La propagande a parfois été considérée comme un art, parfois comme une arme. Elle se révèle être les deux. Art, elle fascine et fait son office. Arme, elle pousse l'humain jusqu'à ses limites, pour quelque chose qu'il croit bien. On a tendance à nous enseigner que la propagande existe seulement dans les Etats totalitaires. On la relègue souvent au passé, et certains se refusent à penser son existence, aujourd'hui, chez nous, Européens du 21ème siècle. Cependant, présente dans toute vie publique, elle influe sur les opinions et, généralement, au bénéfice de l'Etat.
Nous étudierons la finalité et les moyens de la propagande politique pour comprendre sa nécessité, ainsi que ses conséquences, pour examiner les risques qu'elle implique à la fois pour ceux qui l'exercent et ceux qui la subissent.
Le terme propagande qui vient du latin congregacio de propaganda fide « pour propager la foi » est une action exercée sur l'opinion pour l'amener à avoir certaines idées politiques et sociales, à soutenir une politique, un gouvernement, un représentant.
La communication politique est l'espace où s'échangent les discours contradictoires des trois acteurs qui ont la légitimité de s'exprimer publiquement sur la politique et qui sont les hommes politiques, les journalistes et l'opinion publique au travers des sondages.
L'adjectif politique (du grec politikos « de la cité ») est relatif à l'organisation du pouvoir dans l'Etat, à son exercice.
La publicité (viens de public) est l'art d'exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales.
Les termes propagande et publicité peuvent sembler très proche dans le langage courant, cependant il existe une nuance dans le but recherché. Les points communs entre propagande et publicité sont nombreux. Elles essaient toutes deux de convaincre le récepteur en contrôlant d'un bout à l'autre la production et la diffusion du message. Elles utilisent toutes les deux les différents médias pour provoquer un certain type de comportement. Elles s'inscrivent toutes deux dans la durée puisque leur activité est constante et continue. Elles se distinguent toutefois par les moyens dont elles disposent (en régime autoritaire, le propagandiste contrôle non seulement les médias mais aussi le système scolaire, l'appareil politique et peut faire usage de la force) et par leur finalité propre : la propagande a une visée politique (l'adhésion du citoyen) tandis que la publicité a une visée commerciale (l'adhésion du consommateur).
Que cherche à propager la propagande ? Des idées, des valeurs, des jugements, bref de l'endoctrinement ? Des informations, au sens de nouvelles, c'est-à-dire le récit d'événements réels, de façon vraie ou fausse, cadrée ou contextualisée de façon à amener à telle ou telle conclusion ? Mais aussi des images qui ont tel ou tel impact psychologique selon les prédispositions du spectateur ?
Il s'agit de présenter la propagande politique et comprendre le lien qu'elle entretient avec l'économie publique. Il convient de montrer aussi la place de celle-ci dans les sociétés démocratiques modernes.
Il s'agit d'abord d'un concept religieux. La propaganda fidei du XVII° siècle lutte pour imposer la « vraie foi ». Propagande de communion, elle ressoude la communauté menacée (le corps mystique de l'Église). Propagande dogmatique, elle doit propager des articles de foi, mener une action de transmission et de pédagogie. Propagande de combat, elle attaque l'hérésie (et donc affronte une autre « propagande »). La francisation du mot, en 1790 dans un contexte révolutionnaire, en confirme le caractère global. La propagande est la servante de l'idéologie ; ce n'est pas seulement un instrument pour décrire le monde, voire pour le rendre acceptable (c'est-à-dire plutôt rationnel et ordonné aux yeux des puissants), c'est un moyen de le changer.
Louis XIV, Voltaire, Napoléon sont des exemples de propagandistes actifs maîtrisant parfaitement cet art. Nous ne dressons ici qu'un court historique de la propagande au 20ème siècle, plus particulièrement à partir de la Première Guerre Mondiale jusqu'à l'effondrement de l'URSS.
Considérée à tort comme le début de la propagande, la Première Guerre Mondiale l'a cependant vu se développer dans une mesure importante. Celle-ci était destinée à ne pas faire perdre le moral aux troupes et à l'arrière et était utilisée des deux côtés, que ce soit celui de l'Entente ou celui de l'Alliance. Les victoires étaient glorifiées et exagérées, les défaites tues ou minimisées. Ainsi, on faisait miroiter aux soldats et aux civils la victoire finale proche. A l'issue de la guerre, on reconnaît à la propagande un rôle dans la victoire des forces de l'Entente. Les cercles gouvernementaux et milieux académiques se préoccupent alors du fonctionnement de la propagande.
