« Il est nécessaire et même indispensable de s'interroger sur la place des régions dans la France de demain », écrivait en 2006 Adrien Zeller, président de l'Alsace jusqu'à son décès en août 2009. À l'heure où les élections régionales de 2010 viennent de se terminer sur une abstention record, ce déni de démocratie dans les régions par les citoyens nous semble révélateur d'un manque de lisibilité sur cette institution locale.
Depuis la Révolution Française, le débat entre Jacobins (partisans d'un pouvoir centralisé) et Girondins (qui au contraire, prônent une certaine décentralisation) fait rage. La concentration des pouvoirs à Paris a sans doute permis à la France d'acquérir sa puissance par le passé, mais dès 1947, le géographe Jean-François Gravier a pointé le fossé entre la capitale et la province française dans son ouvrage Paris et le désert français. Dès lors, la classe politique prend peu à peu conscience de la nécessité de développer une administration locale d'une échelle plus importante que le département : la région en tant que collectivité locale naît en 1972. Mais c'est seulement en 1982 qu'à l'instigation de François Mitterrand, la réforme de la décentralisation intervient. Des compétences sont alors attribuées aux régions, d'importants moyens leur sont octroyés et elles sont dotées d'un exécutif élu au suffrage universel.
Depuis bientôt 30 ans, la situation n'a guère évolué pour les régions, hormis le fait qu'elles ont tendance à prendre une place de plus en plus importante dans la législation européenne. Toujours très dépendantes du pouvoir national, elles ont cependant besoin de s'imposer au niveau européen, et de se battre pour obtenir les précieuses subventions de l'UE. Mais face aux Länder allemands et aux provinces espagnoles bien plus dynamiques politiquement et économiquement, les régions françaises peinent à faire entendre leur voix. Socialement, elles sont à la fois reconnues par les Français, comme en témoigne l'émergence et la renaissance de certains régionalismes identitaires, et en même temps le plus souvent méconnues dans leur action.
Alors, au vu de la situation actuelle et des réformes qui se préparent, quelle place accorder aux régions aujourd'hui ? En quoi sont-elles importantes dans la « France de demain » ? Quels sont les véritables enjeux de ces collectivités locales ?
Notre propos s'articulera autour de trois axes de réponse ; un point de vue politique, économique et enfin identitaire (...)
[...] Socialement, elles sont à la fois reconnues par les Français, comme en témoigne l'émergence et la renaissance de certains régionalismes identitaires, et en même temps le plus souvent méconnues dans leur action. Alors, au vu de la situation actuelle et des réformes qui se préparent, quelle place accorder aux régions aujourd'hui ? En quoi sont- elles importantes dans la France de demain ? Quels sont les véritables enjeux de ces collectivités locales ? Notre propos s'articulera autour de trois axes de réponse ; un point de vue politique, économique et enfin identitaire. I - Un enjeu politique Centralisation ou décentralisation ? [...]
[...] La question de la décentralisation revient souvent à l'occasion de réformes, comme celle proposée par la commission Balladur l'année dernière, ou encore lors d'élections, locales ou nationales. Déjà, Michel Debré, père de la Constitution de 1958, redoutait la formation de grandes régions dans lesquelles il voyait un danger pour l'unité nationale, craignant un certain déséquilibre entre certains territoires. Au contraire, Edgar Pisani, dans son ouvrage La Région, pour quoi faire ? incitait à un avènement de la région qui pourrait selon lui avoir une portée considérable au niveau national. [...]
[...] Ceci traduit bien, malheureusement, une inégalité grandissante entre les différentes régions française, au niveau économique. III Un enjeu identitaire 1. Le régionalisme Le régionalisme est une attitude de valorisation ou de défense culturelle de sa propre région, particulièrement présente en Bretagne, au Pays Basque et en France. Dans ces territoires, les habitants aiment se revendiquer, et proclament une véritable identité régionale. Dans ces régions, lors des récentes élections régionales de mars, on a pu remarquer la présence de plusieurs listes qui se présentaient au nom d'une valorisation de la région, voire en faveur d'une autonomie régionale renforcée : Bretagne, nous te ferons de Christian Troadec, représentant du Parti Breton (Union des Bretons), Euskadi Europan en Aquitaine (Parti Nationaliste Basque), Corsica Libera en Corse (une liste plus nationaliste et indépendantiste) . [...]
[...] Ces deux villes sont en réalité très proches, et il sera difficile de se prononcer en faveur d'une des deux villes, tant cette question de l'hégémonie fait débat La place de la Bretagne dans l'Europe communautaire La Bretagne se fait-elle bien entendre en Europe ? Tire-t-elle son épingle du jeu au sein de l'Union européenne ? Est-ce plus difficile qu'avant dans une Europe qui compte vingt-sept États membres. Pas sûr. La suite de notre état des lieux de la Région à l'occasion des élections régionales. Un intérêt certain La Bretagne a toujours montré de l'intérêt pour la construction européenne. [...]
[...] Mais ce rôle est là encore à modérer, les régions ne disposent pas de moyens budgétaires colossaux en comparaison avec l'Etat, et c'est donc ce-dernier qui fixe la politique économique du pays. De plus, la région est bien souvent concurrencée à l'échelle locale par les départements. A ce propos, nous pouvons remarquer avec étonnement que les départements n'ont pas des budgets grandement inférieurs à ceux des régions. Celui de la Vendée dépasse même celui de sa région, le Poitou-Charentes (685 pour 644 millions d'euros en 2010, source : les sites des conseils généraux et régionaux). [...]
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