La politique différencie l'homme de l'animal, à l'opposé de Platon qui prétendait qu'elle était « l'art d'élever les troupeaux ». Elle est susceptible de deux acceptations, l'une restrictive, l'autre extensive.
L'acceptation restrictive de la politique, dans un premier temps, désigne l'action, la mission, le comportement ou le programme d'un homme, d'un parti, d'un Gouvernement, d'un Etat…
Dans un second temps, le mot caractérise une activité ou un secteur spécifique, mieux irréductible, par rapport aux autres activités ou secteurs d'une société. La politique stricto sensu s'analyse en une activité spécialisée, celle d'une minorité (la classe politique).
L'acceptation extensive de la politique, se comprend à l'aide de l'étymologie. « Politique » vient du terme grec « polis », qui signifie « cité ». La cité était le cadre spatial dans lequel les individus se réunissaient. Son origine nous avertit par conséquent, qu'il s'agit de relations entre les personnes dans le cadre d'une société organisée ou « policée ». En dépit de son exiguïté et de l'institution de l'esclavage, la cité antique représentait une organisation politique perfectionnée préfigurant l'Etat moderne. IL suit de là, que la politique se rapporte aux individus vivant en société, l'Etat apparaissant, en définitive, comme « la société des sociétés ». Loin d'être une activité spécialisée, comme on l'indiquait à l'instant, elle se présente désormais comme fondamentalement banalisée, « la chose de toutes et de tous ». En un mot, c'est « le régime de la collectivité tout entière ou son mode d'organisation » (R. Aron).
A la réflexion courante _ « je ne m'occupe pas de politique »_, Jules Renard répliquait : « C'est comme si vous disiez, je ne m'occupe pas de la vie ! ». Bref, si l'on ne s'intéresse pas de la politique, celle-ci s'intéresse à chacun d'entre nous, en déterminant notre condition.
La professionnalisation de la politique par l'évolution de la pratique politique (I), fait apparaître une nouvelle structuration de l'ordre politique avec les professionnels et les profanes de la politique (II).
[...] Une socialisation par l'apprentissage du politique La socialisation est l'ensemble de mécanismes d'intériorisation des normes et des valeurs propres à une société et un processus de formation et de transformation des systèmes individuels de représentation, d'opinions et d'attitudes politiques (A. Percheron). La socialisation à la politique a initié des travaux centrés surtout sur l'acquisition d'un outillage politique : d'où le label de socialisation politique. La famille joue un rôle déterminant dans ce processus de socialisation à la politique, notamment dans la formation des opinions politiques. Un phénomène de transmission des préférences électorales entre les générations d'une même famille est avancé par un certain nombre de sociologues américains. De même, A. [...]
[...] La socialisation politique n'expliquerait pas, ou en partie seulement, les rapports au politique des individus. Ce serait l'inverse ; les orientations à l'égard de la politique officielle (vote, participation) ne sont qu'une expression d'un apprentissage moins visible et moins immédiat à l'acceptation de l'ordre social dominant. En effet, la place dans les hiérarchies sociales conditionne un sentiment d'autorité ou d'indignité à acquérir un outillage et une opinion politiques qui ne fait que rejouer les divisions sociales établies. C'est l'« éthos socialement construit et entretenu par la persuasion clandestine d'une pédagogie implicite, capable d'inculquer toute une politique, qui explique les propensions à se repérer politiquement mais aussi dans l'ensemble des univers sociaux. [...]
[...] L'acceptation extensive de la politique se comprend à l'aide de l'étymologie. Politique vient du terme grec polis qui signifie cité La cité était le cadre spatial dans lequel les individus se réunissaient. Son origine nous avertit par conséquent, qu'il s'agit de relations entre les personnes dans le cadre d'une société organisée ou policée En dépit de son exiguïté et de l'institution de l'esclavage, la cité antique représentait une organisation politique perfectionnée préfigurant l'Etat moderne. IL suit de là, que la politique se rapporte aux individus vivant en société, l'Etat apparaissant, en définitive, comme la société des sociétés Loin d'être une activité spécialisée, comme on l'indiquait à l'instant, elle se présente désormais comme fondamentalement banalisée, la chose de toutes et de tous En un mot, c'est le régime de la collectivité tout entière ou son mode d'organisation (R. [...]
[...] C'est pourquoi, seuls les notables, économiquement et financièrement indépendant, pouvaient vivre au service d'une cause politique et exercer honorifiquement des fonctions politiques. Désormais une nouvelle figure d'homme politique professionnel s'oppose aux notables, aux amateurs éclairés, ces individus qui peuvent se consacrer de manière secondaire à la politique et en retirer du prestige. Ceux qui désormais en font occasionnellement sont les citoyens. La professionnalisation a également modifié la composition des cercles d'agents engagés en politique. Avant, Weber note que très peu d'individus en faisaient leur activité principale : députés, élus, employés de l'organisme central, journalistes. [...]
[...] La politisation et socialisation à la politique De nombreux mouvements politiquement orientés (manifestation, grève, vote ) sont composés d'individus indifférents à la politique. On peut en effet manifester parce que ses amis le font, par tradition familiale, pour affronter les forces de l'ordre. Ce phénomène peut s'expliquer par la notion de politisation Par ailleurs, le problème de l'acceptation de l'ordre politique, ses hiérarchies et autorités établies, trouve sa réponse dans le processus de socialisation à la politique. Donner un sens politique, susciter l'attention La politisation peut être entendue comme l'entretien ou le développement d'activités dotées d'une signification politique (J. [...]
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