Les débuts de la guerre froide voient la mainmise politique, économique et culturelle de l'URSS sur les pays de l'Europe de l'Est dans un monde bipolarisé. L'année 1956 semble maquer un tournant dans la politique étrangère de l'URSS. En effet, l'arrivée de Khrouchtchev au pouvoir et le XXème Congrès du PCUS annoncent la coexistence pacifique : Khrouchtchev critique la doctrine Jdanov (qui présentait le monde comme deux blocs irréconciliables) et annonce « un socialisme à visage humain ». S'agit-il d'un changement radical de la politique étrangère de l'URSS, à la fois vis-à-vis des démocraties libérales et vis-à-vis des démocraties populaires ? Pourtant les nombreuses crises qui éclatent après 1956 (telle la crise de Berlin de 1961 ou bien encore la crise de Cuba de 1962) démontrent que la politique étrangère de l'URSS obéit toujours à la logique de la guerre froide, à savoir conserver la prééminence dans sa zone d'influence et élargir cette zone. Toutefois, ces choix de politique étrangère ébranlent et viennent aggraver la situation intérieure du pays, comme, par exemple, l'invasion de l'Afghanistan, très coûteuse pour l'URSS. Ceci implique alors des concessions dans le domaine de la politique étrangère, voire même une totale inaction et inertie de celle-ci (en 1989, l'URSS n'intervient pas dans les démocraties populaires). Le monde d'après-guerre froide voit la Russie entrer dans le concert des nations.
[...] La coexistence pacifique et la détente de la guerre froide ont trouvé leurs limites. L'URSS souhaitait toujours élargir sa zone d'influence et maintenir son hégémonie (politique, économique, culturelle) dans les démocraties populaires. D'autre part, l'arrivée de Brejnev en 1964 est synonyme de glaciation, y compris dans les relations internationales. Jusqu'en 1979, la politique étrangère de l'URSS a donc obéi à la logique de la guerre froide : il s'agissait de la politique étrangère menée par l'une des deux grandes puissances. [...]
[...] Celle-ci devient critique, c'est ce que constate Gorbatchev à son arrivée au pouvoir en 1985. Aussi entreprend-il des concessions dans le domaine de la politique étrangère (en plus de réformes intérieures). Suite à l'annonce de l'Initiative de Défense Stratégique par Reagan en 1983, Gorbatchev renonce à la course aux armements que l'URSS ne pourrait supporter. Aussi la crise des euromissiles est-elle résolue par la déconstruction des SS20 basés en Europe et Gorbatchev prend-il la décision de retirer ses troupes d'Afghanistan en 1989. [...]
[...] Enfin, quelle est la politique étrangère de la Russie dans le monde de l'après-guerre froide ? Le principal enjeu pourrait donc être de rechercher les causes et les manifestations de l'affaiblissement de la politique étrangère d'une des deux grandes puissances de la guerre froide : comment l'URSS est-elle passée d'une politique étrangère d'un Grand à une politique étrangère faite de concessions ? De 1956 à 1979, sa politique étrangère, malgré la volonté de déstalinisation et la coexistence pacifique puis la détente, obéit à la logique de la guerre froide. [...]
[...] La coexistence pacifique est rapidement désuète surtout après l'arrivée de Brejnev au pouvoir en 1964. Il s'agit toujours de garder le contrôle de sa zone d'influence et de l'élargir. Enfin, même si l'URSS recule devant le risque d'un conflit direct, elle profite des faiblesses des USA pour entreprendre un coup de force (invasion de l'Afghanistan de 1979). Cette politique étrangère obéit donc à la logique de la guerre froide, c'est une politique hégémonique menée par une grande puissance, dans le but de rivaliser avec les Etats-Unis. [...]
[...] Dans le monde de l'après-guerre froide, elle s'intègre au concert des nations : elle fait partie du G8 et l'acte OTAN- Russie est signé en 2001. Poutine apporte le témoignage de son soutien à G.W.Bush suite aux attentats du 11 septembre 2001. Mais, la Russie semble toutefois vouloir maintenir sa prépondérance sur ce qui reste de l'ancienne URSS. Ainsi l'atteste la politique qu'elle mène en Tchétchénie ou son soutien, en 2005, au candidat prorusse en Ukraine et son soutien au régime prorusse au Bélarus. [...]
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