L'entrée du Portugal dans la Communauté européenne, le 1er janvier 1986, douze ans après la Révolution des Œillets, a véritablement donné à ce pays un nouveau départ, lui permettant de connaître un développement économique fulgurant et de stabiliser sa jeune démocratie. Depuis, le Portugal a redoublé d'efforts pour être le « bon élève » de l'Union Européenne, et un membre à part entière de toutes les avancées de la construction européenne, convaincu que cela lui permettait d'avoir sa place au « cœur » de l'Union. Sa deuxième présidence de l'Union européenne, en l'an 2000, a été marquée par le lancement d'initiatives d'envergure, comme la stratégie de Lisbonne, destinée à faire de l'Europe « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde ».
Alors que Lisbonne s'est toujours déclarée favorable à l'élargissement - le Portugal est favorable à l'adhésion de la Turquie – cela incarne cependant une triple menace. Le premier risque est en effet que le centre de gravité de l'Europe soit déplacé vers l'est. L'élargissement pourrait de même causer des délocalisations vers des pays à bas coût de main d'œuvre. Enfin, Lisbonne redoute de voir disparaître la manne européenne des fonds structurels dont elle bénéficie au profit des nouveaux adhérents.
La politique étrangère portugaise s'est donc attachée à réaffirmer de manière constante et continue son ancrage européen et atlantique. Mais finalement c'est vers l'aire méditerranéenne que se porte l'intérêt majeur et croissant du Portugal. Très actif dans cette zone, et bien que n'ayant pas de contact direct avec la Mare Nostrum, le Portugal se montre très attentif à être associé à toutes les rencontres multilatérales et à toutes les initiatives sur la Méditerranée. Enfin, le Portugal tend à se rapprocher de l'Espagne, conscient du rôle toujours plus croissant que celle-ci tient en Europe. Ainsi, dans ce contexte d'élargissement européen menaçant, il convient de se demander quels sont les enjeux pour le Portugal d'une implication et d'un engagement actifs dans la zone méditerranéenne. Nous verrons ainsi comment le Portugal a recherché de nouvelles aires d'influence (première partie), puis nous analyserons plus en détails l'éternel chantier de la construction d'une Union pour la Méditerranée (seconde partie).
[...] Quand bien même, son implication lui apporte d'une part une grande crédibilité, et la confiance de ses partenaires, avec ainsi comme corollaire, des entrées de fonds, de nouveaux contrats, des opportunités de développement de son économie. B. Le défi de la création d'une Union Méditerranéenne : l'occasion pour le Portugal de faire ses preuves. Comme le titre le Figaro en avril, l'Union pour la Méditerranée relève autant du rêve que de l'utopie, comment le Portugal peut il espérer trouver sa place dans la concrétisation de cet espoir fraîchement né ? 1. Le rêve de l'Union Méditerranéenne. L'Union méditerranéenne est, sui generis, un projet d'union supranationale, proposé aux pays bordant la mer Méditerranée. [...]
[...] Le dialogue 5+5 est le plus ancien cadre de rencontre en Méditerranée. Il regroupe les pays de la Méditerranée occidentale (le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie et Malte ; l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie). Il a fallu attendre le premier sommet 5+5 à Tunis pour voir le président de la Commission européenne, Romano Prodi à cette époque, aux côtés de ses pairs de la Méditerranée occidentale. C'est une idée qui avait été lancée dans les années 1980. [...]
[...] Ce Sommet permettra de définir une vision commune et les contours des projets qui seront mis en œuvre dans l'espace méditerranéen. Une première réunion est fixée pour juin 2008, à un mois de la Présidence Française de l'Union Européenne. Le Portugal, avec six autres pays de l'Union Européenne, a été connecté au projet. L'adhésion au sud inclurait la Turquie et probablement les pays participants au processus de Barcelone et à la Politique de Voisinage européenne. Cette union représenterait un pont entre l'Europe, l'Afrique du Nord et le Proche-Orient selon les propres mots de Nicolas Sarkozy. [...]
[...] Le bassin méditerranéen à strictement parler concentre 150 millions d'habitants et attire quelque 200 millions de visiteurs chaque année des pétroliers et des navires marchands du monde circulent en Méditerranée, pour un trafic total de bateaux. Les retombées économiques de politiques de coopération peuvent donc s'avérer quantitativement importantes et il est important que le Portugal se trouve dans les starting-blocks pour ne pas rater le coche. Finalement, c'est le rêve de la création d'une zone de libre-échange méditerranéenne, en association avec l'Union Européenne. [...]
[...] Le Premier ministre portugais José Socrates, a estimé que le Maroc représentait une priorité pour Lisbonne. Il s'est donc félicité de la qualité de leur coopération dans plusieurs secteurs essentiels, ce qui a permis la hausse des exportations entre les deux pays, ainsi que l'ancrage de la présence des entreprises portugaises au Maroc, qui ont permis la création de plus de 30.000 postes de travail. La coopération judiciaire est également diversifiée et prometteuse. Des accords de coopération ont été signés entre les deux pays, et leur l'application témoigne de l'efficacité du niveau de la coopération judiciaire Un allié historique : l'Espagne. [...]
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