La religion est un élément des plus importants de la vie des individus qui y adhèrent ; en effet elle se caractérise par un système de pratiques et de croyances qui se définit par des rites, fait adhérer à des mythes, des dogmes, des convictions portant sur l'essentiel du réel mais ce qui la singularise particulièrement est qu'elle porte, en elle, un horizon de transcendance. La foi du croyant ouvre un monde invisible à l'expérience ordinaire, qu'il s'agisse des dieux cachés païens, révélés par les idoles ou de la présence invisible du divin pour les religions monothéistes. Cette définition ne saurait, cependant, masquer qu'il a existé et existe de très nombreuses religions qui sont très souvent extrêmement différentes entre elles, conçoivent très différemment la manière de mener sa vie, le rapport à l'état, la place du religieux dans la vie privée, etc.… et se sont, du reste, très souvent combattues entre elles. Sachant que la politique se définit par l'ensemble des activités à travers lesquelles les sociétés humaines se trouvent gouvernées de manière à permettre aux individus et aux groupes qui les composent de coexister de la meilleure façon possible. On peut légitimement se demander dans quelle mesure l'existence de plusieurs de systèmes de croyances religieux peut affecter le pouvoir politique dans sa mission de faire coexister les individus entre eux. Comment le pouvoir politique traite-t-il et doit-il traiter la pluralité religieuse ?
Pendant plusieurs millénaires, le holisme des sociétés faisait que le pouvoir politique promouvait une religion unique ce que nie l'état moderne libéral et laïc qui, au contraire, n'est plus gouvernée par une vision du bien (I) mais doit alors chercher à traiter la pluralité religieuse, non plus en l'éliminant, mais en faisant qu'elle s'intègre dans le respect des valeurs démocratiques et républicaines (II).
[...] Le sacré des uns est au mieux, souvent, une curiosité culturelle pour les autres. A cet égard, l'affaire des caricatures de Mahomet a clairement posé la question de savoir si l'on pouvait se moquer ou violer les interdits d'une religion. On perçoit ainsi une problématique de fond d'une société pluraliste et diverse du point religieux qui est un groupe religieux peut avoir beaucoup de mal à tolérer que l'Etat, une autre religion ou une personne quelconque se livre à des agissements qui sont sacrés. [...]
[...] La conception de ces sociétés où le tout l'emporte sur l'individu amène à comprendre que le holisme social conçoit que la religion du groupe est celle de tous les individus et que le droit à la différence religieuse n'est, donc, pas reconnu ou pas concevable. La déviance religieuse est combattue. Les guerres de religion du XVIème siècle sont les illustrations de ces conceptions où la religion tient de mécanisme de cohésion auquel n'est pas libre d'adhérer de ce fait toute tentative d'émergence d'une pluralité religieuse est inconcevable et si elle vient à apparaître est évidemment combattue. [...]
[...] La pluralité des religions est-elle un problème politique ? La religion est un élément des plus importants de la vie des individus qui y adhèrent ; en effet, elle se caractérise par un système de pratiques et de croyances qui se définit par des rites, fait adhérer à des mythes, des dogmes, des convictions portant sur l'essentiel du réel, mais ce qui la singularise particulièrement est qu'elle porte, en elle, un horizon de transcendance. La foi du croyant ouvre un monde invisible à l'expérience ordinaire, qu'il s'agisse des dieux cachés païens, révélés par les idoles ou de la présence invisible du divin pour les religions monothéistes. [...]
[...] L'individu, l'atome social devient ainsi premier, la cohésion du corps collectif est dérivée et produite. La souveraineté de l'Etat est conçue comme s'exerçant par délégation. Dans cette vision qui est celle des théoriciens du contrat social et de la philosophie des lumières, l'idée d'une religion devant s'imposer aux individus n'apparaît plus concevable. La défense des droits de l'homme promue par John Locke et les philosophies du XVIIIème siècle comprend le droit à la liberté d'opinion, de parole et admet, de ce fait, la pluralité religieuse qui se concevait, à cette époque, essentiellement entre chrétiens protestants, catholiques et juifs. [...]
[...] Cette description de la problématique de la religion et du sacré dans la démocratie nous amène à constater que la pluralité des religions pose un problème politique et appelle à l'action d'un état qui n'est plus simplement libéral mais aussi républicain. On peut suivre, ainsi, John Rawls qui son ouvrage Libéralisme politique adhère bien sûr à la conception de l'Etat libéral respectueux des opinions de chacun, mais pense qu'il faut le tempérer d'un républicanisme où l'Etat doit encourager des vertus politiques comme la tolérance et le respect mutuel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture