La civilisation se caractérise, dans la définition la plus courante, par un processus de progrès technique, social ou culturel, d'une société et par le résultat de ce processus. Ainsi, le progrès technique a souvent été associé aux civilisations. Pourtant, cette technique qui a toujours permis l'évolution de l'humanité dès les premiers temps, a démontré qu'elle pouvait être destructrice et d'autre part qu'elle arrivait à être la cause de dissensions entre les peuples. Aujourd'hui, alors que le progrès technique connaît un essor fulgurant et que la mondialisation semble être le destin commun de l'humanité, en tendant à rapprocher les peuples géographiquement et culturellement éloignés, il est important de savoir comment le progrès technique peut s'intégrer à ce but d'unification des peuples.
[...] Enfin, il reste toujours à déterminer à quel degré de perfectionnement technique la vie sociale mérite d'être qualifiée de civilisée. De ce point de vue, si la division en classes constitue une première approximation, il pourrait cependant apparaître que le machinisme et le capitalisme, avec l'apparition d'une bourgeoisie conquérante, donnent vraiment à la civilisation son caractère prométhéen. Mais faut-il alors refuser de classer parmi les civilisations celle des Aztèques qui ne connaissait qu'un rudiment d'écriture ? Beaucoup d'archéologues soutiendraient volontiers que la culture néolithique est déjà une civilisation véritable. [...]
[...] D'ailleurs, on parle bien de révolution quand il s'agit de citer l'essor des techniques durant le néolithique et la période industrielle. C'est pour dire combien la technique a changé la face de l'humanité. L'utilisation de l'électricité, l'accès à l'eau courante, l'automobile, Internet, semble être autant d'exemples de techniques devenues essentielles au fil des âges. Ces moyens techniques ou technologiques sont devenus de vrais besoins de l'être humain, quasiment nécessaire à sa survie dans le monde actuel. Au- delà de ces besoins, on remarque surtout une amélioration étonnante du confort et du niveau de vie des hommes. [...]
[...] Pour ce qui est des arts, des productions esthétiques en général, le départ entre civilisés et non civilisés est plus difficile à faire. En effet, dès les temps paléolithiques, la peinture, par exemple, atteint un degré de perfection que les artistes modernes reconnaissent encore. Inversement, des civilisations confirmées et évoluées ont connu, au cours de leur histoire, des phases de décadence du point de vue des réalisations esthétiques. Il n'en est pas moins vrai qu'il n'y a pas de civilisation digne de ce nom sans productions artistiques. [...]
[...] De leur temps, les pyramides reflétaient la puissance des pharaons pour lesquels elles furent bâties. Déjà, les autres civilisations se trouvaient dépassées techniquement, d'où une certaine convoitise, mais la discrimination existait aussi à l'intérieur des dynasties entre pharaons qui avaient réussi à développer le plus de moyens techniques pour construire la plus monumentale des pyramides. Les premiers empires mésopotamiens surprennent notamment par l'importance attachée au développement des sciences. Des traces primaires de ce que l'on appellera les "algorithmes", datant de 539 av. [...]
[...] Comment alors penser que la technique promeut un but d'union des peuples ? Elle sert au contraire dans ce cas d'outil de séparation de classes, de populations. Elle nourrit la fracture déjà existante entre le "Sud" et le "Nord". D'ailleurs, elle crée même de nouveau sujet de divisions tel que la fracture numérique qui est l'un des problèmes les plus récents. De sorte que le progrès technique ne nourrit plus que la logique de marché : la technique a donc perdu son aspect d'unificateur des peuples. [...]
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