On assiste aujourd'hui à une professionnalisation des hommes politiques en parallèle à l'essor de la démocratie représentative dans les sociétés occidentales où un nombre limité d'agents participe directement aux activités politiques, c'est-à-dire à l'exercice du pouvoir d'État. Ainsi, des agents se spécialisent dans le domaine politique qui nécessite ainsi une certaine compétence politique, celle-ci peut être objective, c'est-à-dire basée sur la détention de savoirs politiques et la maîtrise des jeux et des enjeux politiques mais peut aussi être subjective, c'est le sentiment de compétence politique.
De nos jours, on trouve plus ou moins naturel de procéder à des élections pour sélectionner des individus que l'on considérera comme nos représentants et qui prendront des décisions qui nous concernent. Ce régime, dit représentatif est l'aboutissement de l'idée de démocratie, on ne distingue plus aujourd'hui démocratie et représentation et on naturalise cette confusion.
[...] Enfin, l'Etat institutionnalise, le droit individuel de porter des armes est codifié, l'usage des armes est interdit c'est lui qui détermine ce qu'est la fraude, la corruption, ce qui est légitime . Ce faisant, l'Etat accomplit une forme de pouvoir symbolique sur les individus. Ce pouvoir symbolique est intériorisé par les individus et les groupes dans la société, à ce point intériorisé qu'il est incorporé. La violence ne disparaît pas mais elle est transformée et tend progressivement à prendre une forme symbolique. [...]
[...] Aussi, force est de constater que la plupart des hommes politiques actuels sortent d'un IEP (Chevènement, Sarkozy), de l'ENA (Chirac, de Villepin, Jospin, Royal), ce sont ces écoles qui préparent, d'abord, le mieux au pouvoir (méritocratie), mais qui assurent également une assise financière plus que convenable. Transition : Il est très rare de trouver, aujourd'hui, sur la scène politique nationale, des gens peu qualifiés. Aussi, rares sont les personnalités politiques qui pratiquent une autre activité: exemple : Olivier Besancenot garde son travail de facteur. Serait-ce un problème de rémunérations ? [...]
[...] Si l'homme politique entend poursuivre son action sauf s'il s'était fortement enrichi auparavant et peut donc vivre sur cette fortune personnelle il faut qu'il puisse trouver des moyens de subsister et de vivre décemment de son activité politique. On voit ainsi clairement pourquoi il est nécessaire d'indemniser correctement les hommes politiques, soit par un salaire soit par des avantages en nature tels qu'un chauffeur, appartement de fonction etc. En ce sens, on peut dire que l'homme politique se trouve rémunéré pour l'exercice de son mandat. Ainsi, en se détachant de son autre activité (si autre activité il y l'homme politique pourra se concentrer davantage sur sa responsabilité politique, on peut alors le qualifier de professionnel. [...]
[...] Nous allons maintenant voir que ce processus de professionnalisation politique n'est pas seulement guidé par la démocratie mais qu'il est en soi un processus logique et autonome. Un processus logique Une activité est dite professionnelle lorsqu'elle requiert la plupart du temps d'une personne et qu'elle lui accorde une rémunération suffisante à sa subsistance. Ces deux considérations s'appliquent aux acteurs du champ politique et, que ce soit avec Weber ou avec Garrigou, la démonstration du caractère inévitable de la professionnalisation du monde politique semble inébranlable. [...]
[...] Enfin, pour définitivement légitimer cette hausse d'indemnisation, on invoqua l'évolution des fonctions de représentation politique. L'indemnisation a pour but de faire progresser la démocratie car étant donné que l'élu possède plus de moyens, il pourra être plus présent auprès de ses électeurs. Il se doit de se déplacer perpétuellement dans sa circonscription pour être au plus proche de ses électeurs. La politique devient alors une activité à temps complet et se professionnalise. Enfin, la fin du régime féodal et le passage au régime démocratique marque la fin de la détention exclusive du pouvoir politique par les monarques, il est susceptible d'être remis à des individus plus modestes économiquement parlant et qui n'ont pas, contrairement aux monarques du régime féodal, des bases économiques suffisantes pour vivre seulement pour la politique, ils doivent aussi pouvoir vivre de la politique selon l'expression de Garrigou. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture