Au cœur du Caucase, bordée par la mer Noire, entourée par la Turquie et la Russie, la Géorgie possède une situation stratégique incomparable et d'autant plus importante aux vues des enjeux énergétiques qui animent la région. Elle subit dernièrement, un regain d'intérêt de la part de la communauté internationale notamment depuis l'ouverture à l'est de l'Union Européenne et les espoirs d'intégration de la Turquie. Elle est aussi un fort enjeu stratégique pour de nombreuses puissances : une question d'influence essentielle russe, et un pied en Asie de l'ouest pour les USA.
La politique extérieure de la Géorgie depuis son indépendance en 1991 après plus de 70 ans de soviétisation, semble obéir à trois grandes lignes qui sont aussi des nécessités.
[...] Il faut attendre 1993 pour que Tbilissi se rapproche de Bakou par un accord- cadre et 1995 pour qu'un ambassadeur ne s'installe en Azerbaïdjan. Mais la signature en 1994 d'un 1er contrat pour un oléoduc reliant Bakou au port géorgien de Soupsa et menant à un partenariat plus renforcé a entériné le renouveau de leurs relations. Des relations économiques bilatérales se sont accrues et en 1999 le fameux oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan fait oublier les tensions. La création de l'oléoduc est encore une preuve du changement d'orientation. [...]
[...] Dès 1993 le président Chevardnadze a lancé un appel à l'aide à Boutros Boutros-Ghali suite à l'offensive abkhaze sur Soukhoumi. Une mission des Nations Unies (MONUG : Mission des Nations Unies en Géorgie) est alors envoyée pour veiller au respect du cessez-le-feu. Cet appel était une preuve de son besoin d'alliés puissants et annonce les prémisses de son rapprochement d'avec les USA. Face aux nombreuses défaillances de son administration et à son instabilité, la Géorgie a eu rapidement besoin d'autres alliés pour maintenir la paix et réduire au maximum l'influence russe. [...]
[...] La forte dépendance énergétique de la Géorgie à l'égard de la Russie ne facilite pas son autodétermination. En effet la Russie utilise souvent la fourniture d'électricité comme moyen de pression, coupant le courant, fermant les oléoducs ou arrêtant la fourniture de gaz, au gré de ses relations avec le gouvernement géorgien. Et au vu des regains de tensions, ces pratiques sont de plus en plus courantes. Les relations russo-géorgiennes se sont fortement dégradées ces dernières années à mesure que les Etats-Unis prenaient une place de plus en plus importante dans la région. [...]
[...] La politique extérieure de la Géorgie depuis son indépendance en 1991 après plus de 70 ans de soviétisation semble obéir à trois grandes lignes qui sont aussi des nécessités. La priorité est de sortir du giron soviétique ; c'est-à-dire se démarquer et s'autonomiser des influences russes tout en tentant de normaliser leurs relations (ce qui n'est pas sans hésitations et difficultés). Il faut ensuite chercher de nouveaux alliés justement pour avancer dans l'indépendance tout en se protégeant des tendances néocolonialistes russes. [...]
[...] Les efforts de la politique commerciale d'ouverture géorgienne sont récompensés par son intégration à l'OMC en 2000. En effet, la Géorgie a supprimé plusieurs de ses lois économiques dissuasives pour s'orienter vers une législation libérale. Cependant, les investissements internationaux y restent frileux à cause de l'instabilité du pays. Les résultats de l'ouverture de son économie l'ont rendue beaucoup moins dépendante de la Russie, ainsi elle a pu refuser l'adhésion au projet d'Union Douanière russe. La Géorgie malgré ses efforts d'émancipation semble avoir longtemps été ballotée au gré des décisions de Moscou, l'empêchant de développer une véritable politique étrangère. [...]
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