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En 1963 le plus grand journal de l'époque, le Siècle, faisait plafonner son tirage à 50.000 exemplaires. En 1914, au crépuscule du XIXe siècle, le Petit Parisien publiait 1.5 millions d'exemplaires quotidien. De fait, à la fin du siècle, la presse française va vivre une véritable révolution à l'échelle nationale en multipliant son tirage par 5. Ce n'est cependant pas qu'à une simple révolution quantitative qu'assistent les contemporains, c'est la nature elle-même de la presse qui change au crépuscule du XIXe. Pour conquérir les millions de nouveaux lecteurs que représentent nouveaux alphabétisés, les journaux modifient leur contenu, leur organisation, leurs techniques et même leur présentation. La nouvelle presse qui émerge de cette mutation, la presse populaire, n'a plus grand chose à voir avec l'ancienne, tant du point de vue du fond que de la forme. L'influence qu'elle exerce, et qui n'est plus circonscrite à une petite élite, est énorme et diffère radicalement de celle des organes de presse de début du siècle. Véritable « quatrième pouvoir » dans la IIIe République, la presse populaire fut autant le soutien du régime que sa critique ; autant reconnue comme créatrice d'une nouvelle culture populaire que critiquée pour la bêtise et la médiocrité de ses publications. Entre fantasmes et réalités il convient donc de s'interroger sur le pouvoir réel de cette nouvelle presse.
En quoi l'apparition de cette la presse populaire va modifier le pouvoir de la presse en France à la fin du XIXe ?
[...] En sortant de leur devoir de réserve, la majorité des titres on contribué à la formation de deux camps opposés. Le travail des polémistes est à cet égard remarquable : du J'accuse ! de Zola dans l'Aurore aux tombereaux de propos antisémites de Drumont dans La libre parole, la presse a exporté ses clivages vers ses lecteurs. Il est également significatif de voir que même les quatre grands prennent alors position. Ainsi le Petit Journal, dans la logique de ses opinions nationalistes, affiche une ligne militariste. [...]
[...] Quel est le pouvoir de la presse en France à la fin du XIXe ? Introduction : En 1963 le plus grand journal de l'époque, le Siècle, faisait plafonner son tirage à 50.000 exemplaires. En 1914, au crépuscule du XIXe siècle, le Petit Parisien publiait 1.5 millions d'exemplaires quotidien. De fait, à la fin du siècle, la presse française va vivre une véritable révolution à l'échelle nationale en multipliant son tirage par 5. Ce n'est cependant pas qu'à une simple révolution quantitative qu'assistent les contemporains, c'est la nature elle-même de la presse qui change au crépuscule du XIXe. [...]
[...] Si elle n'a pas crée un homme nouveau elle a sans aucun doute introduit une nouvelle façon de se penser par rapport à la communauté. C'est ce que Gabriel Tarde appellera au XXe siècle le passage de l'ère des mentalités à celle des opinions Il est important de se rendre compte que cette première culture de masse fut également un moyen pour beaucoup de compenser la perte des formes anciennes de solidarités. Ceux qui, lors de l'exode rural, perdirent le support de la structure rural, purent se reconstruire notamment grâce à cette culture commune qui leur permettait de s'intégrer dans une nouvelle communauté. [...]
[...] En quoi l'apparition de cette la presse populaire va modifier le pouvoir de la presse en France à la fin du XIXe ? Dans un premier temps nous verrons comment la presse populaire s'impose aux masses dans les dernières décennies du siècle. Puis nous verrons en quoi la formule sur laquelle elle repose l'amène à exercer un pouvoir plus socioculturel que politique. I La naissance d'un nouveau type de presse A Un contexte permettant la massification de la presse i. [...]
[...] C'est désormais le fait qui prime. Dans cette logique où on ne peut plus admettre qu'une nouvelle fausse et qu'une nouvelle vraie se valent (Michael Palmer) on voit apparaître un nouveau type de journaliste : le reporter. Homme de terrain, homme d'enquête, toujours sur le lieu de l'évènement pour le voir de ses propres yeux, le reporter est aux antipodes du journaliste du début du siècle qui écrivait non pas pour relater un fait mais pour donner une opinion. Comme l'écrit avec une certaine amertume Zola en 1888 : Le flot déchaîné de l'information à outrance a transformé le journalisme, tué les grands articles de discussions, tué la critique littéraire, donné chaque jour plus de place aux dépêches, aux nouvelles grandes et petites, aux procès-verbaux des reporters et des interviewers C'est l'heure, capitale, du passage de la presse d'opinion vers la presse d'information. [...]
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