L'entre-deux guerres voit un développement moins vigoureux de la propagande, même si l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste, la Russie communiste et à moins forte raison les pays menacés par le nationalisme l'utilisent afin de légitimer leur existence ou pour glorifier les valeurs du régime. L'Allemagne nazie met en place un système de propagande qui trompera des millions d'Allemands sur les réalités du nazisme, sur le statut des Juifs, sur la place d'un peuple dans le monde.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, elle fut utilisée par tous : Russes, Américains, Britanniques, Allemands, résistants ont pour la plupart utilisé cette arme.
Le contexte de l'après-guerre avec l'entrée dans la Guerre Froide relance de plus belle la propagande, qui sera dorénavant menée par les deux superpuissances, Union soviétique et Etats-Unis. Les deux pays adoptent une propagande tout à fait manichéenne, l'autre symbolisant le Mal absolu. Les Etats-Unis sont "les garants de la démocratie contre le communisme" et les Soviétiques, les "défenseurs de la fratrie communiste contre le capitalisme".
Contrairement à ce que l'on croît souvent, la propagande politique n'est pas née dans un régime autoritaire, mais est directement issue de la démocratie. Pour qu'il y ait propagande, il faut en effet qu'existe au départ un affrontement d'idées et que l'avis du peuple compte : elle vise, en tant que telle, à éliminer toute possibilité de choix qui est le propre d'un régime démocratique. Dans un contexte où la pure coercition suffit, la propagande n'a pas de sens. Mais l'objectif de la propagande est bien de supprimer la possibilité de choix qui est au fondement de la démocratie. Elle va donc le faire en donnant l'illusion d'un accord entre le propagandiste et sa victime.
Dans une première partie, nous présenterons les finalités de la propagande, d'une part en période de guerre puis plus généralement dans l'Etat moderne et dans une seconde partie les instruments de la propagande politique suivis par les méthodes employées.
[...] Cependant par le passé on trouve bien des cas où la propagande a permis de renforcer le pouvoir en place. Par exemple, l'utilisation de l'idéologie et des méthodes communistes, élaborées notamment par Lénine, dans diverses guerres qu'elles soient civiles ou d'indépendance, pendant la guerre froide, et leurs réussites ont renforcé la position de l'URSS dans le monde. On peut citer l'exemple du Viêt-Nam, dont le 50ème anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu vient d'être fêté. L'appui soviétique, pendant la guerre d'Indochine du point de vue idéologique, est loin d'être minime. [...]
[...] Il en va de même aux Etats-Unis où la position du président est devenue instable. L'enlisement de la situation, renforcé par les divers scandales liés à la diffusion des images sur les prisonniers de guerre irakiens et les représailles sur les otages américains, a fini par mettre le président dans une situation inconfortable en vue des prochaines élections présidentielles. A moins que l'on retrouve ces armes de destruction massive tant décriées. En effet, n'était ce pas le but de cette intervention militaire ? [...]
[...] L'argumentation orientée est une méthode plus réaliste de la communication politique. Ici l'utilisation des armes de la publicité et du marketing politique consiste à mettre en valeur les qualités d'un message ou d'une personne. Dans le cas d'un candidat ayant pris une décision qu'elle soit populaire ou non, dans les deux cas, il n'en tirera que les bénéfices. Ce n'est pas à proprement parler une information menteuse car elle représente la promotion des dimensions du réel qui sont les plus favorables à l'émetteur du message. [...]
[...] La rumeur et les médias Qu'elle soit volontaire ou non, la rumeur appartient à la relation entre médias, persuasion et manipulation. Le terme rumeur, du latin rumor apparaît au 13ème siècle avec le sens de bruit qui court qui deviendra rapidement nouvelles qui se répandent dans le public ou l'opinion La rumeur est une information non vérifiée, elle peut de ce fait induire en erreur et fait ainsi partie d'une technique particulière de la désinformation. Autrement dit, ce qui caractérise la rumeur est sa source non officielle. [...]
[...] Mais une part d'incertitude est omniprésente car la réussite de l'entreprise dépend aussi des conjonctures sociales, c'est-à-dire de l'état psychique des masses. On en conclut que la propagande ne peut être efficace en elle-même hors du temps et du lieu. II. LES MOYENS UTILISES PAR LA PROPAGANDE Lors des détournements des supports de communication en vue d'obtenir ou de conserver le pouvoir, les gouvernements s'emparent à chaque fois des stations de radio, de télévision, musèlent la presse (et donc la liberté d'expression), contrôlent et filtrent l'information diffusée. [...]
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