De Saint-Louis au général De Gaulle, la France a toujours entretenu des relations privilégiées avec le Pays du Cèdre qui se basaient sur deux facteurs permanents :
- L'amitié séculaire entre les Libanais et les Français,
- La protection du Liban par la France suite à l'engagement moral pris par Saint-Louis envers l'Emir maronites en 1250.
Ainsi, dans toutes les crises qu'a connues le Liban, c'est vers la France qu'il s'est tourné pour demander secours, et c'est la France, presque seule, qui l'a toujours soutenu pour l'aider à surmonter ses difficultés et préserver son existence, parfois en intervenant militairement comme en 1860, après le massacre des Maronites par les Druzes.
Si le Général de Gaulle s'inscrit dans la droite ligne de cet héritage séculaire, en apportant un appui inconditionnel au Liban lors de sa présidence, les années 1970 ont marqué un véritable tournant de la politique française dans ce pays.
[...] La France ne pouvait revenir en arrière pour reprendre son rôle de protecteur comme en 1860 et reconnaissait qu'il y avait déjà un nouvel arbitre-protecteur la Syrie avec qui le Liban devait dorénavant coopérer. Ce tournant majeur dans la politique françaises au Liban, poussa le quotidien libanais francophone Le Réveil porte-parole des chrétiens libanais, à publier un article intitulé Adieu à la France dans lequel il souligne ce grand tournant III. La perte d'influence de la France au Liban Une politique occidentale qui pousse à des interventions internationales : la perte d'une politique spécifique de la France au Liban. [...]
[...] Des événements sanglants entre l'armée libanaise et les Palestiniens éclatent. La France, dans sa politique d'ouverture aux pays arabes, a pris en compte l'influence croissante des Palestiniens dans la région, et ne peut donc que manifester un soutien limité au Liban dans cette crise. Déplorant l'atteinte à la souveraineté, Pompidou s'est limité à exprimer sa sympathie au gouvernement libanais La France attachait sans doute une importance à l'intégrité et à la tranquillité du Liban mais d'une manière plus restreinte et conditionnée qu'autrefois afin de ménager à la fois les juifs et les Arabes. [...]
[...] L'année 1969 : le point de rupture La fin de l'année 1969 est marquée par la résurgence simultanée des trois dangers que craignait le général de Gaulle : - la menace d'Israël qui souhaite redéfinir ses frontières avec le Liban - la contrainte arabe qui se traduit par la fermeture des frontières syriennes et irakiennes pour soutenir l'OLP contre les autorités libanaises - les plus longues crise ministérielle de l'histoire du pays ; La France sous Pompidou aurait pu jouer un rôle décisif d'apaisement et de sauvetage si elle n'avait été absorbée par ses affaires intérieures. Accaparés par nos difficultés, nous n'avons su saisir cette chance de réaffirmer notre position concernant le Liban, le président de la République se contentant de témoigner sa sympathie pour les efforts du Président Hélou Privé de notre soutien, l'Etat libanais s'en est trouvé affaibli. Le recul du soutien politique au Liban En effet, entre 1970 et 1973, les tensions s'accentuent au Liban. [...]
[...] Des blessés chrétiens, mais aussi musulmans ont été évacués par un navire français : la Rance. La mission s'achève et la France annonce vouloir poursuivre son action diplomatique, d'explication et de sensibilisation pour mettre fin à engrenage destructeur au Liban. La France fournit donc un soutien humanitaire, mais plus politique au Liban. Les accords de Taef soulignent ce recul de la France, puisqu'elle ne prendra pas part aux négociations portées par le roi Hassan II du Maroc, le roi Fahd d'Arabie saoudite, et le président Chadli d'Algérie, avec le soutien de la diplomatie des États-Unis. [...]
[...] Ainsi le 20 mai 1976, le président Giscard d'Estaing annonce l'envoie de 5000 soldats français en 48h pour régler la guerre au Liban. Il voulait par ce projet réaliser un coup d'éclat de la politique française au Moyen-Orient. La réserve américaine, reflétée par une absence et un silence absolu, l'opposition soviétique traduite par le refus algérien et syrien, tout comme la désapprobation du nouveau président libanais Sarkis et des leaders politiques des deux camps adverses, eut raison de cette initiative. Il s'avéra également que les différents protagonistes et notamment les deux superpuissances préférèrent apporter leur soutien à une intervention syrienne. [...]
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