Le 25 décembre 2007 les autorités turques ont accusé le Parti des Travailleurs Kurdes (PKK) d'être responsable d'un nouvel attentat à la bombe ayant fait un mort et six blessés à Istanbul, entraînant par la même occasion l'annulation des festivités du 31 décembre dans la ville. Ce type d'actes est de plus en plus fréquent depuis quelques semaines en Turquie, alors que le Premier Ministre Erdogan a déclaré à plusieurs reprises vouloir continuer les opérations de frappe sur le Nord de l'Irak en vue de détruire les bases arrières du PKK. Ceci montre le nationalisme toujours exacerbé au sein de la communauté kurde et l'état des relations de celle-ci avec l'Etat turc. Alors qu'on a pu observer un relatif apaisement au début des années 2000, la guerre en Irak et l'internationalisation de la cause kurde aux yeux de la communauté internationale par la médiatisation faite à la candidature turque à l'Union européenne a revalorisé les revendications kurdes. Le combat kurde présente une longue histoire, et a toujours été de premier ordre dans les préoccupations turques. On peut ainsi se demander de quelle façon ont pesé les revendications kurdes dans la politique de la Turquie, et plus particulièrement sur le plan de la politique étrangère turque alors que les mouvements kurdes tentent de s'unifier à un niveau transnational ? D'une part il faut s'attacher à la manière dont se sont déroulées les relations turco-kurdes à travers le passé, ce qui a influencé la façon dont les Turcs perçoivent désormais les Kurdes, et d'autre part à la conduite de la politique étrangère turque à travers le prisme de la question kurde.
[...] Par la suite s'est installée une période de silence après la chute de la République autonome kurde d'Iran (qui n'aura duré que quelques mois). Les régions kurdes en Turquie sont littéralement étouffées du point de vue économique. Elles furent même interdites aux étrangers jusqu'en 1965, tandis que le nationalisme kurde est clairement passé sous silence, le résultat étant qu'il fut dans les faits très affaibli. Cette phase dure quinze ans ; en 1961 une grande insurrection reprend en Irak sous le leadership du nationaliste Mustafa Barzani. [...]
[...] Ceci montre le nationalisme toujours exacerbé au sein de la communauté kurde et l'état des relations de celle-ci avec l'Etat turc. Alors qu'on a pu observer un relatif apaisement au début des années 2000, la guerre en Irak et l'internationalisation de la cause kurde aux yeux de la communauté internationale par la médiatisation faite à la candidature turque à l'Union européenne a revalorisé les revendications kurdes. Le combat kurde présente une longue histoire, et a toujours été de premier ordre dans les préoccupations turques. [...]
[...] Le problème fut que la communauté internationale refusa d'aller jusqu'à Bagdad pour démettre Saddam Hussein, et laissa celui- ci réprimer très sévèrement les révoltes chiites et surtout kurdes qui avaient suivi la guerre. La Turquie dut de nouveau faire face à un afflux massif de réfugiés, plus d'un demi-million. L'Etat dépensait alors 1,5 million dollars par jour pour ces réfugiés, sans aides internationales, ce qui fut extrêmement mal perçu en Turquie, d'autant plus que des membres du PKK faisaient partie de ces réfugiés. [...]
[...] Maria, Trapped between the map and reality Geography and perceptions of Kurdistan, Routledge, New York et Londres 258p. JABAR A. Faleh et DAWOD Hosham, The Kurds Nationalism and Politics, Saqi, Londres San Francisco - Beyrouth 344p. TASPINAR Omer, Kurdish nationalism and political islam in Turkey Kemalist identity in transition, Routledge, New York et Londres 277p. Revues : DORU Faruk, L'Union Européenne, la Turquie et les Kurdes Passerelles, printemps-été 2005, 14è année, nº30, p. 9-12. ÖCALAN Abdullah, Question kurde au Moyen-Orient et solutions possibles Passerelles, printemps-été 2005, 14è année, nº30, p. [...]
[...] Mais la trêve n'est pas transformée en paix. Le mouvement kurde reste aux yeux des autorités turques le terrorisme résiduel du Sud-est anatolien L'armée continue à traiter les Kurdes comme une menace permanente. Les maires nationalistes élus en 1999 dans les villes kurdes ont été arrêtés un an après pour cause de lien présupposé avec le PKK, des écrivains ouvertement pro-kurdes comme Fikret Baskaya en 2001 sont emprisonnés, tout comme des membres du parti pro-kurde Hadep Le Newroz de 2002 voit encore des effarouchées se passer avec un mort et de nombreux blessés tandis qu'un éditeur est condamné pour publier un livre d'un journaliste américain dans lequel figure le terme de Kurdistan ou encore un chauffeur de minibus est emprisonné pour avoir fait écouter de la musique kurde à ses passagers. [...]
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