Lorsque le général de Gaulle abandonna le pouvoir le 28 avril 1969, le président Nasser rendit hommage à son gouvernement « dont la politique, au sujet du problème du Moyen Orient, fut toujours fondée sur des principes du droit et de la justice »; d'Alger à Bagdad, des regrets et des inquiétudes furent officiellement exprimés. Fallait-il reconnaître, comme l'ambassadeur Armand Bérard en aurait émis l'hypothèse dans les couloirs de l'O.N.U., le résultat d'un complot israélien dans la majorité des « non » au référendum? La cause d'Israël suscite sans aucun doute un large courant de sympathies ambiguës dans l'opinion; mais l'électorat français, où les Juifs ne sont guère plus de deux cent mille, se détermina d'abord en fonction de choix de politique intérieure, et ce furent encore ces choix qui permirent à Georges Pompidou de l'emporter à l'élection présidentielle, le 15 juin 1969, sur Alain Poher, partisan du soutien à Israël.
[...] Ce qui est quand même apparu essentiel, c'est que les pays arabes ont délibérément choisi d'augmenter leurs échanges avec la France, à laquelle ils offrent un marché en expansion où vivent 120 millions d'habitants répartis sur km2, du golfe Persique à l'Atlantique. En 1970, les exportations françaises vers l'Afrique du Nord se sont élevées à millions de francs, et à millions vers le Proche-Orient; le but recherché a été d'augmenter la part de ce dernier, notamment parce que les importations de pétrole ont créé aux dépens de la France un déséquilibre dans la balance des paiements et qu'il peut être partiellement redr essé si sont mis à profit les débouchés offerts par des pays dont les besoins en équipement et les ressources financières n'ont cessé de croître. [...]
[...] Mais, sur les données gé nérales, vous connaissez notre position, elle résulte de la résolution 242 du Conseil de sécurité [ . ] Je pense plus que jamais que le temps travaille contre Israël, et que rien ne serait plus grave, non seulement pour Israël, mais pour le monde entier, que de transformer un conflit qui, à l'heure actuelle, est certes déplorable, mais du moins est localisé, en un conflit alors généralisé entre deux très grandes puissances. Pour le coup, ce serait un désastre mondial. [...]
[...] ] de tous les territoires occupés (Le Monde juillet 1970). Au cours de l'été 1970, il y eut un espoir de réunir Arabes et Israéliens autour de Gunnar Jarring, représentant du secrétaire général de l'O.N.U.; il fut de courte durée; les Israéliens rompirent les pourparlers préliminaires dès le début de septembre, sous prétexte que les Égyptiens avançaient leurs bases de missiles dans la zone du canal. L'échec des Palestiniens en Jorda nie et la mort du président Nasser (28 septembre 1970) ne réglèrent rien, même si des données furent modifiées. [...]
[...] La stratégie américaine de la fin de 1972 et du début de 1973 peut être illustrée par deux exemples : d'une part, les grandes compagnies pétrolières américaines ont accepté de céder aux émirats du golfe Persique, réputés modérés une participation majoritaire dans les concessions; d'autre part, une négociation à l'échelle planétaire a été menée avec l'Union soviétique. Dans ce contexte, la France s'est trouvée placée devant une situation d'autant plus embarrassante qu'aucun règlement de la question israélo-arabe ne semblait devoir aboutir à brève échéance. Le problème de sa dépendance énergétique comme la me nace d'une concertation limitée aux deux super-Grands ont donc contribué à l'orienter vers la relance prioritaire de sa politique européenne . En tout cas, pour elle aussi, l'offensive égypto syrienne du 6 octobre 1973 a été un réveil. [...]
[...] L'interdépendance créée par les courants pétroliers n'a donc pas été une donnée stable, non seulement parce que les prix et les chiffres de la production et de la demande ont évolué, mais parce que les États producteurs se sont servis du moyen de pression internationale dont ils disposaient et qu'ils ont trouvé l'appui intéressé des sociétés américaines. Le gouvernement français a fait l'expérience de cette évolution de 1970 à 1972. Le 23 mai 1970, les ministres algérien, irakien et li byen de l'Énergie et du Pétrole, réunis à Alger, déclarent que l'exploitatio n directe et le contrôle total des richesses nationales constituent leur objectif essentiel Dès 1969, l'Algérie a réclamé une révision de la fiscalité et des prix de référence de son pétrole, donc une révi sion de l'accord de 1965. [...]
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