Lorsque l'on s'intéresse au socialisme, ou aux différents mouvements prolétaires qui virent le jour au XIXe siècle, on a, le plus souvent, tendance à se tourner, dans un premier temps, vers des auteurs comme Marx, Bakounine ou Engels plutôt que vers Proudhon. Cependant, ce dernier est certainement l'un des plus importants théoriciens du socialisme de cette époque, avec « l'avantage » d'être le seul, parmi ses pairs, à être issue d'un milieu populaire.
On peut dès lors ce demander comment Proudhon est devenu le père du mouvement anarchiste moderne en France ?
[...] Il a totalement conscience de la possibilité qui s'offre a lui de jouer un rôle politique très important. Cependant, malgré l'influence qu'il peut avoir sur le prolétariat, ce n'est qu'à la fin juin qu'il commence à prendre réellement au sérieux la révolution, lors des journées sanglantes de l'insurrection ouvrière, réprimée par Cavaignac. Il est le seul dans l'Assemblée à soutenir ouvertement les ouvriers et il écrit dans ses Carnets : Le mauvais vouloir de l'Assemblée est la cause de l'insurrection, [ ] On fusille à la Conciergerie, à l'Hôtel de Ville. [...]
[...] C'est alors qu'il deviendra ouvrier typographe. Après que l'imprimerie dans laquelle il travailla fit faillite, il quitte sa ville natale et erre pendant deux années jusqu'à ce que les frères Gautier, deux camarades de collège, le recrutent comme ouvrier typographique principal. Il profite alors de son métier et de ses loisirs pour faire des études de philologie (science qui traite de la langue d'un point de vue historique à partir de documents écrits) en comparant les versions grecques, hébraïques, latines et françaises de la Bible et rédige en 1836 Recherches sur les Catégories grammaticales qui attire l'attention de certains membres de l'Académie de Besançon, même si, par la suite, Proudhon renie cet ouvrage. [...]
[...] On peut dès lors ce demander comment Proudhon est devenu le père du mouvement anarchiste moderne en France ? Afin de mieux comprendre comment il est devenu une référence pour différents mouvements politiques de gauche modernes, nous étudierons sa vie et son œuvre en commençant par la période précédente la Révolution de 1848, puis de la Révolution de 1848 à l'avènement du Second Empire en 1852 et enfin de sa libération de prison jusqu'à sa mort en 1865. Pierre Joseph Proudhon est fils d'un tonnelier et d'une cuisinière, il naît en 1809 alors que Napoléon 1er règne en France. [...]
[...] En 1847, il quitte Lyon et retourne à Paris, où il décide de devenir journaliste et de fonder son propre quotidien : Le Peuple (qui changera de nom à l'approche de la Révolution de 1848 et deviendra : Le représentant du Peuple). Il rencontra également un grand nombre d'intellectuels français, allemands ou russes comme Bakounine, Grün ou encore Marx, avec qui il eut un certain nombre de correspondances. Ce dernier voulait que Proudhon soit le porte-parole en France d'un organisme de propagande international qu'il essayait de mettre en place. [...]
[...] Proudhon avait pressenti cette révolution mais avait peur qu'il ne s'agisse à nouveau, d'une nouvelle révolution bourgeoise et non sociale comme il le voulait. C'est d'ailleurs ce qu'il écrivit dans ses Carnets : C'est une cohue d'avocats et d'écrivains [ ] qui vont se disputer le pouvoir ou encore Les polichinelles dansent à l'Hôtel de ville Cette anarchie positive comme il l'aime à l'appeler, devait être, pour lui, une révolution prolétarienne qui devait supprimer la bourgeoisie. C'est d'ailleurs pour cela qu'il fait preuve de beaucoup de réserve lors de la révolution. [...]
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