Dans notre culture, le pouvoir a une mauvaise réputation. On croit généralement qu'il entraîne la manipulation, la corruption et l'exploitation parce qu'il se définit comme « la capacité d'un individu ou d'un groupe, à produire ou modifier des résultats en fonction de ses objectifs et de ses besoins propres. Toutefois, il est indispensable à la pérennité des organisations, puisque celles-ci reposent sur la hiérarchie, donc le pouvoir : ceux qui fixent les objectifs de l'organisation utilisent ensuite leur influence pour coordonner et contrôler les activités des individus qui travaillent avec eux pour les atteindre.
Le pouvoir est tout aussi nécessaire pour ceux qui y sont soumis, car l'absence de pouvoir entraîne le chaos. Celui-ci est inacceptable parce qu'il engendre de l'insécurité et entrave la coordination des efforts. Et, comme beaucoup de personnes n'ont ni la capacité ni la volonté d'assumer le pouvoir, il est accepté facilement.
Malgré l'importance qu'on lui accorde, le pouvoir a fait l'objet de peu de recherches en psychologie sociale. Cette négligence provient d'une part de la connotation négative que revêt le pouvoir dans nos sociétés démocratiques. On a longtemps considéré la recherche et l'exercice du pouvoir comme suspect. C'est ainsi que le concept de pouvoir a été dilué en étant assimilé à des concepts plus acceptés tels le contrôle, l'autorité, l'influence et la puissance.
Analyser le pouvoir permet donc d'appréhender l'organisation non plus sous un angle fonctionnel ou culturel, mais par une approche politique où le pouvoir apparaît comme l'enjeu d'affrontement entre différents acteurs : les jeux politiques.
Ainsi, par cet exposé, nous tenterons de vous faire comment un pouvoir que l'on pense stable et qui se définit par ailleurs comme un contre chaos est en réalité cahoté dans l'organisation.
[...] l'opportunité Mais le détenteur du pouvoir peut aussi puiser les bases de son pouvoir dans la seule opportunité, soit qu'il se trouve dans une situation qui lui donne accès à des leviers de pouvoir, soit qu'il parvienne lui-même à créer cette situation : on va reconnaitre qu'il détient de fait un certain nombre de moyens de pouvoir, même si ceux-ci ne s'appuient pas sur une base légitime. Un tel contrôle s'inscrit dans le creux des règles de l'organisation, là où elles ne peuvent intervenir : il s'agit d'un pouvoir de fait. Par exemple, certaines secrétaires de personnages importants détiennent un pouvoir considérable de par leur position puisqu'il faut se concilier les bonnes grâces si l'on veut avoir accès à ceux-ci. [...]
[...] Ils essaient pour maintenir leur pouvoir de réduire le savoir-faire des spécialistes à un certain nombre de tâches faciles à exécuter, et de décisions programmables. Le rôle des spécialistes devient alors accessible à un grand nombre. Cette stratégie de jeu est développée par des non- spécialistes disposant d'un pouvoir formel. S'ils ne disposent pas du pouvoir formel, ils vont se rapprocher des spécialistes plutôt que de les combattre. Leur propre travail peut alors être considéré comme un travail de spécialiste. [...]
[...] Les cadres intermédiaires : ils se trouvent à différents niveaux de ligne hiérarchique, mais surtout auprès du sommet. Les cadres rendent compte directement au P.D.G. ; ils partagent ses buts, son pouvoir, et les systèmes internes d'influence qu'il utilise pour atteindre ses objectifs. Chaque cadre est chargé d'une unité organisationnelle, à l'intérieur de laquelle il est considéré comme un mini P.D.G. sur l'organisation entière les opérateurs : ce sont les personnes qui font le travail fondamental de l'organisation, à savoir la fabrication des produits, la génération des services ou le fournissement des supports nécessaires à la production. [...]
[...] Le pouvoir se définit par ailleurs par des caractéristiques précises : Caractéristiques du pouvoir : Le pouvoir est d'abord une relation et pas un attribut des acteurs, c'est un rapport d'échange et de négociation. Le pouvoir est inséparable de la relation, il est intransitif : la relation est personnalisée et s'exerce à travers un ensemble de médiations. Le pouvoir est subjectif : il est de nature cognitive, c'est-à-dire qu'il n'existe réellement que s'il est perçu comme tel par les acteurs en relation. Le pouvoir est relatif : c'est-à-dire qu'il dépend de la situation dans laquelle se trouvent les acteurs. [...]
[...] Quant à l'aspect pouvoir c'est : le pouvoir est une relation. Et une relation négociée qui fait qu'il n'y a pas de pouvoir sur quelqu'un sans que ce quelqu'un ait la possibilité de vous influencer. Donc c'est un pouvoir qui est très inégal, mais qui est réciproque. Plus tard, en 1977, en collaboration avec E. Friedberg, il donne une première définition du pouvoir très générale : le pouvoir est la capacité pour certains individus ou groupes d'agir sur d'autres individus ou groupes. [...]
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