Le mot « genre » est une traduction de l'anglais « gender ». Le terme « gender » est utilisé pour la première fois en 1972 dans l'ouvrage d'Anne Oakley Sexe, Gender and Society (1972) et s'est répandu à partir des années 1980.
Selon l'auteur, « sexe est un mot qui fait référence aux différences biologiques entre males et femelles, genre par contre, est un terme qui renvoie à la culture : il concerne la classification sociale en « masculin » et « féminin ». On doit admettre l'invariance du sexe tout comme on doit admettre aussi la variabilité du « genre ». L'affirmation d'une nécessaire distinction entre inné et acquis, biologique et social, naturel et culturel est donc posée.
[...] Ainsi, la "multitude sexuelle" apparaît ainsi comme le sujet possible de la politique queer. Le genre ainsi n'est pas l'effet d'un système fermé de pouvoir, mais il désigne l'ensemble des dispositifs qui vont faire l'objet d'une réappropriation par les minoritaires sexuels. Cela mène donc à une désontologisation de la politique sexuelle On peut par exemple voir que les mouvements de libération gay et lesbiens, (Gay Pride etc.) ont pour but d'obtenir l'égalité en droits, ces mouvements contribuent à l'intégration des gays et des lesbiennes dans la société hétérosexuelle dominante en revendiquant le droit au mariage, le droit à l'adoption et à la transmission du patrimoine. [...]
[...] Il semblerait donc que les politiques du genre ne répondent pas pleinement à la problématique égalitaire. Si le genre binaire est pris en compte dans différentes politiques pour le genre, les femmes ne sont pas encore considérées comme les individus et il y a une supériorité des valeurs sociales rattachées au masculin sur celles rattachées au féminin. Par ailleurs, si l'on observe le concept du genre en dehors des cadres normatifs, certains sont encore socialement marginalisés selon les critères d'une sexualité normative. [...]
[...] Il semble donc qu'il faille reformuler la politique sexuelle. Il faut accepter que le genre ne soit pas obligatoirement binaire, tout comme le corps n'est pas forcément hétérosexuel. Pour accéder donc à l'égalité effective, il faut donc partir à l'intérieur du mariage pour travailler les changements de rapports de pouvoir. On doit donc soit élaborer des formes alternatives de reconnaissance légale des couples (de même sexe ou non) soit abolir tout cadre légal pour le couple. Cette seconde démarche est conceptuellement impossible. [...]
[...] Les politiques du genre binaire dans un cadre normatif pour tenter de parvenir à l'égalité 1. Tentative de parvenir à l'égalité en droits Pour parvenir à l'égalité en droits, une des solutions communément proposées est la parité. La parité est définie comme l'égalité quantitative garantie pour l'accès à certaines fonctions électives La parité se distingue de la mixité effective. Toutefois, la parité en France se heurte à une opinion plutôt controversée. D'une part, les anti-paritaires prônent l'incompatibilité avec la souveraineté et la constitution au nom de l'universalisme républicain. [...]
[...] La notion de performativité a été développée par le philosophe John Austin dans son ouvrage Quand dire c'est faire (1962). Elle caractérise certaines expressions qui font littéralement ce qu'elles énoncent. Une expression est performative lorsqu'elle ne se borne pas à décrire un fait, mais qu'elle fait elle-même quelque chose. Les normes de la sexualité sont donc performatives dans le sens où elles définissent la sexualité masculine/féminine et elles inscrivent celles-ci dans la réalité. Le langage et les normes ont ce pouvoir performatif, qui dit en effet ce qu'est la sexualité, mais aussi ce qu'il conçoit comme une sexualité normale. [...]
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