L'école privée existe depuis longtemps en Afrique. Les premières écoles furent créées par des missions protestantes et catholiques au XIXème siècle mais les premières écoles privées laïques ne sont apparues qu'avec la colonisation. Il s'agissait alors de former une élite locale de fonctionnaires au service des colons. Et depuis l'indépendance des pays africains, l'enseignement public a gagné du terrain. Le financement de l'éducation par l'Etat répond alors à des objectifs de démocratisation en garantissant (ou en s'efforçant de garantir) la justice sociale et l'unité de ces pays pluriethniques et est justifiée par la Théorie du Capital Humain de Becker (1964) : Ce dernier tente d'expliquer dans son ouvrage la nature et les sources de la croissance d'une part et d'autre part les différences de salaires entre les individus. Il définit le capital humain comme un stock de ressources productives incorporées aux individus eux-même constitués d'éléments aussi divers que le niveau d'éducation, de formation, et d'expérience professionnelle, l'état de santé ou la connaissance du système économique. Il considère ainsi que toute forme d'activité susceptible d'affecter ce stock (poursuite des études, se soigner etc.) est un investissement. Aussi, il pose son hypothèse fondamentale selon laquelle les inégalités salariales reflètent les productivités différentes des salariés. Par conséquent, dans la mesure où l'accumulation de connaissances par les travailleurs rendrait le travail plus efficace et augmenterait ainsi leur productivité, les revenus s'élèveraient et favoriseraient la croissance économique. Il apparaît donc que l'éducation constitue un facteur de développement indéniable et son amélioration devient une priorité dans les pays en développement en général et surtout en Afrique où le secteur éducatif reste médiocre.
La politique d'éducation a été annoncée par la communauté internationale qui s'était donnée à Jomtien, en 1990 : « l'éducation pour tous » en 2000. Seulement, le « Forum Mondial de l'Education » qui s'est tenu à Dakar cette année a établi le constat que même si des progrès ont été réalisés en Afrique, la plupart des pays du continent sont encore loin de scolariser tous les enfants en âge de l'être et la parité entre les sexes n'a que faiblement baissé. Ainsi, pour l'Afrique sub-saharienne, les taux bruts de scolarisations dans le primaire sont passés de 80.9% pour les garçons et 64.8% pour les filles en 1990 à respectivement 83.3% et 67.1% en 1999. Ces taux restent malheureusement les plus faibles dans le monde tout comme le taux d'alphabétisation il ne représente que 67.9% de la population adulte de l'Afrique sub-saharienne en 2001.
[...] La privatisation de l'éducation en Afrique : une solution ? Introduction L'école privée existe depuis longtemps en Afrique. Les premières écoles furent créées par des missions protestantes et catholiques au XIXe siècle mais les premières écoles privées laïques ne sont apparues qu'avec la colonisation. Il s'agissait alors de former une élite locale de fonctionnaires au service des colons. Et depuis l'indépendance des pays africains, l'enseignement public a gagné du terrain. Le financement de l'éducation par l'État répond alors à des objectifs de démocratisation en garantissant (ou en s'efforçant de garantir) la justice sociale et l'unité de ces pays pluriethniques et est justifié par la Théorie du Capital Humain de Becker (1964) : ce dernier tente d'expliquer dans son ouvrage la nature et les sources de la croissance d'une part et d'autre part les différences de salaires entre les individus. [...]
[...] En effet, la privatisation de l'éducation, suite à la description de l'insuffisance du secteur éducatif, apparaît comme une alternative indispensable dans le secteur éducatif et même pourrait se révéler comme la solution à la crise éducative dans la mesure où elle donne une meilleure éducation d'un point de vue quantitatif et qualitatif. Cependant, la réussite de l'école privée est à nuancer. Elle fait en réalité l'objet d'une principale critique que nous développerons dans une troisième partie : l'accroissement des inégalités. III. Critiques de la privatisation de l'éducation : A. La privatisation du primaire comme cause de l'accroissement des inégalités Nous nous appuierons dans cette partie sur des études aussi réalisées à Madagascar par le Centre de Développement de l'OCDE. [...]
[...] Au moment de la décolonisation, certains pays comme la France ont mis à disposition des écoles en Afrique des enseignants. Dans les années 90, l'aide représentait 5 à 6 milliards de dollars par an ce qui n'est pas beaucoup au regard des dépenses des pays en voie de développement qui représentent près de 200 milliards de dollars par an, ce qui signifie que l'aide prend en charge 2 à3% des budgets éducatifs des pays pauvres. L'inefficacité de l'aide à l'éducation se traduit par : - Une éducation de base délaissée : une étude dans les années 80avait montré que la part de l'aide allouée au primaire ne représentait que de l'ensemble de l'aide à l'éducation à cette époque. [...]
[...] La mauvaise allocation des ressources est tout à fait caractéristique du continent. Au Cameroun, classé en 1998 et 1999 par Transparency International comme le pays le plus corrompu du monde, la corruption touche donc aussi les écoles publiques : les enseignements secondaire et supérieur sont si atteints, que les administrations n'obéissent plus à aucune règle et que les enseignants, mal payés et avec du retard, s'orientent vers d'autres professions. Le Cameroun constate les départs volontaires d'au moins 600 enseignants du secondaire du primaire depuis 1994, et plus de la moitié de l'effectif des professeurs universitaires ont préféré vendre leur savoir à l'étranger.[3] ''L'avenir de l'école camerounaise ne présage rien de bon. [...]
[...] (2000) Efficacité comparée de l'éducation publique et privée. Une application microéconométrique au cas de Madagascar Thèse de doctorat, Université Paris X-Nanterre. Arestoff F. et Bommier A. (2001) Efficacité relative des écoles publiques et privées à Madagascar, Étude d'une période de restriction budgétaire Revue d'Économie du Développement Becker G.S. (1964) “Human Capital, A Theorical and Empirical Analysis”, IFC (1999) Investir dans l'enseignement privé dans les pays en développement http://www.banquemondiale.org/ OCDE (2002) Dépenses d'éducation, de santé et réduction de la pauvreté en Afrique de l'Est : Madagascar et Tanzanie Unicef (1999) Le progrès des Nations http://www.unicef.org/french/ Données de la Banque Mondiale (2002) http://www.populationdata.net/education.html Données de la délégation provinciale de l'éducation nationale, Douala, Cameroun Arestoff F. [...]
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