Le poujadisme

Résumé du document

Le Poujadisme est une doctrine politique issue de l'UDCA, mouvement corporatiste fondé en 1953 par Pierre Poujade. Ce mouvement a tout d'abord visé à défendre les intérêts des artisans et des petits commerçants face à la modernisation de l'après guerre et face à la pression fiscale.
Antiparlementaire, anti-européen ou nationaliste le Poujadisme constitua de 1956 à 1958 le groupe parlementaire UFF dont Le Pen fut le président. Il élabore alors une doctrine récurrente dans les périodes de crises de régime : négation du système et haine des représentants politiques.
Nous tenterons de comprendre pourquoi est-ce qu'un mouvement basé sur des idées qui semblent encore de nos jours perdurer ne s'est manifesté que très brièvement dans la vie politique française (...)

Extraits

[...] Cette révolte fiscale marque le début du mouvement poujadiste. [Durant été 1953, Antoine Pinay avait promulgué une amnistie fiscale, les inspecteurs des impôts, de fait désoeuvrés, se sont précipités sur les petits commerces dont ils épluchent les comptes]. Pierre Poujade avec son style musclé et ses propos crus : Il appela l'assemblé plus grand bordel de Paris et les députés de “piles d'ordure, pédérastes et de fraudes”. Une autre fois il plaisanta de retour de Paris avec deux grosses valises : “C'est pas grand chose, juste quelques ministres découpés en morceaux”. [...]

[...] II.3 UFF : Union et Fraternité française. L'Union et fraternité française (UFF) constitua, de 1956 à 1958, le groupe parlementaire de l'Union de Défense des Commerçants et Artisans (UDCA), le syndicat professionnel de Pierre Poujade. Le 2 janvier 1956 s'effectuèrent des élections législatives dans un certain désordre : elles se déroulèrent avec six mois d'avance contre l'avis de la plupart des partis politiques ; les querelles récentes concernant la CED (communauté européenne de défense) et les solutions pour résoudre les crises du moment en particulier l'Algérie, divisaient la classe politique. [...]

[...] Un héritier pourtant renié par Pierre Poujade lui-même, qui l'exclut de l'UFF en 1957. D'ailleurs interrogé à propos de Le Pen en 2002 il répondit en disant qu'il "aurait mieux fait de casser une jambe que d'en faire un député" Pierre Poujade quand à lui sera candidat à deux reprises aux élections européennes: en 1979 sur la liste de Philippe Malaud, puis en 1984 sur la liste socioprofessionnelle présentée par Gérard Nicoud, mais sans être élu. Il présidera l'UDCA jusqu'en 1983, date à laquelle il s'est retiré de la vie politique pour étudier et promouvoir la culture des topinambours, dans l'intention d'en extraire des biocarburants, afin d'apporter l'indépendance énergétique à la France et d'apporter des ressources directes et renouvelables à l'agriculture et à tout le monde rural. [...]

[...] III.1 Une 5è république plus efficace. Le mouvement n'a qu'une postérité limitée, il se maintient jusqu'à la fin de la quatrième république en s'alliant avec les gaullistes et ponctuellement les communistes. Il disparaît presque complètement avec la mise en place de la cinquième république en 1958. Les principaux avantages de la 5è république sont les suivants : Un nouveau scrutin (scrutin majoritaire qui remplace le mode de scrutin proportionnel offrant une marge de manœuvre plus importante à la majorité grâce notamment à l'éviction des petits partis. [...]

[...] Mais les listes d'extrême droite les plus nombreuses étaient celles des Poujadistes. Elles avaient pour slogan “sortez les sortants” et demandaient aux Français d'élire leurs candidats, hommes neufs et honnêtes, défenseurs de l'Algérie française et des valeurs traditionnelle. La campagne électorale fut animée principalement en raison des violences dont se rendirent coupables les commandos Poujadistes. A la surprise général - un peu comme en 2002 - les Poujadistes furent crédités par suffrages, ce qui leurs donna droit à 52 sièges et par conséquent privèrent la droite classique d'un résultat meilleur. [...]