En octobre 2005, les forces politiques israéliennes, déjà multiples, voient leur nombre s'agrandir : le premier ministre Ariel Sharon se sépare de la droite nationaliste, le Likoud, avec pour projet de créer une formation centriste. La tendance à la multiplication des partis, groupes et courants politiques depuis la création d'Israël en 1948 rend leur analyse difficile. Comme le souligne Claude Klein, le clivage droite/gauche traditionnellement utilisé en Occident pour les situer est malaisé en Israël, car « les symboles […], les réalités sociales et électorales semblent relever d'univers différents, voire parfois contradictoires. ».
Comment rendre compte, alors, du multipartisme exacerbé que connaît la démocratie israélienne ? Quelles sont les conséquences de la multiplicité des forces politiques ?
Les forces politiques israéliennes issues de l'histoire pré étatique d'Israël se sont diversifiées dès les premières expériences électorales dans le nouvel Etat israélien. Malgré les problèmes engendrés par un mode de scrutin proportionnel, la continuité des institutions s'est vue assurée par la prédominance de deux grands partis.
[...] Outre les difficultés que rencontrent les forces politiques gouvernantes face au lobby religieux, elles peinent à trouver une cohésion suffisante pour diriger efficacement le pays. L'absence de cohésion est particulièrement flagrante en cas de gouvernements d'unité nationale, qui regroupent des partis de tendances politiques opposées. Ainsi, la grande coalition menée par Shimon Peres et Yitzhak Shamir à partir de 1988 échoue avec la dissolution de la Knesset en 1990. Par ailleurs, l'obligation de la coalition et de la recherche du compromis ont pour conséquence de diminuer les clivages idéologiques entre les différentes tendances politiques. [...]
[...] Cependant, cette approche est peut-être à nuancer, au vu du regroupement au centre de certains travaillistes et hommes de droite autour d'Ariel Sharon. La création d'un troisième grand parti semble témoigner des insuffisances d'un système multipartite à deux partis dominants, illustrées par l'insoluble conflit israélo-palestinien. Ainsi, la construction politique de l'Etat d'Israël a entraîné l'institutionnalisation véritable des forces politiques et d'un multipartisme poussé. Parmi elles, le Likoud et le Parti Travailliste tiennent une place prépondérante sur la scène politique israélienne. [...]
[...] L'extrême droite se développe dans les années 1970 sous l'égide de Meïr Kahane, qui exalte le principe du transfert c'est-à-dire l'expulsion des Arabes du territoire israélien, et souhaite l'annexion des territoires occupés. Si son parti est interdit en 1994, les mouvements Tehiya et Moledet perpétuent ses revendications extrémistes. II- Malgré les troubles politiques engendrés par une proportionnelle pure, deux forces politiques majeures assurent la continuité du régime 2 L'obligation de la coalition et du compromis affaiblit l'efficacité des forces politiques gouvernantes Pour former des gouvernements majoritaires, les forces politiques sont obligées de recourir à la stratégie de coalition. [...]
[...] La création de l'Etat d'Israël favorise la diversification de la représentation politique En 1948, l'Etat d'Israël est proclamé. Une volonté commune de représenter toutes les nationalités et tendances politiques au parlement, la Knesset, unit les responsables politiques, qui décident la mise en place d'un scrutin à la proportionnelle : l'Etat d'Israël constitue une grande circonscription qui élit ses représentants au scrutin majoritaire à un tour, les sièges étant répartis proportionnellement aux suffrages obtenus. Un tel mode de scrutin permet de représenter de façon optimale la société israélienne, d'autant plus que les députés se sont eux-mêmes regroupés en différentes factions au sein de leurs partis. [...]
[...] Ils veulent la révision des termes du mandat britannique, pour qu'apparaissent de manière plus explicite les conditions de la création d'un Etat juif. Le courant socialiste, quant à lui, privilégie la dimension sociale et politique issue du Yichouv au détriment de la dimension religieuse. Il se forme en parti politique dès 1930 au sein du Mapaï et dirige le Yichouv. Le mouvement libéral, sous l'étiquette de Sionistes généraux, se propose comme une alternative au socialisme dominant. La prédominance sioniste marginalise les populations arabes : leur seul représentant, le Hadash, créé en 1922, peine à se faire entendre, étant antisioniste et prosoviétique. [...]
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