« La Maison-Blanche a réfuté hier tout parallèle entre sa politique actuelle vis-à-vis de l'Iran et celle ayant mené à la guerre en Irak, en se disant « totalement déterminée » à suivre la voie diplomatique tout en continuant à maintenir l'option militaire, a déclaré hier un porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Fratto. » Tels sont les premiers mots d'un article du journal L'orient-Le jour au sujet de la politique menée par les des Etats-Unis vis-à-vis de l'Irak et de l'Iran à ce jour. Ce qui est intéressant de remarquer ici c'est cette tendance à expliquer la guerre comme le fruit d'une décision politique, tel un enchaînement logique qui s'appliquerait systématiquement. Autrement dit, il est communément accepté que « la guerre est la fille de la politique ».
Mais la réalité concernant la relation entre la politique et la guerre se résume-t-elle seulement à cette idée ? Cette question exige que nous réfléchissions fortement sur la nature de la politique et que nous nous demandions : qu'est-ce que la politique ? « La politique, c'est la scène où s'affrontent les individus et les groupes en compétition pour conquérir le pouvoir d'Etat (et ses démembrements) ou l'influencer directement : partis, lobbies, mouvements sociaux plus ou moins éphémères. La vie politique, à ce niveau est caractérisée par un débat permanent […] qui se nourrit de problèmes issus de la société globale mais codés en fonction de ses exigences propres. » . Cette définition renverse notre proposition de départ : la politique ne serait-elle pas plutôt la fille de la guerre, autrement dit la continuation de la guerre par d'autres moyens ? Cette question posée, notre chemin d'étude consistera à développer les arguments qui pourraient expliquer cette autre manière de considérer la relation entre politique et guerre.
Nous verrons donc dans un premier temps que la politique est produite par la guerre et dans un second temps nous dépasserons cette idée en montrant que la politique est plus qu'une continuation de la guerre et qu'elle est la guerre par d'autres moyens.
[...] Ainsi parle-t-on d' assassinat politique pour jeter l'opprobre et le discrédit sur un responsable politique. C'est l'actuel cas de Dominique de Villepin qui empêtré dans l'affaire Clearstream, a dû se retirer de la vie politique pour régler ce différend. Toutefois, la mort n'est pas la même, dans un cas elle est la fin de la vie, dans l'autre elle n'est que la fin de la vie politique La politique prend sa source dans la guerre : étude de 3 cas Après avoir remarqué que la politique tire son vocabulaire de celui de la guerre, nous allons étudier au travers de trois cas différents, comment la politique prend sa source dans la guerre, comment elle s'inscrit dans sa continuation mais par des moyens différents, autre que le champ militaire : soit par les champs symbolique, économique puis juridique. [...]
[...] Ce qu'Alain Gresh nous montre ici, c'est la poursuite de la guerre contre le terrorisme, de manière symbolique bien entendu, en stigmatisant ces jeunes filles à travers les médias, en les assimilant de manière voilée à des potentielles prêcheuses d'un Islam radical et intolérant. Ainsi perçoit-on bien la politique comme la continuation de la guerre par des moyens cette fois puisés dans le champ juridique : la loi. Subséquemment à cette première analyse visant à démontrer que la politique peut découler de la guerre, une seconde analyse va nous permettre de nous interroger sur la réelle nature de la politique. [...]
[...] Champ politique et champ militaire se mêlent. Mais à regarder de plus près l'organisation du premier, nous allons voir qu'il est complètement investi par la guerre et qu'elle est finalement l'une des grandes caractéristiques de ce champ. c. quand la guerre investit le champ politique 1. La définition de champ selon Bourdieu Reprenons tout d'abord la définition de champ par Corcuff qui nous explique ce concept bourdieusien : chaque champ social est à la fois un champ de forces - il est marqué par une distribution inégale des ressources et donc un rapport de forces entre dominants et dominés - et un champ de luttes - les agents sociaux s'y affrontent pour conserver ou transformer ce rapport de forces. [...]
[...] Tout résidait dans la dissuasion nucléaire et dans le déploiement de la puissance économique, diplomatique, militaire mais sans en faire l'usage : comme l'a dit Gaston Bouthoul, sociologue français, spécialiste de la guerre , La guerre froide est la première expérience vécue de la paix atomique. Dans ce contexte, la politique avait le premier rôle en jouant sur un champ symbolique fort en actions symboliques : la politique de containment menée par les Etats-Unis pour montrer leur haine envers le communisme. [...]
[...] La guerre, le propre de la politique Dire que la politique n'est que de la politique serait une erreur, car nous venons de le constater, le champ politique est investi par la guerre, par la violence que se soit entre politiques uniquement ou politiques et profanes. Entre politiques il existe de réels affrontements comme nous les avons déjà mentionnés, des débats télévisés ou radiophoniques quand il s'agit de défendre son parti et ses idées, à l'assemblée nationale pour le vote d'une loi. [...]
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