Depuis la seconde moitié du XXe siècle, une nouvelle forme de société domine : la société de l'information. Les médias désignent l'ensemble des supports techniques qui permettent la communication d'information de toute nature. Ils regroupent la presse, la radio, la télévision et l'Internet. Ils sont devenus les acteurs clefs de l'organisation et se révèlent être des vecteurs traitant, stockant et transportant l'information sur une grande échelle.
Au-delà de leur rôle factuel admis par la société, les médias dans nos démocraties modernes soulèvent bien des interrogations. La matérialisation de ces questions peut être résumée dans la notion d'un quatrième pouvoir qui se révèle, pour certains, indispensable à la santé de la démocratie, dans le sens où il sert d'intermédiaire entre l'opinion publique et le pouvoir, permet de former des citoyens compétents en les informant et enfin sert le politique dans la nécessaire publicité de ses idées.
Aux vues de toutes ces interrogations, on peut se demander dans quelle mesure les médias influencent le jeu politique et l'opinion publique.
[...] Il y a une véritable couverture médiatique de la campagne électorale. La campagne se fait à la TV, avec la TV et pour la TV . Ce rôle des médias dans la campagne s'est accru avec la mise en place du SUD qui a créé une véritable compétition dans la conquête politique. La manière de se présenter des hommes politiques, de parler, leurs arguments, les débats, l'annonce des résultats sont les marques les plus évidentes des changements qui se sont opérés de façon radicale avec le développement des médias de masse en particulier audiovisuels. [...]
[...] Les groupes politiques ont besoin du relais des médias pour que ces thèmes deviennent sujets de controverses. Il s'ensuit une véritable concurrence pour que ces thèmes et controverses soient retenus par les médias, pour qu'ils fassent partie de l'agenda médiatique. La presse ne réussit peut-être pas, la plupart du temps, à dire aux gens ce qu'il faut penser, mais elle est extrêmement efficace pour dire à ses lecteurs à quoi il faut penser ; les individus sont donc considérés comme assujettis aux médias mais cette sujétion se fait en termes d'acquisition de connaissances, et non en termes de persuasion ou de manipulation. [...]
[...] C'est le modèle de la seringue hypodermique : l'émetteur peut injecter n'importe qu'elle idée, n'importe quelles injonction et comportement à n'importe quel sujet Il est clair que les médias peuvent avoir des effets sur l'opinion, en diffusant des messages, qui sont sélectionnés par les récepteurs. Dès 1940, Paul Lazarsfeld aux Etats-Unis commence ses enquêtes sur l'influence de la communication dans les campagnes électorales. Le modèle dit de la seringue hypodermique considère que les messages médiatiques sont comme inoculés à des individus passifs et atomisés. Pour certains, les médias ou les industries culturelles sont des instruments de diffusion de l'idéologie dominante. [...]
[...] Les individus les plus déterminés politiquement (les milieux socioéconomiques élevés) sont aussi les mieux informés par une presse qu'ils utilisent pour donner de la force et des arguments à leurs opinions. Les moins convaincus, les électeurs les plus à même de changer d'opinion, s'adressent moins aux médias, qu'à ces personnalités les mieux informées, les opinion leaders, pour décider de leur vote. L'influence des médias est donc indirecte et très limitée. Ce modèle horizontal, infirme la théorie de la seringue hypodermique. Les électeurs trouvent dans leurs relations interpersonnelles, auprès d'individus détenteurs d'une certaine légitimité, (les parents, le patron, le syndicaliste ) des aides à la décision. [...]
[...] Ils ont progressivement introduit des modifications substantielles au fonctionnement de nos démocraties. On peut tout d'abord évoquer une certaine personnalisation du pouvoir. La TV a tendance à accentuer la dimension humaine par rapport à la dimension proprement politique du phénomène électoral. Elle encourage la vedettisation, créant une impression d'intimité avec la personnalité présente. Déjà le général de Gaulle avait une utilisation systématique de la TV. Il a construit une bonne part de son image auprès du public sur ses apparitions télévisées. [...]
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