Système politique égyptien, Egypte, Frères musulmans, Mohamed Morsi, maréchal al-Sissi, politique autocratique, révolution égyptienne
Après l'arrestation de trois membres de l'initiative égyptienne pour les droits personnels elle-même survenue après leur rencontre avec une délégation de diplomates, la Commission égyptienne pour les droits et les libertés a condamné ces arrestations, évoquant « la détermination du gouvernement égyptien à poursuivre sa politique de répression envers les défenseurs des droits humains et les organisations indépendantes, à les poursuivre pour avoir exposé les violations des droits humains et à distiller la peur pour museler toute voix critique aux politiques du gouvernement », ce qui témoigne de l'échec de la tentative de démocratisation du pays après la révolution égyptienne de 2011 et le départ d'Hosni Moubarak.
[...] Le coup d'Etat mené par Nasser conduit au renversement du roi Farouk et de la dynastie de Méhemet Ali et à l'avènement d'un conseil révolutionnaire, puis de la République égyptienne. Nasser devient alors président de la République tandis qu'une Constitution est adoptée en 1956, approuvée par plus de 99% des électeurs (Jankovski, Nasser's Egypt, Arab Nationalism, and the United Arab Republic, 2001). Cependant, celle-ci instaure un parti unique, l'Union nationale tandis que de nombreux candidats à l'assemblée nationale nouvellement crées sont rejetés pour proximité insuffisante avec le pouvoir et que les officiers membres du mouvement des officiers libres en désaccord avec Nasser sont purgés (Peretz, The Middle East Today, 1963). [...]
[...] Quel bilan peut-on tirer de l'influence du printemps arabe sur le système politique égyptien ? Après l'arrestation de trois membres de l'initiative égyptienne pour les droits personnels elle-même survenue après leur rencontre avec une délégation de diplomates, la Commission égyptienne pour les droits et les libertés a condamné ces arrestations, évoquant « la détermination du gouvernement égyptien à poursuivre sa politique de répression envers les défenseurs des droits humains et les organisations indépendantes, à les poursuivre pour avoir exposé les violations des droits humains et à distiller la peur pour museler toute voix critique aux politiques du gouvernement », ce qui témoigne de l'échec de la tentative de démocratisation du pays après la révolution égyptienne de 2011 et le départ d'Hosni Moubarak. [...]
[...] Si l'armée s'est portée garante de la révolution (Thépaut, Le monde arabe en morceaux, 2017), il ressort néanmoins que l'armée a maintenu ses prérogatives et stabilisé la situation. La multiplication des partis lors des élections législatives égyptiennes de 2011-2012 formant la nouvelle Assemblée du peuple témoigne de la démocratisation du pays, le Parti de la liberté et de la justice obtenant plus de 44,6% des voix et le Parti de la la Lumière, proche des salafistes et de l'Arabie saoudite des voix. [...]
[...] Une loi conditionne en effet les manifestations au dévoilement du trajet emprunté, de l'identité des organisateurs et donne la possibilité au ministre de l'intérieur de les décaler, de les interdire ou d'ordonner leur dispersion par la force. Face à la recrudescence des attentats et des manifestations, de nombreux manifestants sont tués lors du troisième anniversaire de la révolution, tandis que la Constitution égyptienne de 2014, approuvée par référendum à plus de 98% des voix pour 38% de participation avec de nombreuses fraudes et violences, entérine la reprise du pouvoir par l'armée. [...]
[...] Dès lors, quel bilan peut-on tirer de l'influence du printemps arabe sur le système politique égyptien ? Le système politique égyptien se caractérise depuis l'indépendance du pays par une absence de contre-pouvoirs et la toute-puissance d'un chef, auxquelles le printemps arabe a voulu mettre fin au profit d'une démocratie représentative et d'élections libres Le délitement de l'alliance entre les Frères musulmans et l'armée conduit néanmoins à la chute de Mohamed Morsi et à l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi, qui mène une politique autocratique et répressive s'apparentant à celle de ses prédécesseurs (II). [...]
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