La programmation neuro-linguistique est une méthode qui cherche à répondre à la question : « comment faire pour que ça fonctionne bien ». Le terme de programmation neuro-linguistique fait le lien entre la « programmation » à savoir l'idée de stratégie répétitive, d'une solution que l'on pourrait ensuite appliquer à n'importe quelle personne, le terme « neuro » qui fait référence aux modes de perception, auditif ou visuel par exemple, et l'idée de linguistique qui se réfère au langage verbal ou non-verbal.
La méthode semble simple. Elle consiste à observer les personnes qui excellent dans leur domaine, à comprendre pourquoi elles réussissent mieux que les autres et à réutiliser le schéma de leurs comportements pour permettre à d'autres personnes de parvenir au niveau d'excellence. La programmation neuro-linguistique (PNL) réside tout d'abord dans la communication, il s'agit de repenser le lien entre soi-même et l'autre en apprenant à comprendre ce qui, chez l'autre, n'est pas dit verbalement ou tout du moins explicitement.
Créée dans les années 1970 par deux Américains John Grinder (psychologue et linguiste) et Richard Bandler (mathématicien, psychologue et cybernéticien), la programmation neuro-linguistique se targue d'avoir de multiples champs d'application comme la négociation, le coaching, le « développement personnel », etc. Or si la programmation neuro-linguistique semble s'avérer être une solution miracle pour maîtriser son corps et son image et ainsi parvenir plus facilement à ses fins, dans ce cas pourquoi ne pourrait-on pas l'étendre au champ du politique ? La politique n'est-elle pas une forme comme une autre de communication ? L'homme politique n'a-t-il pas tout intérêt à maximiser son potentiel communicatif ?
Le Président Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré : « La parole, les idées, la communication n'ont de sens que dans la mesure où elles permettent et surtout facilitent l'action. ». Dans ce cas, la PNL serait un outil précieux pour l'exercice de la politique comme le conçoit le Président français. On pourrait ainsi se demander tout d'abord ce qu'est réellement la programmation neuro-linguistique, pour ensuite se demander s'il est possible de l'appliquer au domaine de la politique, pour enfin voir s'il peut exister des dangers à faire intervenir la PNL dans le domaine du politique.
[...] III- Les dangers de l'utilisation de la PNL dans le domaine de la politique Il est tout d'abord nécessaire de rappeler les critiques qui peuvent être faites en général à la programmation neuro-linguistique pour ensuite voir quelles pourraient être leurs conséquences si on appliquait la PNL à la politique. La programmation neuro-linguistique, bien qu'on en vante les mérites dans le monde entier, ne repose sur aucune base scientifique. Ses créateurs ont effectué une étude sur les cerveaux, dissociant trois types de cerveaux, néanmoins des contre-études ont démontré que leur étude était fausse. [...]
[...] Pour Robert Larsonneur, conseiller et formateur en communication, un homme politique a besoin d'un coach pour sortir de son isolement. Socrate grâce à la maïeutique permettait ainsi à ses interlocuteurs de découvrir les vérités qu'ils portaient en eux sans le savoir Au-delà de l'idée de pouvoir parvenir à la vérité, le coach peut avoir une utilité plus pratique à savoir apprendre à son disciple à maîtriser son corps et ses mots, on se rapproche en cela de l'idée de coach sportif. [...]
[...] L'exemple donné est celui du stylo : nous pouvons écrire avec un stylo mais non pas avec le mot stylo Nous n'avons pas de lien direct avec le monde réel, nous en avons seulement grâce à des perceptions. Dans le domaine du verbal, nous utilisons des mots qui sont incapables de rendre compte de toute la réalité d'une chose, il n'existe pas de mot pour chaque nuance. En revanche, dans le domaine du non-verbal, il est possible de s'attacher aux détails. La PNL s'attache donc à une réalité qui transcenderait le verbal. La programmation neurolinguistique se présente donc comme un moyen pour les individus d'améliorer sa méthode de communication et d'ainsi parvenir à convaincre son interlocuteur. [...]
[...] La politique a changé et bien que des techniques comme la PNL soient utilisées couramment par les hommes politiques, elles ne doivent probablement pas être revendiquées publiquement. En conclusion, bien que la programmation neuro-linguistique semble pouvoir s'adapter à tous les domaines, y compris celui de la politique, il apparaît dangereux de concilier les deux. La politique est un domaine où les apparences sont essentielles et la programmation neuro-linguistique pourrait ternir encore davantage son image. La solution miracle pour une communication efficace semble avoir omis un élément essentiel à savoir se donner une image irréprochable. [...]
[...] Or, la programmation neuro-linguistique reste avant tout une technique de communication et pourrait être qualifiée par ses détracteurs de poudre aux yeux et de technique technocratique pour manipuler les foules. Appliquer le PNL à la politique ce serait ainsi ouvrir une nouvelle brèche aux critiques de tout genre. En outre, la politique ne peut pas se permettre d'établir un lien quelconque avec un programme qui se rapprocherait même de façon très lointaine d'une secte. La politique et plus particulièrement les hommes politiques dépendent intégralement de l'image qu'ils renvoient et doivent donc être irréprochables. [...]
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