Si les systèmes politiques des démocraties occidentales sont caractérisés par de profondes différences institutionnelles, culturelles et historiques, une constatation s'impose cependant avec force : la fonction gouvernante apparaît comme un enjeu central. En effet, au-delà de la diversité institutionnelle, se dégagent à la fois un besoin fondamental de commandement et une exigence de coercition par une séparation des pouvoirs. Car si la puissance est comme l'affirme Raymond Aron, « la capacité d'imposer sa volonté aux autres », les compétences de la fonction gouvernante doivent être définies avec précision. Les deux types de régimes les plus éloignés l'un de l'autre en matière d'organisation du pouvoir exécutif sont la Grande Bretagne et les Etats-Unis, au point qu'ils s'identifient pour l'un avec le modèle parlementaire et pour l'autre avec le modèle présidentiel. De plus, les constructions historiques de la fonction exécutrice sont bâties sur des schémas opposés.
En effet, le régime parlementaire britannique visait, à l'origine, à réduire la puissance du chef de l'Etat au profit d'un parlement. A l'inverse, les constituants de 1787 ont préféré instaurer un pouvoir exécutif fort afin d'éviter les débordements du pouvoir législatif. La caractéristique principale d'un régime parlementaire est une interdépendance des fonctions : le pouvoir exécutif et législatif disposent de moyens d'actions réciproques (droit de dissolution et mise en cause de la responsabilité du gouvernement par le Parlement) visant un équilibre des fonctions.
Dés lors le premier ministre britannique est-il plus puissant dans son pays que le président des Etats-Unis dans le sien comme le prétend Harold Laski, professeur à Oxford et ancien leader du parti travailliste ? Dans une première partie, nous verrons que malgré une organisation des pouvoirs, des pratiques politiques et des évolutions différentes, le Président des Etats-Unis et le Premier Ministre britannique ont tous deux un rôle prééminent dans leur pays. Dans une seconde partie, nous appréhenderons la difficulté à mettre en lumière la prépondérance de l'un sur l'autre dus à leur appartenance à deux régimes politiques différents.
[...] Le régime parlementaire britannique n'organise donc pas l'étendue du pouvoir du chef de l'exécutif comme le régime présidentiel américain. Les institutions ne sont pas adaptées à aller jusqu'au bout de l'évolution vers le gouvernement présidentiel souvent évoqué. Dès lors, nous pouvons nous demander quel régime accorde le plus de puissance à son chef d'Etat ? II. Cependant, la distinction entre régime présidentiel et régime parlementaire met en lumière la difficulté de mesurer la prépondérance de l'un sur l'autre Le Président des Etats-Unis connaît plus d'indépendance par rapport à un Premier ministre britannique cantonné aux contraintes du régime parlementaire Le rôle éminent que joue le Président des Etats-Unis est davantage lié à une coutume qu'à la Constitution. [...]
[...] Dés lors le premier ministre britannique est-il plus puissant dans son pays que le président des Etats-Unis dans le sien comme le prétend Harold Laski, professeur à Oxford et ancien leader du parti travailliste ? Dans une première partie, nous verrons que malgré une organisation des pouvoirs, des pratiques politiques et des évolutions différentes, le Président des Etats-Unis et le Premier Ministre britannique ont tous deux un rôle prééminent dans leur pays. Dans une seconde partie, nous appréhenderons la difficulté à mettre en lumière la prépondérance de l'un sur l'autre dû à leur appartenance à deux régimes politiques différents. [...]
[...] Elle a imprégné de son style tranchant et autoritaire la fonction de 1er ministre, profitant des remaniements successifs pour privilégier ses fidèles au détriment des ministres mous les wets jusqu'à la rébellion du parti en 1990. (Son cabinet était profondément divisé par l'affaire Westland ou en 1990 par la question de la Poll tax _ un impôt local fort impopulaire_ et plus encore par la politique européenne qui contraint Thatcher à la démission) L'expérience de Margaret Thatcher illustre celle d'un 1er ministre ayant étendu son autorité des limites respectées par ses prédécesseurs et qui finit par se heurter sa propre majorité. [...]
[...] La constitution prévoit seulement que le président peut solliciter l'opinion écrite de chacun de ses responsables ministériels. La rupture eut lieu avec Washington qui prit l'habitude de consulter ses ministres aussi bien collectivement qu'individuellement, si bien que dès 1793, le terme cabinet était utilisé pour désigner la réunion des ministres. L'organisation et la fréquence de ces réunions varient selon les personnalités des présidents : sous Eisenhower, elles deviennent hebdomadaires et pratiquement institutionnalisés, contrairement à Kennedy qui les déniera complètement. situation américaine est donc paradoxale : le président à tous pouvoirs à l'égard de ses ministres, mais il n'a pas à sa disposition d'organe collégial dont l'unité est assurée à la fois par le leadership du chef de l'exécutif et la contrainte du contrôle de la majorité parlementaire. [...]
[...] En effet, le Premier Ministre britannique était à l'origine considéré seulement comme le primus inter pares dans le gouvernement. Le régime parlementaire inventé en Grande-Bretagne impose, au nom de la responsabilité collective du gouvernement devant le Parlement, que le cabinet présente un front uni afin de maintenir la cohésion de sa majorité. Aujourd'hui le principe de responsabilité collégiale n'est plus le ciment qui assure la cohésion de l'exécutif, mais le Premier ministre a pris le relais, devenant la véritable clé de voûte du gouvernement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture