Le Prince chapitre 18, Nicolas Machiavel, principautés italiennes, Laurent II de Médicis, humanisme, autorité politique, ruse politique, immoralité, figure du prince, Italie du XVIe siècle, la Papelinière, Florence
L'Italie du XVIe siècle et du XVe siècle se présente comme un ensemble fragmenté de principautés politiques en rivalité les unes avec les autres. Seules les principautés de Naples, Rome, Florence, Milan et Venise se dégagent comme principales puissances. L'Église a également un pouvoir important sur ces principautés, sans pour autant avoir le pouvoir de les unifier ou de les administrer pleinement. C'est dans la cité-État de Florence que Nicolas Machiavel (1469-1527) exercera en tant que bureaucrate jusqu'à l'abolition en 1512 de la République qui y siégeait alors. Il est donc chassé de Florence et disgracié, torturé et emprisonné par les Médicis dont il ne parviendra pas à regagner la confiance.
[...] Cette nécessité du mal doit toujours être dissimulée par des apparences de vertu, comme énoncé plus haut. En effet, les cinq qualités énoncées plus haut permettent au prince de cultiver une image de lui-même inspirant une confiance et une légitimité auprès du peuple, notamment par la religion, alors ciment social de l'époque contemporaine de Machiavel, dont les préceptes moraux sont refusés dans la pratique, mais acceptés dans l'apparence du prince. De plus, la distance entre le peuple et le prince suggérée par la formulation suivante ; « les hommes [ . [...]
[...] Il apparaît alors ici le concept de raison d'État, explicité plus haut. Ce principe d'action politique est alors fondé sur une conception manichéenne et pessimiste de la nature de l'homme et donne alors lieu à une forme d'utilitarisme politique dont il convient alors de démontrer les limites, tout en prenant en considération le contexte historique de l'élaboration de la pensée de Machiavel. III. Des aspects manichéens et utilitaristes Pour finir, la pensée politique de Machiavel revêt des aspects manichéens et utilitaristes qu'il convient alors d'analyser et d'interroger. [...]
[...] Chapitre 18, p. 149-155 – Nicolas Machiavel (2000) L'Italie du XVIe siècle et du XVe siècle se présente comme un ensemble fragmenté de principautés politiques en rivalité les unes avec les autres. Seules les principautés de Naples, Rome, Florence, Milan et Venise se dégagent comme principales puissances. L'Église a également un pouvoir important sur ces principautés, sans pour autant avoir le pouvoir de les unifier ou de les administrer pleinement. C'est dans la cité-État de Florence que Nicolas Machiavel (1469-1527) exercera en tant que bureaucrate jusqu'à l'abolition en 1512 de la République qui y siégeait alors. [...]
[...] Effectivement, le prérequis pessimiste et manichéen de la nature humaine par Machiavel peut être nuancé et complété. Ainsi, Lancelot Voisin de la Popelinière (1585), présente une critique de l'ouvrage de Machiavel il précise donc que la nature de l'homme n'est pas par essence fondamentalement corrompue. En effet, il prend l'exemple des populations indigènes américaines du Nouveau Monde, qu'il décrit alors comme des êtres simples et intègres comparativement aux colons, qui les corrompent et emploient la force au nom d'une conversion au christianisme. [...]
[...] Ainsi, Machiavel favorise l'efficience des modes d'action politiques plutôt que leur caractère moral. Cette conception politique basée notamment sur le concept de raison d'État a beaucoup été critiquée et débattue suite à la publication de Machiavel. Au-delà de la simple critique morale faite par certains auteurs, certaines limites théoriques apparaissent dans le propos de Machiavel. On peut évoquer notamment, sa perception manichéenne et pessimiste de la nature humaine, qu'il est nécessaire de nuancer. De plus, l'utilitarisme politique donne lieu à un prince dérogeant à toute forme d'encadrement politique du pouvoir. [...]
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