Dès 1945, la politique extérieure américaine s'est structurée face à la « menace rouge ». Les présidents et leurs équipes, qui y ont été confrontés, ont forgé eux-mêmes leurs moyens d'interventions. Le parti conservateur, traditionnellement frileux et adepte d'un protectionnisme scrupuleux, devint une sorte de héraut de l'interventionnisme, à travers des présidents comme Truman, Eisenhower ou Reagan.
C'est ainsi que la politique américaine est passé de l'endiguement (containment) au refoulement (« roll back ») du communisme. Le premier implique une tolérance de l'ennemi, l'autre une lutte contre celui-ci.
[...] Cependant, l'héritage politique de Khomeiny est encore bien présent. L'Iran applique la Charia à la lettre et les lois sont toutes visées par le clergé, à la tête duquel se trouve actuellement l'ayatollah Ali Khamenei. On constate donc que l'Iran est un pays islamiste, dont les lois sont uniquement basées sur le juste rapport au Coran d'une part, et à la Charia d'autre part. Il faut également replacer la politique d'Ahmadinejad dans le contexte géostratégique régional : depuis la guerre d'Irak, le président iranien représente l'état le plus puissant (idéologiquement comme économiquement) de la région. [...]
[...] L'article du New York Times compare les attitudes belliqueuses des Etats-Unis et de l'Iran à celles des deux blocs dans l'immédiate après-guerre : une absence totale de concessions, de fortes menaces (sanctions américaines, atout pétrolier pour l'Iran) et par conséquent une escalade dans l'hostilité qu'ils se portent. Tout porte à conclure que la politique extérieure américaine, forte d'une hégémonie qu'elle croyait sauve depuis la chute de l'URSS, cherche à faire tomber le régime des mollahs comme elle a vu tomber le régime soviétique. L'issue du conflit, si elle ne passe pas par une concession iranienne à l'ultimatum américain, se dirige peut-être vers une solution armée, à l'image de la crise irakienne. [...]
[...] Il y a donc une forme de théologie introduite dans la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis. La lutte contre le terrorisme islamique (dont l'Iran est censé être un des principaux soutiens) a pris la forme d'une croisade On a ainsi pu entendre le président Bush parler d' axe de Mal à propos du Moyen-Orient. L'Iran, entre guerre Froide et lutte directe L'opposition entre les Etats-Unis et l'Iran est nette. Elle est d'abord politique : il s'agit d'une démocratie libérale qui fait face à une dictature religieuse. [...]
[...] Cette opposition, entre occident et pays désignés comme islamistes radicaux, est souvent décrite comme étant un choc des civilisations A ce propos, on peut se référer à l'article paru dans le quotidien algérien El Watan. Georges Corm, ancien ministre libanais et politologue, voit un parallèle entre l'idée occidentale du «choc des civilisations et le principe de la coexistence pacifique développée par Khrouchtchev. En effet, il s'agit dans les deux cas d'entériner et de reconnaître les dissensions entre les protagonistes, tout en gardant une position stricte n'impliquant aucune concession. Les Etats-Unis n'ont en aucun cas assoupli leur doctrine face aux Soviétiques. [...]
[...] Rappelons que la lutte américaine contre le bolchevisme s'était opérée sur trois terrains différents. Le premier était l'idéologie. Il y a eu une lutte non armée entre doctrine Truman et Maccarthysme d'une part, et doctrine Jdanov d'autre part. De plus, il y eut une lutte économique : le but étant de prouver que le système de chacun était le plus susceptible d'améliorer les conditions de vie de son peuple. Enfin, il faut citer la course aux armements, qui avait deux finalités : la protection, mais également la concurrence avec l'autre bloc. [...]
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