Dans « Omnes et singulatin : vers une critique de la raison politique », Michel Foucault va définir ce qu'est le pouvoir et surtout étudier comment il s'est exercé dans l'histoire. Il montre la mutation des structures du pouvoir au sein de la société et les règles fluctuantes qui sont susceptibles d'entrer en jeu dans les discours politiques des différentes périodes. Michel Foucault, dans ce texte, critique l'analyse traditionnelle de la raison politique.
Nous allons donc nous demander ce que signifie le pouvoir pour Michel Foucault. Sa conception s'inscrit-elle dans une doctrine du pouvoir déjà établie ? Que pense Michel Foucault de la rationalité politique ? Quels sont les rapports entre savoir et pouvoir selon lui ?
Pour ce faire, nous ne nous réduirons pas à sa conception du pouvoir exprimée dans Omnes et Singulatin lors d'une conférence donnée en anglais dans le cadre des « Tanner Lectures on Human Values » à l'université de Stanford en 1979, mais nous utiliserons également les thèses sur le pouvoir de Michel Foucault présentes dans ses autres travaux, tels que "L'archéologie du savoir" (1969), "Surveiller et punir" (1975) et "La Volonté de savoir" (1976).
[...] Foucault explique que la différence entre le pouvoir pastoral et le pouvoir centralisé est que le pouvoir pastoral s'exerce sur des individus, sur un troupeau et non sur un territoire délimité, une terre Le pasteur s'occupe des individus individuellement et a pour but d'assurer le salut de son troupeau. Il doit pour cela survenir aux besoins de tous les individus qui le composent : ce que Foucault qualifie de bienveillance individualisée le pasteur porte une attention individuelle à chaque membre du troupeau et se doit de se dévouer pour son troupeau afin d'en assurer le salut. Le pasteur s'occupe donc de la vie des individus. [...]
[...] Pour lui, la voie à utiliser doit être celle des révoltes et des résistances. Ainsi, la révolution est destituée de sa fonction fondatrice au profit des résistances disséminées dans le corps de la société. Michel Foucault refuse la lutte des classes et la notion d'« illégalismes doit justement permettre de comprendre qu'il n'y a pas de mission historique de la classe ouvrière. Michel Foucault préconise une résistance multiforme, qualifiée d'« illégalismes c'est-à-dire une diffusion latérale de différentes formes de révolte ou de rébellion. [...]
[...] Le lien entre pouvoir et savoir Dans la théorie de Foucault, la question du sens de l'Histoire apparait sous une forme bien différente de chez les autres auteurs. La philosophie de Foucault nie en fait à la fois l'idée que le pouvoir est anarchique (thèse machiavélienne par exemple) et à la fois l'idée que le fonctionnement du pouvoir est prédéterminé historiquement (thèse de type marxiste). Pour Foucault, il s'agit de penser l'histoire sans référence à l'idée de nature humaine. Le ressort de l'histoire, c'est le savoir. [...]
[...] La philosophie de Foucault est une pragmatique du multiple selon Gilles Deleuze car il y a une multiplicité des rapports de forces. Selon Jean Baudouin, une des caractéristiques du pouvoir chez Foucault est son ubiquité (sa capacité à être présent en plusieurs lieux simultanément), il n'y a pas un seul lieu du pouvoir, mais il se trouve partout et à chaque instant. Foucault pense une microphysique des pouvoirs c'est-à-dire qu'il y a une infinité des lieux de pouvoir. Dans Surveiller et punir, il montre précisément le démembrement du pouvoir dans le milieu carcéral. [...]
[...] Cette raison considère l'Etat comme la plus haute de toutes les formes de communautés. Pour critiquer la rationalité politique, Foucault va s'appuie sur une comparaison entre ses manifestations antiques et modernes (la rationalité politique de l'Etat moderne). Foucault étudie ainsi les caractéristiques de la raison politique et les pratiques qui en ont été faites. Il montre que les sociétés issues de la Modernité sont entrées dans une phase nouvelle de leur histoire. Michel Foucault dans Omnes et singulatin compare la façon de traiter la rationalisation et le pouvoir dans l'Antiquité -chez les Grecs et les Romains- et par la suite, dans les sociétés modernes. [...]
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