La Pologne, patrie de Nicolas Copernic, Frédéric Chopin et Jean-Paul II, s'impose comme une icône de l'émancipation des démocraties populaires d'Europe centrale et orientale vis-à-vis de l'URSS. Plus encore, la Pologne apparaît dans l'imagerie internationale comme forte d'une transition démocratique rapide après le totalitarisme soviétique. Première démocratie populaire à organiser une opposition syndicale et première à organiser des élections libres, la Pologne n'en a encore pas moins des progrès à accomplir pour une complète intégration au cœur démocratique de l'Union Européenne. Bien sûr, la Pologne a réussi un retour démocratique, mais la vraie question qu'il faut se poser ici est : La transition démocratique de la Pologne lui a-t-elle réellement d'ores et déjà assuré une place parmi les démocraties libérales ?
Nous allons voir que si elle mène la transition démocratique des régimes d'Europe de l'Est (I), par rupture avec le soviétisme (A), et par la construction de nouvelles institutions (B), le chemin sur lequel elle s'est engagé n'en a pas pour autant touché à sa fin (II), que ce soit par les retards et imperfections du régime (A), ou par les tendances résiduelles de l'époque communiste (B).
[...] La Pologne a-t-elle réussi son retour à la démocratie ? La Pologne, patrie de Nicolas Copernic, Frederick Chopin et Jean-Paul II, s'impose comme une icône de l'émancipation des démocraties populaires d'Europe centrale et orientale vis-à-vis de l'URSS. Plus encore, la Pologne apparaît dans l'imagerie internationale comme forte d'une transition démocratique rapide après le totalitarisme soviétique. Première démocratie populaire à organiser une opposition syndicale et première à organiser des élections libres, la Pologne n'en a encore pas moins des progrès à accomplir pour une complète intégration au cœur démocratique de l'Union Européenne. [...]
[...] Par ailleurs, on a bien constaté la relative faiblesse du Parlement devant les jumeaux Kaczynski ces deux dernières années. Enfin, notons aussi la puissance de l'Église qui conserve une relative prégnance sur la politique du pays, comme on le voit aujourd'hui avec le débat ardent pour l'enseignement du créationnisme à égalité avec la théorie darwinienne de l'évolution, ou avec la polémique sur la légalisation de l'avortement. L'Église catholique semble d'ailleurs avoir soutenu de manière extrêmement efficace le mouvement de Lech Walesa dans les années 1980 ; d'autant plus que le Pape Jean-Paul II, qui venait d'être intronisé en 1978, était Polonais (et d'ailleurs le premier Pape qui ne soit ni italien ni français). [...]
[...] Remarquons que l'élection populaire a même été établie à la base de tout le régime puisque sa Constitution a été adoptée par référendum, tout comme l'adhésion à l'Union Européenne. La démocratie progresse aussi grâce à un effort d'équilibrage des pouvoirs entre le parlement bicaméral et le président de la République, puisqu'il s'agit d'un régime semi-présidentiel. La Diète (460 sièges) et le Sénat (100 sièges) contrôlent efficacement l'activité gouvernementale et ont une bonne production législative ; la Diète peut déposer une motion de censure contre le gouvernement. [...]
[...] Ensuite, le caractère démocratique du régime est préservé par une cour constitutionnelle d'inspiration française, américaine et allemande, compétente pour le contrôle de constitutionnalité des règlements et des partis politiques, l'exception d'inconstitutionnalité et les incompatibilités de la fonction présidentielle. II) Un processus encore inachevé Retards et imperfections du régime Les points faibles de la Pologne sur le plan démocratique commencent par sa lenteur à élaborer et instituer une Constitution puisque si elle a été la première démocratie populaire à s'émanciper de l'URSS, elle a aussi été la dernière à se doter d'une Constitution, le 25 mai 1997. Le régime semi-présidentiel est miné par la faiblesse du parlement. [...]
[...] Le parlement ainsi formé est doté du pouvoir constituant et supprime d'emblée le rôle dirigeant du parti ouvrier et toute référence au marxisme-léninisme en même temps qu'il conduit une véritable politique de privatisations et de passage à l'économie de marché, et qu'il quitte le COMECON (Council of mutual economic assistance) et le pacte de Varsovie. Les fondements constitutionnels, idéologiques, internationaux et économiques du soviétisme sont abandonnés. Une harmonisation rapide avec les démocraties libérales Tout d'abord, la réforme de l'organisation et du mode des élections permet réellement de parler de démocratie élective désormais. [...]
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