vote des femmes revêt une dimension majeure. Durant la Grande Guerre, les femmes dans les trois pays renoncent majoritairement à leurs revendications pour s'allier à l'union sacrée. Cependant, ce ralliement ne dure pas et la question du droit de vote réapparaît rapidement. [...]
[...] A son enterrement sont présentes plus de 2000 suffragettes. Les démonstrations de force et l'action violente des suffragettes ne reçoivent en général pas un écho favorable dans l'opinion des trois pays. Toutefois, on peut admettre que les modérées anglaises, françaises et allemandes ont su adopter une position confortable : elles jugeaient les revendications des radicales trop risquées, mais les laissaient volontiers se battre en première ligne. Ainsi, en Allemagne en 1907 les modérées du BDF acceptent d'inscrire le droit de vote des femmes dans le programme. [...]
[...] Il ne prendra jamais le temps de définir clairement son soutien au suffragisme. Il va ainsi délaisser rapidement le projet de sensibiliser les femmes prolétaires à leur statut juridique et politique. La Fronde (journal du GFS) multiplie les attaques contre le féminisme bourgeois , et en 1900 le congrès féministe est le lieu des affrontements entre les deux. Mais des divisions internes dans le GFS font qu'en 1904, le GFS est en train de péricliter. La femme affranchie, organe du féminisme ouvrier et libre penseur apparaît, sous la direction de Gabrielle Petit. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture