La crise irakienne qui n'en finit plus depuis 2003, l'échec américain à rétablir un régime stable dans cet Etat et l'agacement des autres puissances régionales ou internationales devant le mépris américain affiché des grandes organisations internationales sont autant de facteurs qui semblent remettre en cause la politique étrangère américaine, particulièrement concernant son efficacité. La politique étrangère américaine avait en effet pour habitude de façonner l'espace mondial selon ses objectifs et ses intérêts en gérant et en intervenant dans les conflits internationaux, en maintenant telles ou telles relations diplomatiques ou par le biais de pressions plus ou moins affichées sur différents acteurs qu'ils soient étatiques ou non. Y-a-t-il eu un changement de cap soudain dans l'orientation de la politique étrangère américaine ? Comment expliquer que les outils qui ont fait des Etats Unis la plus grande puissance mondiale ne fonctionne plus ? L'ère de fonctionnement de la politique étrangère qui s'est ouverte après le 11 septembre n'est-elle qu'une parenthèse ou a-t-elle les moyens de fonctionner durablement ? L'étude de ce sujet implique par ailleurs de différencier la politique étrangère de la puissance américaine même si ces deux notions ont pu parfois se confondre et se recouper : la puissance des Etats Unis s'exprime en effet souvent en partie à travers sa politique étrangère et cette dernière ne peut être intéressante et structurante que parce qu'elle se couple avec la puissance américaine.
[...] Cette intervention révèle un autre paradoxe de la politique étrangère des Etats Unis puisque le principal bénéficiaire de cette situation de chaos en Irak, semble être l'Iran, pourtant considéré comme Rogue State. Pour autant les relations diplomatiques nouées par les Etats-Unis continuent de structurer l'ordre mondial et tendent à relativiser le constat d'affaiblissement de la politique étrangère américaine. Bien que certaines relations diplomatiques des Etats-Unis soient clairement des échecs (l'opposition au régime iranien à conduit plus ou moins directement à l'élection de Ahmedinejad et la Corée du Nord a désormais l'arme nucléaire, les Etats-Unis n'ayant pas réussi à l'en empêcher en fermant toutes relations avec cet Etat), les relations diplomatiques des Etats Unis avec l'Amérique du Sud par exemple, toujours régies par la doctrine Monroe ou les liens entre Japon et Etats-Unis restent des éléments structurants de l'espace mondial. [...]
[...] Leur politique étrangère n'est plus adaptée à une échelle régionale et les Etats Unis doivent se servir de neighbour cops c'est-à-dire de puissances régionales qui leur servent de relais. Si à une échelle globale la politique étrangère des Etats Unis est un moyen de leur hyper-puissance, elle doit être relativisée à une échelle régionale puisqu'elle est de plus en plus dépendante des relations des Etats-Unis avec d'autres puissances. On peut citer le rôle de l'Iran lorsqu'il était encore gouverné par le Shah. La sécurité collective globale est-elle mieux assurée lorsque les Etats Unis désignent précisément leurs ennemis? Le cas des Rogue States. [...]
[...] La sécurité nationale peut être considérée comme un mythe : les Etats Unis dans leur insécurité dépendent de plus en plus de Moyen Orient dans son insécurité. La chute de l'URSS, qui laisse les Etats-Unis seule superpuissance dans l'espace mondial mais qui surtout entraîne la dislocation plus ou moins entière des deux blocs qui auparavant s'opposaient de façon assez manichéenne, est également un facteur qui oblige les Etats-Unis à redéfinir leur politique étrangère, à reconsidérer, leurs relations diplomatiques. En effet dans le monde de la Guerre Froide les relations de politique étrangère étaient plus efficaces car moins complexes : les ennemis et les alliés étaient désignés explicitement. [...]
[...] Cet amalgame est à l'origine même de la perte d'efficacité de la politique étrangère américaine puisqu'elle ne s'adapte plus assez aux spécificités de l'ennemi qu'elle a en face d'elle. La politique étrangère difficilement soutenue par les nationaux et la communauté internationale, la naissance d'un sentiment anti-américain. D'un point de vue national tout d'abord la politique étrangère des Etats Unis n'a jamais été une préoccupation majeure de l'opinion publique américaine, alors qu'elle est sans doute celle qui peut influer le plus sur la conduite des affaires internationales. [...]
[...] La politique étrangère des Etats Unis est-elle moins efficace ? La crise irakienne qui n'en finit plus depuis 2003, l'échec américain à rétablir un régime stable dans cet Etat et l'agacement des autres puissances régionales ou internationales devant le mépris américain affiché des grandes organisations internationales sont autant de facteurs qui semblent remettre en cause la politique étrangère américaine, particulièrement concernant son efficacité. La politique étrangère américaine avait en effet pour habitude de façonner l'espace mondial selon ses objectifs et ses intérêts en gérant et en intervenant dans les conflits internationaux, en maintenant telles ou telles relations diplomatiques ou par le biais de pressions plus ou moins affichées sur différents acteurs qu'ils soient étatiques ou non. [...]
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