Quand un gouvernement conservateur fut élu en Grande-Bretagne en 1979, avec à sa tête Margaret Thatcher, certains espérèrent le voir adopter une position plus coopératrice que ne l'avait été celle du gouvernement précédent, travailliste, vis-à-vis de la CEE. Ce sentiment était basé sur les vives critiques conservatrices à l'égard de leurs prédécesseurs en matière de politique européenne et la volonté réaffirmée d'un investissement accru de la Grande-Bretagne dans le projet européen. Cet espoir ne dura cependant pas. Le parti conservateur s'empara du problème de la taille inacceptable des contributions britanniques dans le budget européen. Margaret Thatcher s'employa alors à mener une politique de fermeté et de refus du compromis pour faire valoir les intérêts de son pays. Ses ambitions allaient envers celles de la plupart des autres membres, pour lesquels les enjeux majeurs étaient plutôt une intégration accrue et la négociation de l'adhésion de nouveaux Etats méditerranéens. Il semble donc intéressant d'examiner les répercussions des projets et des méthodes thatchériennes et de se demander en quoi la politique européenne de Margaret Thatcher a été déterminante dans les relations du RU avec les autres pays membres et dans l'évolution de la CEE elle-même.
[...] Par conséquent : avec la PAC (politique agricole commune), l'impression se dégage que les agriculteurs anglais productifs subventionnent les Français improductifs. - Les échanges de la Grande-Bretagne avec les autres pays fondateurs, même s'ils ont beaucoup augmenté restent inférieurs à ceux effectués par ces pays entre eux (plus de la moitié de leurs échanges intra- communautaires). Or la Communauté Européenne force la Grande-Bretagne à payer une taxe plus élevée à l'importation. - Ainsi en vertu du principe cardinal de la préférence communautaire, en 1979 le Royaume-Uni verse au budget communautaire un quart de ses droits de douane (contre un septième en France) du total des restitutions agricoles et 17,4% des versements TVA. [...]
[...] Margaret Thatcher, quant à elle suit la politique européenne adoptée par son prédécesseur. En juin 1977, elle déclare à Rome que son parti veut coopérer de tout cœur à cette entreprise commune signifiant aussi la volonté d'affirmer le parti conservateur comme le seul grand parti européen au Parlement britannique. - En cela Thatcher apparaît favorable aux avancées dans le domaine européen. C'est toutefois compter sans la prise de conscience par les conservateurs d'une participation budgétaire du Royaume-Uni disproportionnée par rapport à son réel poids économique et aux contributions européennes reçues en retour. [...]
[...] Et ce d'autant plus qu'elle est intervenue dans les premiers pas de la Grande-Bretagne au sein de l'Union Européenne : celle-ci qui avait déjà une position particulière après les refus répétés français de l'intégrer, se détache désormais sur la durée de par les séquelles de la période Thatcher. En effet, depuis malgré la réorientation et l'assouplissement certain de sa politique, la Grande- Bretagne reste toujours un partenaire particulier comme le caractérise encore aujourd'hui son rejet de l'euro. [...]
[...] Une dame de fer intraitable jusqu'à l'atteinte de son objectif a. Les revendications thatchériennes Face à cette situation, Thatcher maintient des revendications fermes et ambitieuses : - Contrairement à ses prédécesseurs, elle cesse cependant d'user de la menace d'un départ, elle fait preuve dès le début d'un attachement à la Communauté indéniable. - Sa première offensive porte sur le budget communautaire et a lieu à l'occasion du premier Conseil Européen auquel Thatcher participe à Strasbourg en juin 1979 : elle exige la mise en place d'un mécanisme correcteur permanent pour la Grande-Bretagne. [...]
[...] Il semble donc intéressant d'examiner les répercussions des projets et des méthodes thatchériennes et de se demander en quoi la politique européenne de Margaret Thatcher a été déterminante dans les relations du RU avec les autres pays membres et dans l'évolution de la CEE elle-même. I 1979-1984 : fermeté thatchérienne dans la défense des intérêts nationaux I want my money back À l'origine du mécontentement, un contexte défavorable au Royaume-Uni a. La politique européenne du RU et des conservateurs à l'arrivée de Thatcher en 79 - Lorsque Margaret Thatcher arrive à la tête du parti conservateur en février 1975, le traité de 1972 arrive à son terme et il lui faut prendre position à propos de sa renégociation et de la consultation nationale promise par le Premier Ministre Harold Wilson à ce sujet. [...]
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