En 1848, déferle sur l'Europe une vague révolutionnaire venue de France, en réaction au cadre imposé par le Congrès de Vienne de 1815. Le Congrès de Vienne a en effet organisé toute l'Europe centrale et orientale autour de trois empires, l'empire d'Autriche-Hongrie, l'empire russe et l'aire germanique, sans tenir aucun compte des aspirations nationales des différents peuples. Ce souffle révolutionnaire parcourt donc tous les pays d'Europe durant toute l'année 1848 à partir du mois de février ; on le nomme Printemps des Peuples. Le terme de « Printemps » n'est pas dénué d'idéologie : il sous-entend en effet que cette révolution est le début d'une nouvelle ère, qu'elle tente de mettre fin à l'hiver perpétuel instauré par le Congrès de Vienne pour entrer dans l'été des utopies politiques que sont à le socialisme et surtout le nationalisme. Le Printemps des Peuples a donc deux objectifs principaux : une visée libérale, dans le prolongement du cycle entamé par la révolution de 1789, et une visée plus utopique, qui est la reconnaissance des différentes Nations et la tentative d'application des idées socialistes. Il suscite donc à double titre un immense espoir. Cependant, les révolutions sont rapidement matées par une réaction générale : d'abord surpris par le mouvement, l'empire autrichien se radicalise et met fin à toutes les velléités révolutionnaires sur son territoire, en Italie et dans les États allemands ; la République française se fige rapidement dans le conservatisme ; la Russie ne tient pas toutes ses promesses. Peut-on dire alors que le Printemps des Peuples a rempli ses objectifs initiaux ? Ce mouvement a-t-il été un échec ? S'il est vrai que le Printemps des Peuples a réussi à porter à leur termes certains objectifs d la révolution de 1789, sa tentative de structurer les sociétés sur de nouvelles bases a cependant largement échoué.
[...] Le Printemps des Peuples a donc réussi dans le sens où il a contribué à la libéralisation des systèmes politiques européens. C. L'analyse de la Révolution libérale de 1848 Nombreux sont ceux qui ont considéré le Printemps des Peuples la Révolution de 1848, dans ce qu'elle a de libéral, comme la continuité et même l'accomplissement de la Révolution Française de 1789. Ce n'est pas un évènement isolé qui apparaît du fait de la crise économique et de la montée du nationalisme. [...]
[...] C'est la raison pour laquelle Giuseppe Ferrari, un nationaliste italien, a pu dire en 1851 que le phare est allumé depuis 1789 La révolution libérale de 1848 a donc pour modèle celle de 1789. C'est la même révolution qui continue partout en Europe. Le Printemps des peuples a donc réussi à remplir une partie des objectifs qu'il s'était fixé. Deux États importants ont acquis une constitution : la Prusse et le Piémont. Une grande partie des privilèges de la noblesse a été abolie. Seule l'Autriche semble être restée à l'écart de la libéralisation. Elle est au contraire allée au bout du rêve de Louis XIV : l'absolutisme total. [...]
[...] Le Printemps des peuples a donc été une réussite dans le sens où il a aboli l'ordre social ancien en Europe centrale. B. La libéralisation des régimes Les révolutionnaires libéraux ont aussi dû se battre pour libéraliser, voire démocratiser les régimes politiques. Ainsi des émeutes très violentes ont-elles lieu à Berlin pour libéraliser le régime, adopter une constitution et instaurer un minimum de représentation populaire. Une vraie Constitution est finalement accordée par le roi de Prusse Frédéric- Guillaume II en 1850. [...]
[...] Ainsi, le servage est complètement aboli dans l'empire autrichien. Par ailleurs, les privilèges de la noblesse disparaissent. Tous les corps intermédiaires ont ainsi été supprimés grâce au Printemps des peuples. L'empire autrichien est centralisé autour de Vienne. De même, le tsar a promis l'abolition du servage dans l'empire russe. Les révolutionnaires de 1848 ont donc réussi à mener à terme un des projet des révolutionnaires de 1789 : l'abolition des corps intermédiaires, l'égalité de tous devant la loi, la fin des privilèges. [...]
[...] De plus, les revendications du Printemps des peuples n'étaient pas uniquement à teneur libérale : cette révolution avait aussi à cœur de réaliser des projets de nature nationaliste et socialiste, d'appliquer ces théories dans la réalité. A-t-elle réussi à le faire ? II. Du fait d'une réaction brutale et rapide, le Printemps des Peuples échoue dans ses objectifs nationalistes et socialistes A. Une réaction très rapide des empires centraux En apparence, la révolution de 1848 a réussi : la simultanéité des mouvements, leur spontanéité ont pris par surprise les dirigeants des différents pays, qui n'ont pu que constater leur impuissance. [...]
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