« E pluribus unum » - De plusieurs, un - est la devise du Grand Sceau des Etats-Unis depuis 1776, après la signature de la Déclaration d'Indépendance. Si à l'origine elle fait référence à l'intégration des treize colonies indépendantes au sein d'un pays unifié, elle prend également son sens dans le pluralisme culturel d'une société américaine marquée par l'immigration.
En effet, Edward Haskell avait remarqué le phénomène nouveau d'une société cosmopolite, pluriraciale et multilingue, composée d'individus transnationaux sans « attaches patriotiques ». Le problème qui se pose dans une Amérique multiculturelle est celui de l'unification d'une pluralité d'Etats, d'intérêts, de religions et de nations. Le nationalisme américain se distingue donc des nationalismes européens, car la diversité ethnique n'a pas de fondement territorial.
[...] La législation anti- immigration votée entre 1882 et 1924 avait ainsi pour but de préserver l'hégémonie des Anglo-Saxons d'Amérique du Nord. Ces idées servirent d'arguments au courant nativiste, qui craignait l'afflux des peuples inférieurs : Celtes, Latins, Slaves, Indiens et Noirs puis Asiatiques. D'ailleurs, le rattachement des nouveaux territoires du Sud-Ouest à l'Union se fit aux dépens des conceptions raciales des élites politiques : l'annexion du Texas fut rapide car fondée sur le triomphe d'une chevalerie anglo-saxonne, à l'inverse du Nouveau-Mexique dont les élites jugeaient les habitants inassimilables. [...]
[...] Si les institutions politiques fédérales conféraient un semblant d'unité, les débats soulevés par l'esclavage eurent tôt fait de le fragiliser. Doit-on fonder l'identité américaine sur un pôle unitaire, paradigme d'une nation une et indivisible atteint après la guerre de Sécession, ou sur un pôle davantage pluraliste sur le plan ethnoculturel ? La réconciliation entre une Amérique civique et ethnique peut être opérée à travers la double allégeance en suivant le principe de tolérance. Sur le plan culturel, il s'agit de réinterpréter sa culture d'origine pour justifier à sa manière sa différence, tout en la rendant compatible avec la culture dominante du pays. [...]
[...] Pluralisme culturel : construction ou déconstruction de l'identité américaine ? E pluribus unum - De plusieurs, un - est la devise du Grand Sceau des Etats-Unis depuis 1776, après la signature de la Déclaration d'Indépendance. Si à l'origine elle fait référence à l'intégration des treize colonies indépendantes au sein d'un pays unifié, elle prend également son sens dans le pluralisme culturel d'une société américaine marquée par l'immigration. En effet, Edward Haskell avait remarqué le phénomène nouveau d'une société cosmopolite, pluriraciale et multilingue, composée d'individus transnationaux sans attaches patriotiques Le problème qui se pose dans une Amérique multiculturelle est celui de l'unification d'une pluralité d'Etats, d'intérêts, de religions et de nations. [...]
[...] Le multiculturalisme qui respecte et reconnaît de la diversité du peuple américain ne conduit pas vers une désunion de l'Amérique. Bien au contraire, l'Unum est renforcé par des principes tels que l'égalité des hommes et de leurs droits inaliénables : la vie, la liberté et la recherche du bonheur, vecteurs du patriotisme américain. Bibliographie Denis Lacorne, La crise de l'identité américaine, du melting-pot au multiculturalisme, Gallimard Sous la direction de Denis Lacorne, Les Etats-Unis, CERI/Fayard, Paris Andrea Semprini, Le multiculturalisme, Que sais Presses Universitaires de France Le multiculturalisme au cœur, Entretien avec Michel Walzer : http://www.ceri-sciences-po.org/publica/critique/article/ci03p55- 63.pdf John Locke, Lettres sur la tolérance (1689) Horace Kallen, Cultural Pluralism and the American Idea (1956) Luther Luedtke, Ralph Waldo Emerson Envisions the "Smelting Pot"(1979) Samuel Huntington, If Not Civilizations, What? [...]
[...] Un choix était à faire entre la Kultur Klux Klan - ou désir nostalgique de retrouver l'ancestrale culture puritaine et des pionnières, en se fermant à ceux qui minaient de l'intérieur les fondements de la nation -et le pluralisme culturel[2]. Horace Kallen voyait l'avènement d'une culture organique et vivante d'une singularité multiple, reposant à la fois sur la différenciation et l'enchevêtrement des diverses cultures ethniques implantées aux Etats-Unis. Ralph Waldo Emerson voyait l'Amérique comme le lieu du meilleur mélange possible, un creuset où elles se mélangeraient pour ne former qu'une race[3]. La crise de l'identité américaine, résolue par la double allégeance Cette crise de l'identité américaine remonterait à l'époque de l'indépendance. [...]
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