La politique est-elle l'affaire de tous ? - publié le 18/11/2011

Thèmes abordés

politique, électeur, élus, responsabilté

Résumé du document

« Un citoyen ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile » a résumé Périclès, célèbre stratège grec et donc acteur de la politique athénienne. Il illustre ainsi, d'une part l'universalité de la politique, et d'autre part le nécessaire engagement, qui apparaît ici comme l'essence de tout citoyen. Dans cette optique, la politique semble l'affaire de tous, car liée à notre condition même. L'Homme existe, en effet parce qu'il y a société, or la politique est spontanément définie comme l'exercice de la chose publique (Res-publica) et ainsi de la société. Elle confère une responsabilité à chacun et implique que l'on mette ses compétences à son service.

Extraits

[...] Or il semble que, dans les faits, ces élites n'aient pas réellement plus le sens de l'intérêt général et les compétences que le citoyen lambda pour gouverner : ainsi on vit des ministres passer d'un ministère à un autre et traverser les gouvernements sans que leurs compétences soient mises en avant. Ce choix de l'élite se retrouve dans le fait même de choisir le processus électoral comme acteur clef de la démocratie moderne. L'idée initiale des révolutionnaires de 1789 étaient que les représentants soient supérieurs aux représentés, aussi ils souhaitaient porter délibérément au pouvoir cette même élite. Leur but était de tromper le peuple en brandissant l'imparable argument de la démocratie, après plusieurs siècles de royauté. Pour cela, ils instaurent des conditions drastiques pour être déclaré candidat, mais surtout, électeur. [...]

[...] Ici est illustrée la nature profonde de chacun. Paradoxalement, il semble qu'il faille réveiller certaines consciences politiques qui s'éteignent entre chaque élection - et parfois complètement au regard des taux d'abstention. Ainsi le terme affaire prend ici tout son sens : la politique doit être une source d'inquiétude, certes, mais plus encore d'un intérêt particulier, éveillé par cette inquiétude. Le seul véritable risque, et certains jouent admirablement avec, est de tomber dans le populisme, qui n'a jamais autant été utilisé que ces dernières années. [...]

[...] Enfin la dernière étape du changement politique est l'engagement de chacun. D'abord au travers de la participation au processus électoral qui, malgré les dérives que nous avons vues, reste la base et, plus ou moins, le garant de la souveraineté populaire. En témoigne le basculement récent du Sénat à gauche. Même si les sénateurs sont élus par des grands électeurs, et donc une certaine élite, cet événement illustre la volonté des électeurs : quand ils veulent quelque chose, ils peuvent l'obtenir, à travers l'élection. [...]

[...] Chacun doit pouvoir à un moment exercer des responsabilité, afin de promouvoir ses idées, mais surtout de les appliquer. Les politiques font d'ailleurs le jeu de cet engagement, en témoigne le slogan du candidat Sarkozy en 2007 : Ensemble, tout devient possible slogan qui montre la volonté d'associer le candidat au peuple, main dans la main dans l'exercice du pouvoir ; même s'il est permis aujourd'hui de douter de l'application d'un tel slogan dans le quotidien du gouvernement. Même s'il est nécessaire de ne pas sous-estimer le pouvoir du peuple dans le système politique grâce au processus électif, celui-ci apparaît aujourd'hui comme un leurre. [...]

[...] Le peuple a récupéré le pouvoir, après une Histoire parfois chaotique, et tient donc à la garder : c'est une façon d'asseoir sa souveraineté retrouvée. La politique est ainsi soumise au choix du peuple. Or les sociétés modernes tombent rapidement dans l'amalgame associant élection et démocratie, ce qui est, pour les Grecs, un contresens absolu. Il se méfiaient, en effet, du processus électoral, auquel le tirage au sort avait été préféré. Ainsi il y avait un échange constant entre gouvernant et gouverné, ce qui permettait au premier de mieux exercé sa charge après avoir été lui même gouverné. [...]