Vilfredo PARETO à la fin du 19e siècle fit une découverte étonnante ; quelle que fût la société qu'il étudiât, de l'Angleterre industrielle à la Russie agraire, en passant par l'Italie, la répartition de la richesse était toujours aussi inégale. Comme par un principe immuable et naturel, 20 % de la population détenait toujours 20 % de la fortune. En 2000, James WOLFHENSON, directeur de la banque mondiale faisait le même constat : "20 % de la population mondiale contrôle 80 % de l'économie globale, et en 10 ans, ces revenus ont doublé, jusqu'à 37 fois supérieurs à ceux des 20 % situés au bas de l'échelle".
On doit considérer deux types d'inégalités économiques. Les inégalités entre pays, mesurées par les écarts entre indicateurs de niveaux de vie moyens (PIB par habitant calculés au taux de change de parité de pouvoir d'achat, par exemple). On les appellera inégalités internationales. Les inégalités internes à chaque pays dont une mesure simple, parmi bien d'autres, est par exemple l'écart entre les revenus moyens de 10 % les plus riches et des 10 % les plus pauvres dans le pays. D'autres facteurs doivent être pris en compte : inégalité d'accès à l'emploi, précarisation des statuts salariaux, réduction de la mobilité salariale… La prospérité est une période de croissance économique où la bonne qualité de vie de l'ensemble de la population de la région géographique est qualifiée de prospère. Elle est le résultat d'un faible taux de chômage, d'une économie florissante, d'une stabilité politique, d'une qualité de soins de santé disponible et d'une appréciation générale des individus de leur condition.
[...] Ainsi, soutenir que donner plus de pouvoirs et de capabilités de certains types particuliers (par ex. prise de décision en affaires) aux individus les plus capables et compétents est à l'avantage de tous. Mais un tel choix s'accompagnerait d'une inégalité dans la répartition de ces pouvoirs et capabilités. Il n'y a aucune injustice dans un système de sélection aux fonctions et postes de responsabilité qui favorise les plus compétents. Cela m'amène à vous présenter la théorie de John Rawls (1970, Théorie de la justice): les inégalités socio-économiques sont justes si et seulement si elles produisent, en compensation, des avantages pour les membres les plus défavorisés. [...]
[...] L'impôt sur le revenu a sans doute été l'élément déterminant qui a contribué au premier chef à la réduction des inégalités (Picketty, 2001). C'est là l'un des moyens obligés de la réduction des inégalités en matière de logement, de santé, d'école ou de loisirs. Améliorer l'habitat populaire en le rendant moins dense, plus spacieux et moins bruyant, le redistribuer dans l'espace en le rapprochant des centres-villes, densifier les réseaux des équipements collectifs et des services publics de proximité ; réorganiser le système de santé à partir de réseaux de dispensaires de quartier polyvalents, dont l'accès serait gratuit et qui seraient chargés aussi bien de tâches de médecine préventive et curative que de l'éducation sanitaire de la population ; abaisser sensiblement le nombre d'élèves par classe de manière à faciliter leur suivi pédagogique, améliorer l'architecture scolaire, enrichir le matériel disponible de manière à favoriser la rénovation pédagogique, etc. [...]
[...] Or fortiori si il s'agit d'une hausse des prestations sociales. Il en résulte l'idée que la réduction des inégalités ne se fera que dans une certaine mesure qui respecte l'impératif de croissance. L'inégalité, argument du bien-être social La recherche de l'efficacité et le principe d'incitation Pour les libéraux, le salaire doit dépendre de la productivité du travailleur (productivité marginale). Plus la productivité du travail est importante, plus la rémunération du travailleur doit être élevée. Ce mode de rémunération est source d'inégalités de salaires, car tous les travailleurs n'ont pas le même niveau de productivité (tout dépend de la qualification et du capital dont il dispose). [...]
[...] Les dépenses publiques portent sur des projets qui assurent équité et égalité des chances : éducation, santé. La redistribution accroît le degré de cohésion sociale et cela est favorable à la productivité et donc à la compétitivité. Toute réduction des inégalités sociales passe, par la réorientation du procès social de production dans le sens de la satisfaction prioritaire des besoins collectifs élémentaires, en veillant à assurer les moyens pécuniaires et réglementaires d'accès aux équipements et services correspondants. En prélevant une partie des richesses via l'impôt et les différents prélèvements sociaux, l'État ne vise pas seulement à financer ses dépenses, mais il cherche à rééquilibrer une distribution inégale des richesses et des revenus d'activité. [...]
[...] La justice sociale est donc injustifiée. L'argument de l'incitation fait prévaloir la nécessité d'inciter les individus à faire ce qu'il est bon qu'ils fassent pour la promotion des objectifs. L'inégalité a alors l'utile fonction d'encourager le travail, l'esprit d'entreprise et l'investissement et par conséquent la prospérité. L'argument de l'incitation porte donc sur le besoin de les motiver, et de les encourager pour que leurs choix personnels contribuent à la réalisation du bien-être global. Cet argument est invoqué pour contester les exigences immédiates de l'égalité. [...]
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