Voulue par le général de Gaulle, la Constitution du 4 octobre 1958 change considérablement le rôle du président de la République. Alors qu'il n'occupait depuis 1871 qu'une magistrature d'influence, symbolisée par la formule de De Gaulle: « inaugurer les chrysanthèmes », il se retrouve le personnage le plus influent de la Nation, à la tête de tous les organes constitutionnels, arbitre suprême de la vie politique et chef de l'exécutif. Le président est selon l'article 5 de la constitution "l'arbitre des pouvoirs publics, celui qui veille au respect de la constitution, à la continuité de l'État, qui garantit l'indépendance nationale, l'intégrité du territoire et le respect des traités". La constitution de 1958 lui consacre son second titre, juste après celui qui traite de la souveraineté. Ainsi, la Ve République procède à une véritable restauration de l'institution présidentielle en se distinguant de la IVe République où il n'était question du chef de l'état que dans le titre cinq. Le président personnifie l'Etat et en est le représentant tant en France qu'à l'étranger. Pour autant, ses pouvoirs sont limités et balancés par de nombreux contre-pouvoirs, sa prééminence n'est donc pas totale.
[...] Cette nomination est constitutionnellement un acte discrétionnaire du Président de la République. Le premier ministre est donc sous la dépendance du chef de l'Etat, il est responsable devant lui et est tenu de se démettre lorsque le chef de l'Etat lui retire sa confiance. Du fait du couplage des majorités présidentielles et parlementaires et de la nomination du premier ministre par le président, ce dernier peut décider personnellement de la composition des gouvernements. Il peut aussi être à l'origine de la révocation des membres du gouvernement. [...]
[...] L'incarnation de l'Etat Le président de la République est, sous la Vème république, une incarnation de l'Etat. Il détient, pratiquement à lui seul, le pouvoir exécutif. C'est un "monarque républicain" selon l'expression de Maurice Duverger. Ce qualificatif qui est très relativisable trouve son essence dans le mode d'élection du président, qui est source de légitimité et dans le statut particulier qui est le sien. A. Un "monarque républicain" 1. Une élection source de légitimité. L'élection du président de la République au suffrage universel direct, décidée par la réforme constitutionnelle de 1962 puis le passage du septennat au quinquennat à partir de 2000 renforce son poids politique. [...]
[...] Avec Sarkozy c'est donc une nouvelle ère de présidentialisme qui s'ouvre. Il veut être un président omniprésent, omnipotent, agissant sur tous les fronts. Le retrait relatif de François Fillon marque aussi pour beaucoup un signe de cette prééminence du président. Le président est donc dans une certaine mesure une incarnation de l'Etat dans la mesure où il en est la figure et le garant. Il tient une place centrale de par les pouvoirs qu'il détient et de par sa liberté d'action. [...]
[...] L'article 68 stipule à cet égard que: Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison." Le président de la République bénéficie aussi du droit de grâce. Par ailleurs, il a le droit convoquer les électeurs à un référendum. Il a la faculté de saisir le Conseil constitutionnel et il en nomme un membre tous les trois ans. Le président de la République a aussi le pouvoir de nommer le premier ministre. [...]
[...] Cela soulève la question: cette révision est-elle un moyen de consacrer le "monarque républicain" ou de parlementariser le régime? [...]
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