"Devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale." Lors d'une réunion extraordinaire tenue à Lisbonne les 23 et 24 mars 2000, le Conseil européen avait décidé de définir une nouvelle politique pour l'Union dans le but de renforcer le développement de la zone. Une telle volonté a été motivée par le contexte délicat dans lequel l'Europe s'est trouvée au début du XXIè siècle. Alors que le Vieux Continent connaissait une situation économique variable et des crises sociales récurrentes, la compétition économique internationale ne cessait de s'accentuer avec notamment l'apparition de nouveaux géants tels que le Brésil, l'Inde ou encore la Chine. Inquiets du développement d'un chômage structurel de longue durée, des
problèmes de qualification professionnelle et des retournements de croissance, les dirigeants européens se devaient de réagir. Profitant d'une conjoncture économique mondiale favorable, les leaders européens ont décidé de coordonner une politique ambitieuse de restructuration de l'Europe pour la rendre plus compétitive.
[...] La création d'un État social actif fait de l'Europe une économie de l'intelligence hautement compétitive. Une telle ambition prend clairement appui sur les théories endogènes de la croissance qui réhabilitent le rôle de l'État dans la recherche du progrès technique, véritable moteur de la croissance. Successivement, des économistes tels que Romer, Lucas ou encore Barro mettront en avant la nécessité du rôle de l'État dans les processus de de stimulation du capital humain et de renforcement des infrastructures publiques. Toutes ces options sont autant de moyens pour favoriser l'innovation, pour réaliser des gains de productivité, tout en ouvrant de nouveaux marchés, et au final dynamiser la croissance. [...]
[...] Mais la réalité du terrain a vite désenchanté la vague d'espoir du printemps lisbonnais. II- La concrétisation de la stratégie du Conseil n'a pas connu un franc succès en raison d'une application médiocre des recommandations: une relance est déjà en cours Cinq ans après la grande réunion au Portugal, l'heure est venue de dresser un bilan et d'appréhender en conséquence l'échéance 2010. En 2005, le bilan à mi-parcours a rendu compte des résultats décevants du programme de Lisbonne Un pilotage des réformes particulièrement flou dès le sommet de Lisbonne Lors du sommet de mars 2000, les chefs d'État avaient prévu des mécanismes d'application de leur stratégie. [...]
[...] Le Conseil a en réalité misé sur une mise en pratique subsidiaire, avec plusieurs décideurs et plusieurs acteurs. A chacun de prendre ses responsabilités et de mettre en oeuvre leur programme. Cette stratégie d'action a été intitulée la MOC: la méthode ouverte de coordination, qui porte en elle les germes de l'échec de Lisbonne. Très clairement la réalisation du programme dépendait de la volonté des acteurs à dynamiser leur action. La mobilisation des capitaux nécessaires à la réalisation des plans d'action était incertaine. [...]
[...] Le Conseil européen a par exemple développé l'idée d'un diplôme unique européen dans les technologies de l'information. Optimiser la transparence des qualifications et l'européanisation de l'enseignement (modèle européen CV, réduire les entraves à la mobilité des enseignants et étudiants, harmonisation des programmes, etc.) La réalisation de telles ambitions nécessite un accroissement régulier des dépenses en capital humain ce qui passe par des crédits supplémentaires alloués aux ministères de l'éducation et aux entreprises et administrations réalisant de la formation continue. Ces mesures couplées avec des efforts en terme de formation professionnelle menées dans les secteurs particulièrement demandeurs en Europe sont autant de manière d'atteindre l'objectif d'un taux d'emploi à 70%. [...]
[...] Le Conseil de Lisbonne ambitionne ainsi que du PIB de chaque État soit consacré à la R&D. Les mesures concrètes avancées par le Conseil sont les suivantes: Les différentes politiques nationales mises en place doivent s'articuler entre elles pour donner une cohérence au continent et ainsi favoriser le travail des cerveaux en Europe. Cette coopération doit passer par des mécanismes de mise en réseau des multiples centres de recherche. L'idée d'une cartographie des centres d'excellence pour la recherche et le développement a particulièrement été soutenue car pourrait permettre la diffusion d'innovations de qualité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture