Pourquoi qualifie-t-on le régime américain de régime présidentiel ?

Résumé du document

Les Constituants américains ont fidèlement respecté la pensée de Montesquieu en instituant une stricte séparation des pouvoirs. Pouvoirs qui en théorie sont complètementaires, indépendants et enchaînés, garantissant de cette manière la liberté comme l'entendaient les Pères fondateurs, à défaut peut être de provoquer et plonger le régime dans la paralysie politique.

On qualifie le plus souvent le régime américain de régime présidentiel par opposition au régime parlementaire. Cette appellation « régime présidentiel » semble sous-entendre, d'une part la prédominance de Président qui concentre toutes les prérogatives du pouvoir exécutif, on parle d'un exécutif monocéphale.

D'autre part, dans un régime présidentiel, contrairement au régime parlementaire, le Président n'est pas responsable politiquement devant le Parlement. Les médias, l'Histoire et l'aura dégagée par les États-Unis, véhiculent également l'image du président américain comme étant « l'homme le plus puissant du monde ». Mais peut-on véritablement affirmer qu'il y ait une prééminence de l'exécutif dans le régime présidentiel américain ?

Extraits

[...] Le président est libre de choisir la personnalité qu'il entend sous réserve du consentement ultérieur du Sénat. Enfin, il est aussi chef de l'Etat, fonction plus symbolique mais qui lui permet d'exercer les prérogatives régaliennes, les prérogatives de souveraineté. Ainsi le président est chef de la force armée. Bien que jouissant de pouvoirs étendus et d'un monopole exécutif, le Président est dans l'obligation de composer en harmonie avec de puissants contrepouvoirs. II- Dans l'obligation cependant de composer avec de puissants contrepouvoirs Le président assume la première place dans le domaine des responsabilités. [...]

[...] Le compromis nécessaire avec les différentes institutions Le système constitutionnel américain repose sur une logique présidentialiste. Le Président et le Congrès constituent les deux rouages. On parle parfois de collaboration, d'équilibre entre puissance présidentielle et puissance congressionnelle Les rapports de force sont délicats. Le président ne possède pas véritablement de majorité, il doit négocier et séduire. On en a vu l'illustration avec la réforme de la santé de Barack Obama ; l'élection ne garantit pas l'effectivité. La Constitution américaine n'apporte pas d'éléments, de moyens décisifs permettant de résoudre les désaccords entre le pouvoir exécutif et législatif. [...]

[...] Ils sont essentiels lors de l'élection présidentielle et lors du premier scrutin des élections primaires. Ils sont aussi déterminants dans l'information, le scandale du Water Gate a éclaté après les déclarations de deux journalistes justement. The Fourth Estate pèse sur les responsables politiques. Il faut souligner, en dernier lieu, l'importance des groupes de patronages et de pression, les lobbies qui conditionnent en partie la politique et les orientations. Le président est donc constitutionnellement puissant mais il paraît en pratique bien plus fragile. [...]

[...] Le Président est à la fois le chef de l'Etat et le chef du gouvernement. Il est à la fois garant des Etats-Unis et intermédiaire direct avec le Congrès. Il est assisté par 15 secrétaires d'Etat qu'il nomme librement . Les prérogatives sont considérables. Des pouvoirs présidentiels forts Le président des Etats-Unis dispose de moyens d'actions et de pression sur le Congrès. Il bénéficie notamment d'un veto et d'un pocket veto qui lui permettent de contrôler l'activité législative du Congrès. Il participe également à l'initiative des lois. [...]

[...] Le Congrès, conformément au principe de la séparation des pouvoirs, agit comme un vrai contrepouvoir. Son avis est nécessaire pour la nomination des juges à la Cour Suprême, sur le budget. Le Sénat doit valider les nominations des fonctionnaires et surtout, le Congrès a la possibilité d'exercer la procédure d'impeachment sur le Président. Cette procédure n'a jamais abouti dans l'histoire pour éviter que cette responsabilité à l'origine strictement pénale du Président ne dérive en une responsabilité politique qui vicierait le système. [...]