« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre. » Ce conseil du philosophe allemand Hans Jonas qui se voulait une réponse aux problèmes posés par la civilisation technicisée, semble voire sa conceptualisation la plus aboutie dans ce que l'on nomme le principe de précaution.
Apparu dans les années 1980 avec l'émergence des problématiques liées à l'environnement et aux conséquences des actions humaines, ce principe a connu avec la multiplication des crises, notamment en matière de santé, un développement fulgurant aboutissant à sa reconnaissance constitutionnelle en 2005.
[...] On peut donc se demander si un tel principe constitue une logique d'action efficace, un mode de gouvernance légitime pour parer aux aléas d'un monde incertain. Nous verrons donc tout d'abord que ce principe postmoderne est une anticipation et une réponse responsables face aux risques potentiels au sein des sociétés technologiques. Mais qu'il n'en demeure pas moins un concept encore hésitant, en construction, à l'origine des difficultés liées à son application. Reflet des aspirations sociétales contemporaines, le principe de précaution se veut une anticipation responsable des risques potentiels auxquels les sociétés technologiques sont confrontées A. [...]
[...] Ainsi, le principe de précaution apparaît être un processus interactif régulier entre action et connaissance, dans un domaine où justement, les risques traités sont uniquement des potentialités, des risques suspectés, et non des risques avérés. A distinguer donc de la prévention. Et c'est bien parce qu'il s'agit de risques non avérés que le principe de précaution constitue une balise d'action éclairante dans un monde incertain. Dès lors, faire de la précaution un principe c'est aussi permettre l'émergence d'une logique nouvelle de gouvernance. C. [...]
[...] Selon, Ulrich Beck, la notion de risque est d'ailleurs désormais une notion structurante dans nos sociétés. Pour le sociologue allemand, nous sommes en effet passés d'une société industrielle, définie par ses inégalités de redistribution des richesses et l'antagonisme entre ses classes sociales, à une société postmoderne centrée sur l'inégale distribution des risques, qu'ils soient socio-économiques, sanitaires, alimentaires ou sécuritaires. Issu de ces préoccupations nouvelles, le principe de précaution se définit également comme un engagement envers les générations futures, rejoignant ainsi le Principe Responsabilité d'Hans Jonas, pour qui l'avenir de l'humanité est la première obligation du comportement collectif humain. [...]
[...] Le principe de précaution est-il un bon principe? Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre. Ce conseil du philosophe allemand Hans Jonas qui se voulait une réponse aux problèmes posés par la civilisation technicisée, semble voir sa conceptualisation la plus aboutie dans ce que l'on nomme le principe de précaution. Apparu dans les années 1980 avec l'émergence des problématiques liées à l'environnement et aux conséquences des actions humaines, ce principe a connu avec la multiplication des crises, notamment en matière de santé, un développement fulgurant aboutissant à sa reconnaissance constitutionnelle en 2005. [...]
[...] Alors que ce précepte s'enracine dans un nombre croissant de domaines, il semble dès lors nécessaire de trouver un bon équilibre pratique et théorique entre prudence, anticipation, développement et progrès technique pour permettre une meilleure intégration dans la politique publique de la prise en compte de l'incertitude et du long terme . et ainsi crédibiliser notre titre autoproclamé d'Homosapiens -homme sage. [...]
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