Quel est l'enjeu politique de la formation scolaire des élites en France et quelles sont les différentes causes qui participent à la volonté de suppression de l'ENA par le président de la République ?

Thèmes abordés

ENA Ecole Nationale d'Administration, élite française, suppression de l'ENA, hauts fonctionnaires de l'État, haute fonction publique, méritocratie républicaine, démocratisation scolaire, formation des élites, école du pouvoir, administration d'État

Résumé du document

« Si vous gardez les mêmes structures, les habitudes sont trop fortes », annonce Emmanuel Macron en avril 2019, concernant son souhait de supprimer l'ENA, dans un contexte de revendication sociale culminant avec le mouvement des gilets jaunes. Pessimiste quant aux bénéfices réels des réformes partielles successivement initiées au sein de l'ENA depuis les années 1960, Macron souhaite supprimer l'école afin de la remplacer par une autre institution plus méritocratique. Selon lui, c'est l'inertie dans laquelle se trouve l'école qui conduit à la constitution de ces habitudes jugées néfastes et auxquelles il faut remédier.
Selon le dictionnaire Larousse, la notion d'élite renvoie à un groupe minoritaire de personnes ayant, dans une société, une place éminente due à certaines qualités valorisées socialement. Les élites ont pour point commun d'être formées dans les écoles les plus prestigieuses. En France, l'École nationale d'administration (ENA), contribue à assurer la sélection et la formation des hauts fonctionnaires de l'État français. Créée en 1945, elle se situe aujourd'hui à Strasbourg depuis 1991. La formation scolaire des élites a, dans l'Histoire, suscité de nombreux débats en France, principalement depuis la fin du XIXe siècle.
Ainsi nous pouvons nous demander : quel est l'enjeu politique de la formation scolaire des Élites en France et quelles sont les différentes causes qui participent à la volonté de suppression de l'ENA par le président de la République ?

Extraits

[...] Enfin, il y a aussi la perception que les élèves ne passent plus toujours le concours pour atteindre la haute fonction publique, mais il y a aussi la vision qu'il s'agit d'une porte ouverte vers la politique ou vers le secteur privé. Cependant, les opposants politiques de Macron et ou défenseurs de la grande école considère que la suppression de l'ENA est une mesure électorale, intervenant à un an de la campagne présidentielle. C'est ce que défend Paul Pasquali dans « Héritocratie ». [...]

[...] 302-341. - Molénat, Xavier. « Entretien avec Michel Crozier », dans La sociologie, p163-172. Édition Sciences Humaines -Wagner A.-M. (1998) : Les nouvelles élites de la mondialisation. [...]

[...] Il y a le sentiment que la suppression de l'ENA pourrait être davantage symbolique, du fait que pour beaucoup, le changement doit être plus important. Bibliographie - Brown Phillip (1990) : « The `third wave' : Education and the ideology of parentocracy », British Journal of Sociology of Education 65-85. - Darchy-Koechlin Brigitte, Van Zanten Agnès. La formation des élites : Introduction. Revue Internationale d'Éducation de Sèvres, Centre international d'études pédagogiques (CIEP) p19-23. Ffhal-01524274v2f - Denord, François, Paul Lagneau-Ymonet, et Sylvain Thine. [...]

[...] Quel est l'enjeu politique de la formation scolaire des élites en France et quelles sont les différentes causes qui participent à la volonté de suppression de l'ENA par le président de la République ? « Si vous gardez les mêmes structures, les habitudes sont trop fortes » annonce Emmanuel Macron en avril 2019, concernant son souhait de supprimer l'ENA, dans un contexte de revendication sociale culminant avec le mouvement des gilets jaunes. Pessimiste quant aux bénéfices réelles des réformes partielles successivement initiées au sein de l'ENA depuis les années 1960, Macron souhaite supprimer l'école afin de la remplacer par une autre institution plus méritocratique. [...]

[...] Lorsque le président Emmanuel Macron est élu en 2017, lui-même ancien énarque, il exprime sa volonté de supprimer l'ENA, plus largement réformer la fonction publique ans après sa création. Le projet est déjà évoqué sous Sarkozy, mais il est finalement abandonné. Par « habitude », Macron entend que de simples réformes ne serviront à rien et que les dynamiques seront les mêmes. Pourtant l'ENA se donne pour mission « de démocratiser le recrutement des hauts fonctionnaires d'État et de professionnaliser leur formation. [...]