« Il Professore » : référence à sa première carrière d'économiste, référence à son style didactique et parfois monotone ? Quoi qu'il en soit, la bataille Prodi - Berlusconi, c'est l'histoire d'un intellectuel face à un homme d'affaires. « La politique vue avec la perspective d'un intellectuel diffère beaucoup de la pratique. Dans un cas, c'est un exercice de la pensée critique, dans l'autre une lutte pour le pouvoir ».
En quelle mesure donc, l'avatar de l'intellectuel est-il conciliable à la vie politique italienne et ses batailles ?
Après avoir expliqué l'originalité de la figure du « professore » et ses coups d'éclats, nous étudierons les prises de fonction et défaillances d'un technocrate trop hardi dans sa démarche réformatrice.
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Dans les années 1960, Prodi décide de devenir économiste à l'Université de Bologne. Jeune diplômé, il en devient un des plus brillants professeurs, y travaille pendant 20 ans et devient chercheur spécialisé en économie industrielle. Le jeune professeur de Bologne commence à se faire remarquer en Italie puis à l'étranger. Ses contacts se multiplient, et il est de plus en plus reconnu par le monde des affaires et le monde politique, ou Romano Prodi s'affirme comme catholique de gauche.
Il fait aussi de la télévision, où il présente une émission de vulgarisation économique, destinée au grand public. Jamais le professeur a eu autant d'élèves. « Notre économie est devenue une machine, et l'on évoque souvent les finances, et rarement le facteur humain, les motivations qui mènent quelqu'un à entreprendre et comment il se développe, je voulais répondre à ses questions à travers mon émission : comment évolue et grandit une société » (...)
[...] Il fait aussi de la télévision, où il présente une émission de vulgarisation économique, destinée au grand public. Jamais le professeur a eu autant d'élèves. Notre économie est devenue une machine, et l'on évoque souvent les finances, et rarement le facteur humain, les motivations qui mènent quelqu'un à entreprendre et comment il se développe, je voulais répondre à ses questions à travers mon émission : comment évolue et grandit une société Du gouvernement Andreotti au sauvetage de l'IRI. Dans les années 1980, la réalité est complexe : l'économie italienne est vacillante, la politique est centrée autour des communistes et des démocrates-chrétiens. [...]
[...] Le paradoxe Prodi : succès de l'opposant au Cavaliere Romano Prodi est un intellectuel distant de la politique spectacle, pourtant, il a réussi à s'imposer face à un virtuose de la communication. 1996 ou la victoire de la simplicité Prodi joue sur le registre de la simplicité. Il est un des rares chefs d'état européens à rentrer en train comme n'importe quel voyageur Prodi se lance dans la bataille électorale contre Berlusconi. Il crée la coalition de l'Olivier qui regroupe quatre partis du centre et de la gauche. [...]
[...] La politique vue avec la perspective d'un intellectuel diffère beaucoup de la pratique. Dans un cas, c'est un exercice de la pensée critique, dans l'autre une lutte pour le pouvoir En quelle mesure donc, l'avatar de l'intellectuel est-il conciliable à la vie politique italienne et ses batailles ? Après avoir expliqué l'originalité de la figure du professore et ses coups d'éclats, nous étudierons les prises de fonction et défaillances d'un technocrate trop hardi dans sa démarche réformatrice. I. L'intellectuel : figure nouvelle dans un paysage politique décrédibilisé L'émergence du Professore sur la scène politique De l'université de Bologne aux plateaux télévisés. [...]
[...] Ceci conférait à son dirigeant une stature politique. Prodi fut choisi parce que la politique avait besoin de renouveau, renouveau qu'il incarnait. Vint l'opération mains propres. Le juge di Pietro déclare la guerre à la corruption : tous les partis sont concernés et leurs dirigeants impliqués. Choc immense. Plus de 450 parlementaires envoyés devant le juge d'instruction. Pour les italiens, la crise morale est sans précédent, le monde politique a perdu toute sa crédibilité. Et dans ce vide de la représentation politique, une personne comme Prodi se sent appelée : le pays court à sa perte si l'on ne se bat pas pour l'intégrité. [...]
[...] Prodi va aussi susciter des critiques avec l'élargissement de l'Europe, et certains y verront même le début du grand désordre européen. Romano Prodi achève son mandat à la présidence de la commission européenne le 22 novembre 2004. Il quitte alors Bruxelles et rentre au pays Affaiblissement et chute d'un électron libre Des réformes impopulaires. Elu d'un cheveu en avril 2006, Prodi forme un nouveau gouvernement, représentant une coalition de neuf partis, que l'opposition considère comme ingérable. Il dirige un pays divisé, à qui il promet bien des sacrifices. [...]
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