Tenter de répondre à la question posée suppose de s'interroger sur la frontière qui sépare un communautarisme que l'on pourrait désigner de pacifique d'un communautarisme que l'on pourrait qualifier d'extrémiste. En effet, il est extrêmement difficile de délimiter de façon impartiale une limite entre ces deux types de communautarismes. Il n'est donc possible d'aborder cette question que par le biais d'exemples et d'hypothèses : quand peut-on dire que l'Etat est menacé ? Faut-il nécessairement qu'il y ait violence à l'égard de l'Etat et de ses citoyens ? Ces interrogations multiples nous ont permis de constituer une ébauche de réponse, prenant la forme d'une gradation. Il est cependant notable que du simple repli sur la communauté à la violence et l'extrémisme, il n'y a parfois qu'un pas.
[...] Par conséquent, on peut craindre un recentrage sur les régions, voire une Europe des régions. Car si la France, et même les autres Etats européens ne parviennent pas à ressouder cette fissure du tissu social, alors il est possible d'envisager que l'Etat sera menacé, car dirigé puis éclaté par les communautés, se voulant à terme autonomes. L'Etat doit réparer son tissu social s'il espère pouvoir promouvoir ses valeurs nationales, les faire partager par tous les citoyens, voire les exporter à un niveau européen de manière pacifique et tolérante. [...]
[...] Quelles sont les raisons qui amèneraient à penser que l'Etat serait en danger, dans ses principes, comme d'ailleurs dans son unité ? On ne prétendra pas à une analyse exhaustive des causes de son existence mais seulement à présenter quelques éléments d'analyse et de réponse. En ce qui concerne les communautés que l'on peut désigner d'ethniques, et dont on n'avait pas véritablement envisagé leur existence hors des Etats- Unis, celles-ci peuvent être comprises tout d'abord comme le fruit d'une politique d'urbanisation conduisant à l'apparition de cités-guettos, favorisant le développement de communautés ethniques. [...]
[...] Charles Taylor, théoricien du communautarisme parle dans son ouvrage Multiculturalisme. Différence et démocratie d'une nécessité de reconnaître de manière ferme une coexistence de droits passant par une diversité de cultures. Chaque individu a ainsi besoin du regard des autres pour se définir, et ceci peut dans certains cas passer par l'appartenance à une communauté. Celle-ci prend différentes formes : elle peut par exemple seulement instaurer des traditions et des normes de comportement qui lui sont propres, sans que celles-ci viennent entacher les valeurs républicaines, laïques et démocratiques. [...]
[...] La question n'est pas tant de savoir qui de l'Etat ou de cette communauté a raison, La question est plutôt de savoir si le développement de valeurs propres à une communauté nuit à l'Etat. Le principe de laïcité, fondateur de l'Etat français, exclut tout privilège public des religions ou de l'athéisme, et ce, au nom de l'impartialité. Si cette tentative d'impartialité est rompue, si des privilèges sont accordés à une communauté plutôt qu'à une autre, alors il est évident qu'une menace plane sur l'unité de l'Etat et sur ses principes. [...]
[...] Faut-il nécessairement qu'il y ait violence à l'égard de l'Etat et de ses citoyens ? Ces interrogations multiples nous ont permis de constituer une ébauche de réponse, prenant la forme d'une gradation. Il est cependant notable que du simple repli sur la communauté à la violence et l'extrémisme, il n'y a parfois qu'un pas. Le repli sur la communauté Quand peut-on parler de repli sur la communauté ? Pourquoi est-on en droit de penser que ce repli sur la communauté peut déjà être interprété comme un facteur de marginalisation, d'exclusion sociale ? [...]
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