Les politiques de discrimination positive

Résumé du document

Harry Roselmack devient le premier « présentateur noir » du Journal télévisé de TF1 et les débats sur la discrimination positive refont surface. La discrimination positive ou « affirmative action » prend naissance aux Etats-Unis dans les années 1960. En effet, malgré les lois en faveur de l'égalité, les populations minoritaires auraient toujours du retard par rapport au reste de la population américaine, c'est pourquoi des mesures préférentielles ont été mise en place (université, média, emploi qualifié). Ce principe est relativement récent en France, puisque c'est une loi de 1987 qui va imposer un certain pourcentage de travailleur handicapé dans les entreprises.

Ce principe consiste donc à créer juridiquement une discrimination, pour rééquilibrer, dans les faits, des situations d'inégalités structurelles entre les différents groupes sociaux. Est-ce un oxymore ? Comment un préjudice illégitime peut promouvoir quelque chose de positif ? Comment s'organisent concrètement les politiques de discrimination positive ?

Extraits

[...] Que ce soit dans le langage courant ou dans le langage juridique, une discrimination se caractérise par la présence de deux éléments indissociables : elle entraîne un préjudice et une discrimination ne peut intervenir qu'à l'occasion de la distribution d'un bien qui est normalement alloué en fonction d'un critère perçu comme légitime, et juridiquement protégé. Le terme positif car c'est une mesure qui vise à promouvoir une égalité pleine et effective. Ce principe consiste donc à créer juridiquement une discrimination, pour rééquilibrer, dans les faits, des situations d'inégalités structurelles entre les différents groupes sociaux. Est-ce un oxymore ? Comment un préjudice illégitime peut promouvoir quelque chose de positif ? Comment s'organisent concrètement les politiques de discrimination positive ? [...]

[...] Les zones les plus frappées par l'échec scolaire bénéficient de plus de moyen. Les Zones Urbaines Sensibles (ZUS) sont également des zones dites fragiles où il faut axer plus de moyens et une politique locale différente. Les mesures préférentielles vont faire appel à des instruments tels que l'exonération fiscale (zone franche), le recours au quota (des places dans des grandes écoles sont réservées à des étudiants issus d'une ZEP). une discrimination positive ethnique ? La France semble donc appliquer des politiques de discrimination positive. [...]

[...] Pour finir il y a la technique du concours distinct. Ici, on réserve aux membres du groupe favorisé une voie d'accès spéciale à des biens, mais la part des biens qu'ils parviendront à obtenir de cette façon n'est pas calculée à l'avance. Toutes ces techniques ont donc pour objectif d'aider certains groupes à rattraper leur retard face aux autres groupes : en ayant plus de facilité à obtenir des places dans des domaines qui leur étaient difficiles d'accès, cela permet une meilleure visibilité des groupes minoritaires (dans le monde du travail, de la politique). [...]

[...] Sur papier, on reste dans les principes républicains car on ne prend pas en compte l'origine mais en pratique, il est indéniable que les caractéristiques ne sont pas seulement socio-économiques. Cette politique de l'autruche pose de plus en plus de problèmes pour régler les problèmes d'inégalité, de discrimination raciale, et le changement de mentalité. Quels que soient les pays, les techniques pour mettre en œuvre le principe de discrimination positive sont plus ou moins semblables (quota, mesure préférentielle, etc.). Cependant l'exemple français est typique du problème républicain : les citoyens sont nés libres et égaux. [...]

[...] Il y a donc une réticence à mettre en place des mesures qui favorisent un groupe par rapport à un autre (avec les possibles risques de communautarisme et de jalousie). Pourtant dans les faits il est indéniable que des inégalités existent qu'il faut combattre. Il y a un certain non- dit quand la discrimination positive est citée. On met en place des mesures utilisant ce principe mais on lui donne un autre nom égalité des chances plus consensuel. Or pour que quelque chose fonctionne, il faut déjà assumer ces choix. Le nommer clairement est la première étape. [...]