Les Etats-Unis sont un état multiculturel : diverses communautés, noires, hispaniques ou asiatiques se sont établies sur le territoire. La volonté de reconnaissance des différences qui leur sont liées est véhiculée par un certain relativisme culturel : diverses mesures ont été mises en place aux Etats-Unis, dont l'affirmative action et, depuis les années 1990 le mouvement du « politically correct » (PC) s'est développé sur les campus américains. Quel est le rôle joué par le PC dans la question multiculturelle aux Etats-Unis et quelles sont les critiques qui lui sont adressées ? Nous examinerons donc dans un premier temps les mesures et les applications de ce PC, puis nous nous placerons du côté des républicains, français notamment, pour comprendre les attaques et critiques faites au PC.
[...] Un malentendu révélateur. in Vingtième Siècle, - FASSIN Eric, La chaire et le canon. Les intellectuels, la politique et l'Université aux Etats-Unis. [...]
[...] Cependant, pour ses détracteurs, le PC est un code linguistique bien-pensant révélateur de la nouvelle orthodoxie dogmatique qui se répand sur les campus américains. L'homme blanc y est décrit en oppresseur pauvre en mélanine et c'est toute la culture occidentale qui est attaquée. De plus, le PC serait facteur de divisions, et contrairement à ses prétentions, de déstructuration de la société, en renforçant les différences et antagonismes entre les communautés.« Je ne connais pas de pays où il règne, en général, moins d'indépendance d'esprit et de véritable liberté de discussion qu'en Amérique. [...]
[...] Cette identité doit être reconnue et valorisée dans les institutions sociales, et donc dans l'enseignement. Le PC est donc un code linguistique visant à lutter contre les expressions, qualifications ou énoncés dépréciatifs qui pourraient porter atteinte à la dignité d'un groupe particulier : on les remplace par des euphémismes ou termes plus neutres pour bannir du langage les termes à valeur discriminatoire. Ce credo multiculturaliste a débouché sur des changements du canon (programme de lectures) dans les universités : il s'agit de faire reculer la prédominance de la culture occidentale en mettant au goût du jour des auteurs mineurs, retenus pour leur appartenance à des minorités culturelles (ex : Rigoberta Menchu), à des groupes opprimés ou aux damnés de la terre (Frantz Fanon). [...]
[...] Le «politically correct» dans la question multiculturelle Les Etats-Unis sont un état multiculturel : diverses communautés, noires, hispaniques ou asiatiques se sont établies sur le territoire. La volonté de reconnaissance des différences qui leur sont liées est véhiculée par un certain relativisme culturel : diverses mesures ont été mises en place aux Etats-Unis, dont l'affirmative action et, depuis les années 1990 le mouvement du politically correct s'est développé sur les campus américains. Quel est le rôle joué par le PC dans la question multiculturelle aux Etats-Unis et quelles sont les critiques qui lui sont adressées ? [...]
[...] II) Les critiques : dénonciation d'un nouveau dogmatisme Les détracteurs au PC, avec à leur tête Dinesh D'Souza, dénoncent ce nouveau dogmatisme hostile à tout élitisme, apparenté à un totalitarisme des minorités. Pour eux, le PC est un conformisme qui se veut hégémonique. Intolérance, maccarthysme inversé discrimination à rebours, balkanisation de la société sont autant de fléaux qui frapperaient de plein fouet l'Amérique. On retrouve d'ailleurs dans les titres de journaux de l'époque : Maccarthysme à l'envers : sur les campus, les minorités imposent leur ordre moral. Les nouveaux maîtres censeurs. Universités américaines : la chasse aux sorcières. [...]
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